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Le Sport Et La Politique : Une Liaison Dangereuse

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Par   •  6 Mai 2013  •  1 443 Mots (6 Pages)  •  1 104 Vues

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Le mot « génération » est utilisé pour caractériser des groupes d’individus différents. La définition générale que l’on peut donner est celle d’un groupe de personnes nées à la même époque et, à peu près du même âge. Effectivement, chaque individu pense bien appartenir à un groupe, mais ce seul point commun ne suffit pas pour expliquer l’existence d’une génération. Celle-ci peut s’illustrer par un événement majeur marquant les esprits et dont le souvenir se perpétue mais elle peut aussi résulter de phénomènes sociologiques. Les documents proposés permettent de comprendre la complexité que pose le substantif « Génération ».

Frédéric Gaussen, tente de donner des critères pour établir une définition. Son approche analytique, repose sur l’événement, ses effets et sur des mouvements sociologiques de masse. Ce dernier point s’applique particulièrement bien à la « génération 68 », évoquée par Jean-François Sirinelli et illustrée par la photographie des hippies, nés à la même époque. Pourtant, Gabriel Matzneff invite le lecteur à se méfier des généralisations trop simples, en s’appuyant sur la notion d’individualité et des particularismes qu’elle peut comporter. C’est pourquoi les facteurs permettant de désigner un groupe d’individus comme appartenant à une génération suscitent toujours ces questions : Quels sont-ils et quels sont leurs effets ? La génération et « l’effet génération » sont sous-entendus dans cette double interrogation.

Dans un premier temps, nous tenterons de cerner la notion de génération, puis nous essaierons de mesurer ses effets sur les individus dans leur vie personnelle et sociale sur le long terme.

Pour qu’un groupe d’individus puisse prétendre à ce titre, Frédéric Gaussen souligne d’emblée la nécessité d’une population suffisamment importante. Il faut en effet que beaucoup d’individus soient concernés par un phénomène donné, historique ou autre. C’est le cas par exemple des baby-boomers qui ont participé à la révolte de mai 1968 : l’article de Jean-François Sirinelli, évalue la tranche d’âge des 16-24 ans à plus de 8 millions à ce moment-là. Ce phénomène est vu de façon critique par Gabriel Matzneff, avec une vision certes, plus critique et même plutôt polémique. Il évoque un ensemble conforme, un « troupeau » pour qualifier l’effet de masse qui sous-tend la notion de génération. Aussi, le mouvement hippie, illustré dans le cliché pris sur le vif à Paris, en 1967 laisse à supposer l’importance démographique de ce mouvement, d’autant que celui-ci est directement issu du Baby-boom.

Cependant, le fait d’être en grand nombre ne suffit pas. Les individus prennent conscience d’appartenir à une génération à travers des événements fondateurs. Le corpus évoque en particulier Mai 68, dans l’article publié par J.-F. Sirinelli. L’auteur montre que les nombreux enfants nés après la Libération, qu’on appelle aussi les baby-boomers, sont contemporains d’une nouvelle culture de masse exaltant la jeunesse et impulsant un mouvement de révolte, à la suite d’une prise de conscience des déséquilibres survenus en dehors de leurs frontières et d’un engagement politique conséquent. Pour Frédéric Gaussen, justement, une génération se fédère autour d’un événement historique qui la marque durablement et dont elle entretient le souvenir. Aussi, les hippies représentés se sont soudés contre la guerre du Vietnam, appelée aussi « seconde guerre d’Indochine » et dont les débuts datent de 1959. Marquée par l’intervention américaine, à partir de 1964 et jusqu’en 1973, cet événement majeur a créé, en 1967, un fort mouvement d’opposition populaire.

Ce sont ces événements qui permettent une communion dépassant largement les clivages sociaux ou politiques, au point de créer une unité solidaire ainsi que le souligne Frédéric Gaussen. Cette solidarité existe aussi dans la génération sociologique, formant même un ensemble beaucoup plus large, pouvant traverser les continents Il existe alors une forme d’homogénéisation, aujourd’hui facilitée par les évolutions sociales et les progrès techniques, et largement médiatisée d’où la mondialisation s’y accompagnant. Jean-François Sirinelli fait une remarque similaire à propos de Mai 68 : des idéaux communs, partagés malgré les différences sociales et culturelles, ont amené la révolte. Cette homogénéité caractéristique d’une génération se retrouve aussi dans la façon de s’habiller, de se comporter, comme c’est le cas pour les hippies. Gabriel Matzneff, sans nier cette étendue des tendances, voit d’un œil autrement négatif cette homogénéisation en écrivant que seuls les médiocres se rassemblent. Les personnes suscitant le plus d’intérêt sont celles qui marquent leur différence quitte à en payer le

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