L'Auberge espagnol
Commentaire d'oeuvre : L'Auberge espagnol. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar estrelinha • 13 Novembre 2011 • Commentaire d'oeuvre • 731 Mots (3 Pages) • 2 289 Vues
« L’Auberge espagnole » : Critique personnelle
Hymne à la vie étudiante, l'Auberge Espagnole s'affiche comme un film divertissant et rafraîchissant. Xavier, étudiant français à Barcelone, est le fil conducteur d'un jeu de rencontres. Rencontres des nationalités, des clichés qui en découlent, de l'amitié, des expériences, et donc de l'évolution.
Comme son titre l'indique, ce dernier opus respire le joyeux bordel dès un générique mouvementé, suivi par une intro joueuse montrant la faramineuse complexité des démarches administratives à l'Université. Le ton est ainsi donné. L'idée de L'Auberge espagnole est venue à Klapisch des souvenirs du séjour à Barcelone qu'avait effectué sa sœur il y a dix ans. Réalisé dans l'urgence, le film n'est autre qu'un projet imaginé presque par accident lors d'une interruption sur la préparation.
Le but principal de la trame de ce film est de faire un parallèle entre la nature humaine et la condition d'auberge espagnole. Mais qu'est-ce donc qu'une auberge espagnole ? Et bien en gros, c'est un endroit où chacun apporte un peu de lui-même. Dans notre contexte, cela va vite devenir un mélange de mœurs et de langages, d'accents divers, de points de vue, réunis autour du Français qui se fond dans la masse, en devient un acteur à part entière. Tout cela histoire de montrer que les diversités culturelles mélangées ne constituent pas un défaut, mais une source d'inspiration, un environnement idéal pour apprendre, en particulier sur soi.
Ce film est pour moi très agréable, plein de bons sentiments. C'est un bon portrait de la jeunesse européenne et de l'atmosphère Erasmus ; il s’agit du nom donné au programme d’échange d’étudiants ; réaliste, soulignant bien à quel point les cultures s'enrichissent mutuellement ainsi que le côté trop éphémère de cette formidable expérience.
Bien qu’une bonne partie de la première heure s'en trouve très soporifique, ce film est, cependant, grandement intéressant et même unique au niveau de sa narratologie. En effet, le film, ou disons les séquences qui constituent ce film sont des énoncés en soit et ce sont différents personnages qui les énoncent sous le grand œil de Xavier le narrateur ; entre Xavier le personnage et Xavier le narrateur. La subjectivité dans « L’Auberge Espagnole » est paradoxale puisqu’elle c’est le déplacement de la camera qui est le regard extérieur et rétrospectif de Xavier le narrateur qui crée l’énonciation, mais aussi c’est le regard de Xavier le personnage qui a son mot dire sur l’énonciation, et son comportement vis-à-vis les évènements. Ce qui est d’ailleurs très intéressant c’est que les deux Xavier ne sont pas ou, du moins ne sont plus, les mêmes. Au début du film et pour la grande partie, Xavier est un personnage insécurisé qui n’a pas main mise sur sa destinée. Il fait des études pas très convaincantes en économie et aspire à d’autres horizons. Il a des problèmes de communicabilité avec sa mère, sa copine, des incertitudes concernant son futur et surtout un conflit existentialiste. Ce n’est qu’à la toute fin du film qu’il arrivera à se délivrer de ce chaînon accablant, en découvrant sa vraie vocation d’écrivain.
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