Critique du remake de Maniac de Franck Khalfoun

CRITIQUE MANIAC

Maniac n'est pas le premier remake du cinéma horrifique et ne sera certainement pas le dernier, en revanche c'est peut être l'un des plus surprenant et des plus abouti.

Il se détache de l'original culte de William Lustig par bien des aspects, le principal étant la vue subjective (par les yeux du tueur) qui est utilisée intelligemment et pousse finalement le spectateur à soit se prendre d'affection pour le tueur, Frank Zito, soit créé un sentiment de gêne, comme si l'on était en trop dans ce corps. Frank Zito a lui même l'air de se sentir en trop dans ce corps, comme s'il était schizophrène : « pourquoi ne les laisses-tu pas tranquille, au moins une seule ? ».

Ce choix de narration à en revanche l'inconvénient d'atténuer fortement le suspens que l'on pouvait trouver de façon omniprésente dans l'original, au profit d'une plus grande identification au personnage et d'une vision bien plus nette de sa « descente aux enfers ».

Elijah Wood semble être un choix très surprenant pour incarner le personnage de Frank Zito au premier abord mais on s’aperçoit dés les premières scènes que ce choix est judicieux. En effet là encore il permet de se démarquer de l'original et de donner la possibilité au spectateur de s'identifier d'avantage à ce jeune homme presque « normal ». Les scènes où l'ont voit le visage de Zito (souvent dans les miroirs ou dans les flash-back) sont poignantes de sincérité et les grands yeux de Wood traduisent à merveille la folie du personnage.

Dès le début du film, on est pris de court par une bande originale très riche, qui peut rappeler parfois celle de Drive (qui est excellente soit dit en passant). Les scènes au volant du personnage principal ne font qu'accentuer cet effet. La BO reste aussi fidèle à l'original créant ainsi une alchimie inédite et une ambiance en accord avec les différents aspects de la personnalité de notre tueur.

Au niveau de l'image, même si certaines scènes sont moins réussies que d'autres, on ne peux que s'incliner devant la maîtrise montrée dans les scènes gores. Il faut avoir les tripes bien accrochées pour rester de marbre face au réalisme et à l'horreur des nombreuses scènes de scalpe. On ne ressort pas indemne de ce film, alors soyez prêts à laisser une partie de votre innocence dans la salle en partant... Vous ne rentrerez plus de soirée aussi serein.

Le principal bémol réside dans la dernière partie qui tranche avec le réalisme du reste du film et qui laisse un petit goût de déception, même si elle n'entache pas la qualité générale de l’œuvre qui reste dérangeante à souhait et crispante du début à la fin.

...