Critique Bal Poussière
Commentaire d'oeuvre : Critique Bal Poussière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Stephanie Schmitt • 10 Avril 2019 • Commentaire d'oeuvre • 951 Mots (4 Pages) • 1 190 Vues
Critique de Bal poussière par Henri Duparc
Bal Poussière est un film ivoirien réalisé par Henri Duparc en 1988. Ce film est son plus gros succès. Dans cette comédie, Henri Duparc met en scène un riche cultivateur ivoirien surnommé Demi-dieu, marié à cinq femmes. Celui-ci rencontre un jour Binta, une jeune étudiante “rebelle”. Demi-dieu éblouie par sa beauté décide de l’épouser pour qu’elle devienne sa sixième femme. Binta refuse d’abord mais ses parents la pousse à accepter.
Henri Duparc était un réalisateur guinéen. Il a suivit des études de cinématographie à Belgrade puis à Paris. A la fin de ses études il décida de partir en Côte d’Ivoire, dont il tomba très rapidement amoureux et décida de se naturaliser ivoirien. Il y tourna de nombreux films, dont son plus gros succès “Bal poussière” qui a remporté le prix du festival d’humour de Chamrousse.
Pour commencer, d’un point de vue général j’ai trouvé que les acteurs de “Bal poussière”, pour la plupart donnaient l’impression d’être des acteurs amateurs. J’avais par moment le sentiment que leurs dialogues étaient anormalement lents et ils semblaient réciter leur texte. Malgré tout, cela ne m’a pas dérangé car j’ai rie la plupart du temps. Beaucoup de répliques m’ont bien fait rire ou encore certaines scènes comme celle du coq au vin. Quant aux décors, ils restaient basiques mais ce qui m’a plus est que les décors n’étaient pas réalisés sur plateau comme aujourd’hui, ce qui rendait vraiment les scènes très naturelles. Ca donne un très bon aperçu de ce qu’étaient les marchés et les habitats au moment du tournage en 1988.
Ensuite, un des sujets abordé dans ce film m’a fortement intéressé: le décalage entre traditions et modernité en matière de droit des femmes et de leur place dans la société africaine. Binta est présentée comme une jeune fille rebelle. Pourquoi? Car celle-ci fait des études à la capitale, elle veut sortir danser, être instruite pour pouvoir gagner son propre argent et choisir elle même son futur époux. En résumé, elle a tout d’une jeune femme qui veut être indépendante, ce qui semble être un choc pour son époque. Cela pourrait sembler normal de nos jours pour une femme de pouvoir faire ces choix, mais ce film montre bien que ce n’était pas le cas à cet époque. Demi-Dieu lui est riche, il a cinq femmes, les entretiens et ne voit pas d'utilité à ce qu’elles soient instruites mais plutôt qu’elle sache faire à manger. Il est la caricature type des hommes dans une société traditionnelle telle que celle de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique en général. Ce qui est intéressant d’observer est que Demi-Dieu pourrait être le père de Binta, mais cela ne choque personne lorsque celui-ci annonce vouloir épouser la jeune Binta. Cela serait beaucoup plus choquant de nos jours. Et ce qui m’a encore plus étonné de découvrir est que le père de Binta la pousse à épouser Demi-Dieu rien que pour son argent. Evidemment, je sais que les mariages arrangés étaient très répandus en Afrique, mais ce qui est étonnant est que Henri Duparc, un réalisateur masculin, expose le machisme des hommes de manière très évidente. Selon mon point de vue, de nos jours la femme a beaucoup gagné en indépendance en Afrique, mais beaucoup de pays africains restent malgré tout très traditionnels et conservateurs. La pauvreté rend évidemment l’accès à l’éducation difficile, ce qui fait que la femme décide bien souvent de se trouver un mari avec un travail qui pourra s’occuper d’elle. Et c’est pour cela que l’image de la femme qui doit rester à la maison pour s’occuper de la cuisine, du ménage et des enfants subsiste.
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