Étude du roman L'Écume Des Jours de Boris Vian

Boris Vian, décédé en 1959, était écrivain, poète, chansonnier et bien d’autres. Parmi les œuvres qu’il a écrits se trouve L’écume des jours. Dans ce roman, l’auteur présente Colin, un jeune personnage adorant le jazz, détestant le travail et désirant l’amour plus que tout. Par son anticonformisme, le héros adolescent de L’écume des jours incarne le refus multiple de l’ordre aliénant. En effet, le personnage, par ses pensées et agissements, reflète le désaccord de Boris Vian vis-à-vis plusieurs aspects de la société soit la religion et sa place ainsi que sur l’aveuglement de la population.

En 1946, à l’époque de la rédaction de ce livre, la religion occupait une place centrale dans la vie des individus. Un des aspects qui entoure Colin tout au long du roman est justement cet aspect. Des critiques très claires sont faites par rapport à celle-ci soit : la valeur qu’elle porte à la vie des individus ainsi que l’influence qu’a sur elle l’argent. << Les varlets-nettoyeurs firent, une fois de plus, leur office et l’un d’eux planta une croix de glace à l’endroit de l’accident. Pendant qu’elle fondait le préposé passa des disques religieux. >> (p.46). Nombreux sont les extraits où des personnages sont tués ou meurent par accident et cela ne semble soucier personne. Le dernier extrait le prouve, ils plantent une croix en glace qui fondra en quelques minutes et disparaîtra à tout jamais ensuite. Cette image démontre que la religion ne sert qu’à bien paraître, ils font jouer des chants religieux par convention mais ne se soucient pas vraiment de la mort de l’individu. L’argent a aussi une grande place dans ce roman puisque Colin passe de riche à pauvre et l’attitude des religieux, et de Jésus lui-même, changeront en fonction de cela. Au mariage de Colin où beaucoup d’argent a été investi, les religieux sont respectueux et Jésus << paraissait heureux d’avoir été invité et regardait cela avec intérêt. >> (p.124). Par contre, à l’enterrement de Chloé où Colin est alors très pauvre, c’est tout le contraire. Il se fait pousser brutalement par les religieux et Jésus lui reproche même de ne pas pouvoir donner assez d’argent pour les funérailles. <<Je devrais vous conseillez de vous adresser à Dieu, mais j’ai peur que pour une si faible somme, ce ne soit contre-indiqué de le déranger. >> (p.322), cet extrait démontre bien la critique de Boris Vian : il n’y a que l’argent qui importe même quand il s’adresse à Dieu. C’est donc par le mariage et le deuil de Colin que l’auteur présente sa vision de la religion à son époque.

Par l’attitude anticonformiste de Colin, Boris Vian semble aussi vouloir prouver l’ignorance générale de la population ainsi que son obéissance totale et aveugle envers l’autorité (ordre aliénant). Il le démontre en abordant le sujet du travail et de la guerre dans divers extraits. Il est évident dans L’écume des jours que le personnage principal méprise toute forme de travail, il laisse même croire que c’est pour les ignorants asservis lors d’une conversation avec Chloé. << C’est parce qu’on leur a dit : le travail, c’est sacré, c’est bien, c’est beau, c’est ce qui compte avant tout, et seuls les travailleurs ont droit à tout. Seulement, on s’arrange pour les faire travailler tout le temps et alors ils ne peuvent

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