Étude du poème L'Albatros de Charles Baudelaire
Commentaire de texte : Étude du poème L'Albatros de Charles Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 16 Mars 2013 • Commentaire de texte • 1 374 Mots (6 Pages) • 1 062 Vues
L'albatros de Charles Baudelaire
Introduction :
• Cette œuvre s'inscrit parfaitement dans le Romantisme étant donné que Baudelaire réussit à transmettre son désespoir au lecteur. L'albatros représente la propre condition du poète déchiré entre son aspiration à l'élévation nommé spleen et sa condition humaine réelle.
• Baudelaire faisait partie de la génération des poètes maudits, c'est-à-dire incompris par les gens de son époque.
1) Deux conceptions du monde qui s'opposent :
a Deux espaces principaux confrontés : le ciel (espace de l'albatros) et le pont du bateau (espace des Hommes) :
• Opposition (antithèse) par leur dimension : infini, ouvert/limité, fermé),
• Par leur situation : au dessus, vertical / bas, horizontal
• Par leur connotation : liberté, évasion/plat, terre à terre, absence d'élévation
==> La liberté de l'albatros se heurte à l'environnement clos du navire
b. L'albatros est personnifié :
La description de l'albatros est marquée par différence entre le Ciel et la Terre
Les termes valorisants se rapporte à l'albatros dans son univers et les adjectifs dévalorisant se réfère à l'albatros dans celui des Hommes.
Albatros mis en valeur dans son univers :
• Sa pureté ('ailes blanches, azur')
• Son amplitude ('grandes ailes, géant, vaste') permet d'imaginer d'immenses ailes recouvrant et protégeant les océans (hypallage 'vaste oiseaux des mers' = oiseaux des vastes mers)
• 'Ailes' connoté à légèreté, sérénité ('indolents'), sublime, grâce, car se laisse porter par le vent
• Sa puissance, domination, supériorité dans son propre univers ('rois, prince'), l'albatros majestueux règne au dessus des Hommes ('grandes ailes blanches' peut même évoquer hermine impériale)
• 'Indolents compagnons' marque sa confiance et sa nonchalance
• Son caractère pacifique : aucune présence d'hostilité, il fait même preuve d'humanité : ce qui donne une impression d'égalité avec les Hommes ('compagnon de voyage') mais l'albatros se révélera même plus humain que les matelots.
Mais cette image valorisante s'inverse :
• Oxymore 'infirme qui volait' marque transition
• Poème donne deux visions radicalement opposées :
autant l'albatros en vol est majestueux, il a une allure souveraine
autant lorsqu'il se pose, il paraît ridicule
Les thermes dévalorisant de l'Albatros sur le sol :
• 'déposés' évoque roi déchu, voyageur ailé tombé du ciel
• Du vol royal, on passe au boitement de l'infirme
• Perte du coté merveilleux et somptueux d'où l'adverbe 'piteusement' : les 'grandes ailes blanches' qui symbolisaient sa légèreté deviennent mécaniques, peu nobles, d'où la comparaison avec des avirons (rames)
• 'Voyageur ailé' obtient des adjectif dévalorisant comme 'gauche et veule' : antithèse entre aisance/maladroit
• Libre / prisonnier, jouet
• Beauté / Laideur
==> Jadis roi admiré dans le ciel, il fait désormais objet de railleries et ne suscite plus que dérision ('comique, gauche, infirme')
2) Un poème construit judicieusement :
a. Le mouvement des phrases prend une valeur descriptive :
• Une ample phrase bien balancée, présente l'albatros en vol dans la 1ère strophe
• Une nouvelle phrase très ample mais avec nuance moqueuse présente 'albatros capturé et posé dans 2ème strophe
• Puis une série de 3 phrases exclamatives, plus courtes, avec un rythme haché pour traduire la souffrance, la persécution de l'albatros dans la 3ème strophe qui sont peut-être les paroles humiliantes prononcées par les matelots.
• La phrase en deux parties explique l'opposition entre les deux mondes et les deux statuts de l'albatros dans 4ème strophe
b. Le jeu des sonorités renforce le contraste :
• La majesté de l'albatros est rendu par une assonance en 'en' et une allitération en 'v' dans la 1ère strophe
• La 2ème et 3ème strophes accumulent des sonorité désagréables avec une assonance en 'e' ('honteux, piteusement, à côté d'eux, veule, gueule') et une allitération en 'c' et 'gu'
• Le vers 12 donne un décrochement au gérondif et une cadence plus lente, qui suggère le boitement
Ainsi le jeu des sonorités accentue la différence de l'albatros au fur et à mesure du poème.
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