Étude du poème Belle et ressemblante de Paul Eluard
Note de Recherches : Étude du poème Belle et ressemblante de Paul Eluard. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zla9 • 1 Mars 2015 • 951 Mots (4 Pages) • 3 932 Vues
« Belle et ressemblante » (p. 22), est, comme « Yves Tanguy », un texte représentatif du recueil. Il est composé de dix vers libres qui ne contiennent aucun verbe conjugué. Les images et la description sont donc privilégiées dans ce poème.
« Belle et ressemblante » joue avec les effets de symétrie et de répétitions. D'abord, les vers se ressemblent beaucoup dans leur construction. Les trois premiers vers ainsi que les vers 7, 8 et 10 débutent par l'article indéfini « un » suivi d'un substantif, puis d'un complément. Les vers 4 à 6 commencent quant à eux par l'adjectif indéfini « tout » suivi d'un nom, alors que l'avant-dernier vers forme un complément circonstanciel se rapportant au vers précédent. Outre le parallélisme de syntaxe, le texte compte plusieurs autres types de reprises. Par exemple, l'expression « un visage » en début de phrase revient trois fois dans le poème, soit dans le premier, le septième et le dernier vers. Le même phénomène se produit avec le complément du nom « du jour » qui figure aux vers 1, 2 et 9. Par ailleurs, les vers 5, 6, 8 et 10 renferment deux fois le même terme, mais sous sa forme singulière et plurielle, soit « source », « miroir », « caillou » et « visage ». Ces répétitions créent un effet de symétrie et de renforcement des idées, et sont révélatrices de la comparaison tissée dans le texte.
Comme l'indique le titre, le poème traite de la beauté et de la ressemblance, qui sont surtout exprimées par des images métaphoriques. Le texte s'ouvre sur l'expression « un visage » qui agit comme comparé. Les images qui suivent se rapportent à ce visage. Le titre révèle aussi l'opposition exprimée entre la beauté et l'unicité de la femme, et sa ressemblance avec toutes les femmes. Ce contraste se manifeste, entre autres, par l'emploi en tête de vers de l'article indéfini « un » et de l'adjectif indéfini « tout », comme nous l'avons vu précédemment. Ainsi, les trois premiers vers laissent entendre que le visage dont il est question, soit le visage de l'être aimé, est unique dans sa beauté, dans sa pureté, dans sa poésie :
Un visage à la fin du jour
Un berceau dans les feuilles mortes du jour
Un bouquet de pluie nue
L'opposition entre « berceau » et « feuilles mortes » montre la singularité du visage qui se trouve dans un environnement qui ne lui ressemble pas.
Les vers qui suivent abordent plutôt le thème de la ressemblance et traduisent des sentiments plus négatifs :
Tout soleil caché
Toute source des sources au fond de l'eau
Tout miroir des miroirs brisé
Un visage dans les balances du silence
Un caillou parmi d'autres cailloux
Pour les frondes des dernières lueurs du jour
Un visage semblable à tous les visages oubliés.
Ainsi, la femme représente tous les soleils cachés, toutes les sources et tous les miroirs brisés, et elle est semblable
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