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Étude de l'incipit du roman Germinal de Zola: Comment Zola passe-t-il d’un registre réaliste à un registre fantastique ? Comment ce début oriente-t-il le reste de la fiction ?

Fiche : Étude de l'incipit du roman Germinal de Zola: Comment Zola passe-t-il d’un registre réaliste à un registre fantastique ? Comment ce début oriente-t-il le reste de la fiction ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Mars 2014  •  Fiche  •  756 Mots (4 Pages)  •  1 153 Vues

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En 1885, Zola, romancier naturaliste du XIXe siècle, fait paraître Germinal, qui retrace la dure vie

des mineurs dans le Nord de la France. Ce titre est en soi un programme, car il rappelle le mois de mars du

calendrier révolutionnaire, avec sa promesse d’une renaissance, voire d’une révolution, avec ses hommes

prêts à sortir de la terre, de la mine… [voir « le titre » p. VI du dossier de votre édition] Or l’incipit du roman nous

plonge dans un milieu hostile : un homme marche dans le froid et la nuit, puis aperçoit les feux

rougeoyants d’une fosse. A une description réaliste se substitue alors une vision, une « apparition

fantastique » offerte au lecteur par le regard subjectif de cet homme, ouvrier vagabond à la « tête vide ».

Comment Zola passe-t-il d’un registre réaliste à un registre fantastique ? Comment ce début oriente-t-il le

reste de la fiction ?

Nous verrons tout d’abord que l’incipit s’ouvre sur le récit réaliste d’une marche nocturne et difficile dont

on peut, dans un deuxième temps, tirer un sens symbolique grâce à la vision fantastique du personnage, qui

amorce alors une descente en Enfer.

• Ce récit réaliste met en scène la marche difficile d’un homme, dans le froid et les

ténèbres, et fait entrer le lecteur dans un monde hostile.

Le cadre spatio-temporel présente d’emblée un paysage hostile. Cet incipit met en relation, pour

les confronter, un homme et la nature environnante. Autant l’homme se révèle faible, seul et démuni dans

cette immensité glacée d’une nuit de mars, autant la nature manifeste sa puissance hostile et démesurée.

- entrée dans un espace avec le premier mot « dans » = entrée dans la fiction, dans le roman, et dans un

espace précisément décrit.

Omniprésence de cette nature, ce paysage écrasant.

- paysage caractérisé par le champ lexical : - de la nuit, comme « ténèbres », mis en valeur à la fin du

premier paragraphe ; « obscurité » « épaisseur d’encre » = mise en valeur de la « nuit sans étoiles » par le

rythme ternaire de la première phrase.

- Du froid, alors qu’on est en mars : « glacées », « froid »…

- Platitude et géométrie du paysage : l’ « horizon plat », la

« rectitude », « tout droit »… = tout est « à ras du sol », même le village aux toitures « basses et

uniformes » qui forment une « masse lourde » ; impression d’être écrasé par ce paysage.

= Réalisme de cette description avec précisions spatiales (noms des villes Marchiennes, Montsou,

droite, gauche…) et temporelles (mars, deux heures…)

Description motivée et construite autour du motif de la marche du personnage : on suit cet homme

qui souffre.

Cet incipit nous fait compatir avec un héros souffrant.

C’est un vagabond, « sans travail et sans gîte », un ouvrier « à la tête vide », fatigué, souffrant, qui n’a

qu’un espoir : que le froid « soif moins vif »… la description de sa tenue : veste « aminci[e] », « petit »

paquet sans un « mouchoir » qui, ironiquement le gênait « beaucoup ».

Personnage maltraité, fouetté par le vent avec la métaphore des « lanières » de vent = comme un esclave

dont les mains « saignaient ».

« besoin douloureux » renforce sa peine.

Mlle Grilli Séquence 2 : le roman et ses personnages – visions de l’homme et du monde Premières

Impression d’un personnage qui est en lutte contre les éléments naturels

hostiles :

- la terre : « le sol noir »…

- l’eau : la comparaison puis la métaphore de la mer, « embruns », les « marais »…

- l’air, le vent, « rafales »

- le feu : brasiers, rouges…. Qui inquiètent d’abord le personnage.

Impression d’enferment, dans un espace vide, nu, comme le montrent les nombreux privatifs

« sans » « nues » « vide » etc…

Il est « sous » et « dans » comme écrasé, sans horizon, sans perspective et donc sans espoir. Idée de prison

avec le mur et le « talus » à droit, renforcée par la description des toits bas et du participe passé

« surmonté ».

= personnage déshumanisé, un corps souffrant (un animal ? un esclave ?)

On le suit et c’est aussi à travers ses yeux que l’on perçoit le paysage et la fosse : sa vision.

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