Étude de l'excipit du roman Thérèse Desqueyroux de François Mauriac: De quelle manière cette scène centrale du roman illustre-t-telle la difficulté de th à comprendre son acte ? (l'incendie de Mano)

T6 : Mauriac, L’incendie de Mano

PB : De quelle manière cette scène centrale du roman illustre-t-telle la difficulté de th à comprendre son acte ?

1) Une temporalité brouillée

a) Le temps de l’événement

-reconstruction mentale de l’événement, elle situe ce passé enfoui dans sa mémoire avec des compléments circonstanciels de temps « c’était le jour du grand incendie de Mano » (l.4) Elle utilise l’imparfait pour décrire le décor « des hommes entraient » (l.5)

-Souvenir flou, réactualisé. §2 : présent de narration qui remplace le passé simple, rend le texte plus vivant. L.27 : passé simple : suite immédiate de l’événement. Parallèle entre souvenir réactualisé et suite immédiate de l’événement.

-« elle ne l’aurait pas juré, elle aurait aimé à en être sûre » conditionnel passé : irréel, rien ne s’est passé comme elle le voulait, th est condamnée à un destin tout tracé.

b) le temps du commentaire

-démonstratif « ce jour » (l.4) qui montre l’importance du moment.

-« point par point » (l.3) montre que Th veut se montrer méthodique, insister sur les détails.

-De plus en plus, le narrateur emploie le point de vue interne de Th. On passe du discours indirect au discours direct. Th veut préciser, nommer les choses, donner un nom à l’innommable.

-« cela » (l.44.48) désigne un geste non nommable

-Elle cherche à se faire disculper  « curiosité naturelle » (l.50), elle cherche une échappatoire.

2) Un point de vue ambigu

a) La présence de Th

-focalisation interna à la 3ème personne, pronom « elle »

-perceptions sensorielles  - la vue : Th « revoit », elle « avait vu », « avait regardé »

-l’odorat : « le parfum de la résine »

-l’ouïe : « le tocsin », « écoutant »

-le toucher : « elle ouvre des amandes fraiches »(l.17)

-Les faits et gestes de Th sont connus (ses sensations)

-perso flegmatique : paresse, « indifférente »(l.17), « désintéressée » et « abrutie par la chaleur »(l.14). Inaction face au drame, car elle cherche à se disculper.

b) présence du narrateur

-il essaie de qualifier l’inqualifiable « cela »(l.44/48)

-qqch qu’elle a commis « par omission »

-atténuation de la réalité « une curiosité un peu dangereuse à satisfaire »(l.50-51)

-Le narrateur cherche, par l’utilisation de ces divers procédés, à faire changer le regard du lecteur

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