LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Étude de l'excipit du roman La Peste de Camus

Rapports de Stage : Étude de l'excipit du roman La Peste de Camus. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2013  •  1 297 Mots (6 Pages)  •  913 Vues

Page 1 sur 6

Présentation du texte:

Après neuf mois de lutte contre la peste, les médecins prisonniers de la ville d’Oran constatent un net recul de l’épidémie : la cité, mise jusqu’alors en quarantaine, peut retrouver sa liberté. ET c’est de la terrasse d’un vieil asthmatique auquel Rieux, le protagoniste, vient rendre visite que le docteur contemple, la nui, l’euphorie de la ville enfin libérée. Cet épisode constitue donc l’excipit de La Peste. Situé à la fin de la cinquième partie, ces quatre paragraphes sont l’occasion de réfléchir sur le destin des hommes et sur leurs actions face à l’omniprésence du Mal. Ainsi au-delà du respect de tradition littéraire concernant l’écriture d’une dernière page de roman, ce qui séduit ici c’est la forme qu’y prend la description du bonheur, un bonheur qui participe en fin de compte, à la portée allégorique de la chronique.

1) Les personnages principaux y sont évoqués sinon invités. Le cadre spatio-temporel y est mis en relief, souvent en rappelant, explicitement ou implicitement, l’incipit. L’action y trouve son dénouement, heureux ou malheureux. Ainsi, les personnages évoqués dans ces derniers paragraphes sont Rieux, , Tarrou, dont le prénom apparaît. Cottard donc, mais aussi le vieil asthmatique, par la périphrase « le vieux ». D’autres

personnages sont évoqués, de façon détachée, pudique, par le biais du pronom démonstratif « ceux dans « ceux […] que Rieux avait aimés et perdus », c’est à dire non seulement le fils du juge Othon, le père Paneloux, voire encore Tarrou, mais encore la femme du docteur, à mot chuchoté, par l’intermédiaire de la périphrase « celle que Rieux avait aimés et perdus ». Enfin, la synecdoque: « La ville les salua par une longue et sourde exclamation. » renvoie l’ensemble des Oranais à une unité de comportement et de sentiment : tous goûtent le même bonheur d’être libres. En fait, chacun de ces personnages, directement ou indirectement, a eu son importance dans le récit : Rieux et Tarrou parcequ’ils n’ont cessé de lutter contre la peste, Cottard l’anti-médecin, par sa collaboration avec l’épidémie, le vieil asthmatique par son indifférence au mal, le fils du juge Othon parce qu’il a donné corps et cœur à la lutte contre le fléau, Paneloux car il a permis de poser le problème de la croyance en Dieu par « temps de peste », la femme de Rieux qui, par son absence, a su rendre palpable le monde « irrespirable » Ainsi, le narrateur, au moment de terminer sa chronique, de quitter son lecteur, rappelle à lui les protagonistes. En cela, il s’agit bien d’un excipit traditionnel.

Par ailleurs, on apprend enfin l’identité du narrateur : c’est Rieux, le médecin : « […] le docteur Rieux décida alors de rédiger le récit qui s’achève ici […]. ». Cette information vient résoudre une énigme posée au début du récit, dans le premier chapitre de la Première Partie : « du reste, le narrateur, qu’on connaîtra toujours à temps […] ». La fin du récit fait donc écho au début de la chronique.

Le lieu de l’action participe au respect de l’écriture traditionnelle d’un dénouement : il s’agit de « la ville », d’Oran, et plus particulièrement de la « terrasse » du vieil asthmatique. C’est un lieu privilégié (« au-dessus »), qui surplombe le paysage et met le docteur en position de force : il acquiert ainsi un statut particulier, une place elle-même privilégiée dans l’œuvre. Cette terrasse est un lieu ouvert sur le ciel et sur l’espace environnant. C’est un lieu purifié, le lieu de l’oxygénation après trois mois empestés. C’est le lieu de liberté, de la libération : la ville s’ouvre enfin au bonheur. Enfin, l’action se situe au mois de février. Il s’agit du temps chronique, la peste est terminée.

2) Ensuite, cette dernière page est remarquable dans sa schématisation du bonheur. On voit que Rieux ressent beaucoup de bonheur après ce long combat Ce bonheur,

c’est

...

Télécharger au format  txt (8 Kb)   pdf (88.7 Kb)   docx (11.1 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com