Étude Du roman La Grève Des Bàttu d'Aminata Sow Fal
Note de Recherches : Étude Du roman La Grève Des Bàttu d'Aminata Sow Fal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bodyteti • 21 Janvier 2015 • 2 003 Mots (9 Pages) • 5 383 Vues
INTRODUCTION
Le roman de notre étude est une œuvre négro africaine et post coloniale éditée en 1979. Il relate l’histoire d’une grève imaginaire de mendiants pour montrer leur importance dans la société.
I- PRESENTATION DE L’ŒUVRE ET SON AUTEUR
1- PRESENTATION DE L’ŒUVRE
TITRE : La Grève des Bàttu
MAISON D’EDITION : éditeur original : Les Nouvelles Editions Africaines
DATE DE PARUTION : 1979
NOMBRE DE CHAPITRES : 14
NOMBRE DE PAGES : 131
2- PRESENTATION DE L’AUTEUR
a)BIOGRAPHIE
Aminata Sow Fall est née en 1941 dans le nord du Sénégal, précisément à Saint Louis. Après quelques années de scolarité au lycée Faidherbe – aujourd'hui lycée Cheikh Omar Foutiyou Tall – de Saint-Louis, Aminata Sow Fall accompagne sa sœur mariée à Dakar et poursuit ses études secondaires au lycée Van Vollenhoven – aujourd'hui lycée Lamine Guèye –, où elle obtient son baccalauréat.Elle part en France pour entreprendre des études d'interprétariat ainsi qu'une licence de Lettres modernes et fait la connaissance de son futur mari, Samba Sow, à Paris.Après son mariage, elle rentre au Sénégal pour d’abord se dédier à l’enseignement dans plusieurs établissements, à Rufisque et à Dakar. De 1974 à 1979 elle est membre de la Commission nationale de réforme de l’enseignement du français et participe à l'élaboration de manuels scolaires.La reconnaissance internationale dont bénéficie La Grève des bàttu en 1979-1980 marque un tournant dans son parcours. De 1979 à 1988, directrice des Lettres et de la propriété intellectuelle au ministère de la Culture et du Centre d’études et de civilisations, elle contribue à la fondation de la maison d’édition Khoudia, du Centre africain d’animation et d’échanges culturels, du Bureau africain pour la défense des libertés de l’écrivain à Dakar et du Centre international d’études, de recherches et de réactivation sur la littérature, les arts et la culture à Saint-Louis.Toujours absorbée par l'écriture, la romancière partage désormais son temps entre Dakar, Saint-Louis et d'autres destinations à l'étranger, car elle est souvent sollicitée pour des conférences en relation avec son œuvre ou des thèmes plus larges tels que l'éducation, la culture ou la paix. Elle observe avec acuité le monde qui l'entoure : « L'artiste n'est pas dans une tour d'ivoire. Son rêve ne l'empêche pas de sentir le bouillonnement de la cité », mais elle se défend toutefois de tout engagement politique partisan.Aminata Sow Fall est mère de sept enfants, dont le rappeur Abass Abass.
b) BIBLIOGRAPHIE
• Le Revenant, roman, 1976
• La Grève des bàttu, 1979 : présélectionné par le jury du prix Goncourt en 1979 ; Grand prix littéraire d'Afrique noire en 1980 ; porté à l’écran par Cheick Oumar Sissoko en 2000.
• L’Appel des arènes, roman, 1997: présélectionné par le jury du prix Goncourt en 1982 ; Prix international pour les lettres africaines ; porté à l’écran par Cheikh N'Diaye en 2006
• Ex-Père de la Nation, roman, 1987
• Le Jujubier du patriarche, roman, 1993
• Douceurs du bercail, roman, 1998
• Un grain de vie et d’espérance, réflexion sur l'art de manger et la nourriture au Sénégal suivie de recettes proposées par Margo Harley, 2002
• Sur le flanc gauche du Belem, in L'Odyssée atlantique (collectif), nouvelle, 2002
• Festins de la détresse, roman, 2005
Aminata Sow Fall est également l'auteur de pièces de théâtre et de poèmes, encore inédits.
II- ETUDE DE L’ŒUVRE
1) RESUME
L'auteure de ce roman est sénégalaise. L'action se passe à la Ville, qui pourrait être Dakar ou n'importe quelle autre agglomération de l'Afrique noire. Les hommes au pouvoir considèrent les mendiants comme des « déchets humains » qui défigurent la Ville et surtout qui entravent le développement du tourisme. Si les toubabs ne viennent plus dépenser leur argent, c'est autant d'argent de perdu et en haut lieu, on risque de ne pas apprécier. Mour-Ndiaye, un haut bureaucrate plein d'ambition décide donc de se débarrasser une bonne fois pour toutes de ces indésirables qui agitent leurs « bàttu », c'est-à-dire leur sébile, à tous les carrefours et à la fenêtre des voitures. Plus exactement il en charge son adjoint zélé Kéba-Dabo et ne veut plus entendre parler des mendiants.
Il y a donc deux camps qui s'affrontent. Les puissants ne lésinent pas sur la violence et expédient les mendiants à deux cents kilomètres de là. Mais ces derniers sont solidaires entre eux. Ils refusent d'être frappés et humiliés mais surtout, ils sont conscients de la place qu'ils occupent dans la société. Au milieu de la foule de ceux qui sont rongés par la lèpre, parmi les béquilles, des personnages attachants émergent : Gorgui Diop l'amuseur, Madiabel le boiteux, Nguirane Sarr l'aveugle... Leur grève a des conséquences déroutantes pour les puissants. Comment combattre les bàttus et respecter les lois ancestrales de la charité rappelées par les marabouts ? Comment garder sa femme dévouée et s'offrir une seconde femme plus jeune et plus « moderne » (mais qui vous en fait voir !). Rien n'est simple pour l'arriviste Mour qui aspire à être vice-président.
Le ton d'Aminata Sow Fall est moqueur à l'égard des puissants. Son roman est riche en notations subtiles sur la psychologie des parvenus et des mendiants, sur la condition des femmes africaines et les frictions entre générations.
Le roman reste jusqu'au bout vivant comme le marché du matin, à la grande ville, celle où tous les mendiants commencent leur journée.
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2) LES PERSONNAGES
a) LE PERSONNAGE PRINCIPAL
Mour N’Diaye : il est le personnage principal de cette œuvre. Il est le directeur du service de salubrité ; il est chargé
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