Yvain Ou Le Chevalier Au Lion
Rapports de Stage : Yvain Ou Le Chevalier Au Lion. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 8 Décembre 2013 • 2 800 Mots (12 Pages) • 2 579 Vues
Un début original
Lecteur est précipité d'emblée in media res
Calogrenant raconte l'aventure qui déclenche le roman, d'accéder à l'existence
capacité de bien parler comme le suggère Calogrenant dans son discours inaugural. Mais récit maladroit comme le démontre les railleries de Keu et la séquence dilatoire de l'arrivée de la reine.
Toute la suite de l'œuvre, ou du moins tout le premier vers, constitue un effort pour corriger cette mauvaise copie, pour réécrire l'histoire comme il convient.
Vilain gardien des bêtes: motif mythique adapte au gout du jour.
Dans livre d'Artus, vilain rencontre par Yvain = Merlin.
Vilain, figure liée à la fécondité par son rapport à la nature et aux animaux.
Vilain & vavasseur = marqueurs sur le chemin qui conduit a l'épreuve
Le temps de l'aventure
Intervention du roi Arthur place le récit de Calogrenant dans la sphère du réel.
Ne s'agit plus d'un « conte » que le jongleur raconte pur faire passer le temps, mais d'une aventure destinée à l'un de chevaliers de la cours arthurienne, une de ces épreuves qualificatrices qui constitue la raison d’être de la table ronde, et sa justification.
Arthur impose un terminus ante quem: événement qui ne peut arriver qu'avant une date donnée => l'aventure individuelle doit être achevée avant cette date.
La présence de la cours servira à entériner la victoire d'un chevalier précis.
Keu obtient la bataille avant tout le monde, ce dont est convaincu Yvain, fait écho à la scène initiale du Chevalier à la charrette, Keu obtient la bataille contre le chevalier provocateur qui veut enlever la reine.
Gauvain même statut de "brillant second"
Répétition et progression
Apres rapide résumé du voyage d'Yvain, reprise du cours des événements quand il se passe quelque chose de nouveau = combat entre Yvain et le chevalier de la fontaine.
Résultat de ce choix narratif est que la merveille n'est jamais décrite en détail que par Calogrenant = figure de conteur redoublant à l'intérieur de la fiction la voix du narrateur et non comme un héros au sens classique du terme.
L'irruption du surnaturel
Tempête, phénomène de magie sympathique.
Mise en scène de type féerique.
Locus amoenus typique comme l’est la fontaine, on rencontre non pas un chevalier armé, mais une fée au bain, qui fait peser sur l’imprudent une geis (incantation magique prononcée par le druide) autrement dangereuse qu’un simple combat chevaleresque.
La fontaine du Chevalier lion a subi une évolution qui lui permet de s’intégrer à un système courtois & chevaleresque en perdant un peu sa dimension surnaturelle.
Nature féerique de cette aventure est structurée selon un principe de pouvoir matrilinéaire : qui se fait, se repose sur l’ascendance maternelle.
Chevalier qui défend fontaine peut être n’importe quel champion.
L’anneau d’invisibilité constitue le pendant de celui de Lancelot dans le Chevalier à la charrette : l’un permet de détecter les enchantements, l’autre opère précisément un enchantement cad qu’il met en déroute le témoignage des sens humains.
Gens du château, qui ont trouvé de part & d’autre de la porte les deux moitiés du cheval d’Yvain, sont bien conscients d’être les victimes d’un enchantement.
On peut donc reconnaître la présence de la magie mais on ne peut pas lutter contre elle.
Préciosité & rhétorique courtoise
Intérêt du passage est de montrer l’alliage fragile entre une conception utilitariste de la strucutre sociale reposant sur la chevalerie & une conception courtoise, où l’amour l’emporte sur les autres considérations.
Souci purement pragmatique de rapporter à la cours d’Arthur un preuve tangible de sa victoire, fait place à l’amour qu’il ressent pour la veuve de la victime.
Vue de sa beauté menacée & des manifestations extravagantes éveillent l’amour dans le cœur du chevalier, selon procédure classique d’énamoration au Moyen-âge.
Art de Chrétien de Troyes consiste à introduire ironiquement cette nouvelle tonalité dans son œuvre, en faisant ressortir le contraste entre la situation objective du héros & ses préoccupations sentimentales.
Insertion de considérations &presque précieuse sur la nature & les effets de l’amour.
Débat artificiel d’Yvain fait appel aux ressources les plus subtiles de la rhétorique.
Narrateur prend soin de garder une certaine distance gentiment ironique vis-à-vis de son récit.
Masque de la courtoisie : chevalier soumis au bon plaisir de la dame. Transparaît une conception misogyne.
Cœur de la femme muable.
Dernière la dame courtoise réapparaît la figure de la fée toute-puissante qui règne en maîtresse absolue sur son domaine & « consomme » à son gré les chevaliers qui ont le malheur de tomber entre ses mains : mère castratrice & dominatrice, image d’une féminité redoutable & redoutée que le système courtois a bien du mal à tenir en lisière.
Le rôle de la demoiselle suivante
D’après les textes ultérieurs, aussi bien les informations que l’on peut retirer des contes &légendes celtiques connus, par ailleurs la suivante occupait à l’origine le rôle central de la fée, dont elle a été délogée par le processus d’évhémérisation qui a préféré mettre en valeur une figure de dame courtoise, sans lien avec la « nigremance ».
Mariage tout à fait conforme à la logique du récit féerique.
Le dialogue amoureux
Yvain répond par monosyllabes aux questions de la dame, qui est parfaitement consciente des sentiments qui le gouvernent, &qui feint l’étonnement.
Dialogue empreint
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