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Un Si Beau Jeune Marquis

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Par   •  20 Août 2014  •  2 867 Mots (12 Pages)  •  3 140 Vues

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Robert de Saint-Loup est le fils du comte et de la comtesse Marie-Aymard de Marsantes. Il a très peu connu son père mort alors qu’il était enfant. Par sa mère, il est le neveu du Baron de Charlus et du duc et de la duchesse de Guermantes et le petit neveu de la marquise de Villeparisis. Il prépare l’école de Cavalerie de Saumur.

C’est pendant un séjour à Balbec que le narrateur va apercevoir pour la première fois le marquis de Saint-Loup. Il est impressionné par la distinction, l’insolence et la beauté du jeune homme (1). Le premier contact entre les deux jeunes gens est très froid, Saint-Loup affichant son air hautain et détaché mais très vite les relations vont s’améliorer et ils deviennent amis (2).

Saint-Loup a une maîtresse, Rachel, qui a une mauvaise réputation ce qui lui vaut la réprobation de sa famille et de son entourage (3). Il en est follement amoureux et vit au rythme des lettres qu’il échange avec elle. Sa maîtresse se montre cruelle. Leurs relations sont souvent orageuses mais Saint-Loup totalement aveuglé par l’amour supporte toutes les avanies qu’elle lui fait subir et la comble de cadeaux somptueux (4).

Le narrateur rend visite à Saint-Loup en garnison à Doncières où il y prépare l’école de cavalerie de Saumur. Saint-Loup lui parle avec beaucoup de tendresse de sa maîtresse. Quelques temps plus tard les deux hommes se retrouvent à Paris et Saint-Loup se décide de présenter au narrateur sa maîtresse. A sa grande surprise, celui-ci reconnaît Rachel Belle de Nuit, la fille de joie qu’il a rencontrée quelques années auparavant dans une maison de passe (5).

Saint-Loup est un homme de caractère. A deux reprises et à quelques minutes d’intervalle il n’hésite pas à jouer des poings, la première fois contre un journaliste qui refuse d’éteindre son cigare dont la fumée indispose le narrateur (6), puis quelques instants plus tard contre un passant qui lui a fait des propositions insultantes (7).

Au grand dam de sa famille et de son entourage, Robert de Saint-Loup est dreyfusiste et on soupçonne que c’est sa maîtresse qui est juive qui l’a convertie (8) mais il changera d’opinion un peu plus tard.

La famille de Robert de Saint-Loup parvient à obtenir qu’il rompe d’avec Rachel. Il est muté au Maroc (9). Mais la rupture ne va pas durer longtemps car il va retrouver sa maîtresse à sa première permission (10).

Robert de Saint-Loup épouse Gilberte, la fille de Swann et d’Odette (11), il va s’embourgeoiser, un peu gâté par le confort et le luxe qu’il peut connaître grâce à la fortune de sa femme (12). Le mariage ne sera pas heureux. Le narrateur qui a renoué des relations amicales avec Gilberte apprend que celle-ci est trompée par son mari et pas de n’importe manière (13), en effet, le narrateur découvre par l’intermédiaire du factotum de Charlus que Saint-Loup a une aventure avec Morel, le violoniste, l’ancien amant du Baron (14).

Malgré l’attitude souvent odieuse de Saint-Loup vis-à-vis de Gilberte, le ménage tient toujours cahin-caha. Connaît-elle les penchants de son mari pour les hommes. En tout cas elle feint de les ignorer (15).

Le narrateur a confirmation des mœurs homosexuelles de Saint-Loup et s’aperçoit que ses goûts pour les hommes sont très anciens. En effet, il apprend avec étonnement de la bouche d’Aimé le maître d’hôtel du Grand-Hôtel de Balbec que Saint-Loup a eu dans sa jeunesse une aventure avec un jeune liftier, aventure qui faillit tourner mal (16). Il se remémore alors une discussion qu’il a eue dans le passé avec son ami et dont le sens ne lui apparaît qu’à la lumière de ce qu’il vient d’apprendre sur les mœurs de son ami (17).

Malgré les infidélités répétées de Robert, le ménage tient toujours (18).

Alors qu’il est au front, il écrit de longues et belles lettres au narrateur et à Gilberte dans lesquelles se révèle toute sa sensibilité.

Le narrateur apprend la mort héroïque de son ami, tué à la guerre, en 1918 (19). Après sa mort, Gilberte continuera à lui garder son estime (20).

(1)

…je vis, grand, mince, le cou dégagé, la tête haute et fièrement portée, passer un jeune homme aux yeux pénétrants et dont la peau était aussi blonde et les cheveux aussi dorés que s’ils avaient absorbé tous les rayons du soleil. Vêtu d’une étoffe souple et blanchâtre comme je n’aurais jamais cru qu’un homme eût osé en porter, et dont la minceur n’évoquait pas moins que le frais de la salle à manger, la chaleur et le beau temps du dehors, il marchait vite. Ses yeux, de l’un desquels tombait à tout moment un monocle, étaient de la couleur de la mer. Chacun le regarda curieusement passer, on savait que ce jeune marquis de Saint-Loup-en-Bray était célèbre pour son élégance…(JF 728/296).

(2)

Les premiers rites d’exorcisme une fois accomplis, comme une fée hargneuse dépouille sa première apparence et se pare de grâces enchanteresses, je vis cet être dédaigneux devenir le plus aimable, le plus prévenant jeune homme que j’eusse jamais rencontré. « Bon, me dis-je, je me suis déjà trompé sur lui, j’avais été victime d’un mirage, mais je n’ai triomphé du premier que pour tomber dans un second car c’est un grand seigneur féru de noblesse et cherchant à le dissimuler. » Or, toute la charmante éducation, toute l’amabilité de Saint-Loup devait en effet, au bout de peu de temps, me laisser voir un autre être mais bien différent de celui que je soupçonnais. (JF 732/299).

(3)

Ayant un préjugé contre les gens qui le fréquentaient, il allait rarement dans le monde et l’attitude méprisante ou hostile qu’il y prenait, augmentait encore chez tous ses proches parents le chagrin de sa liaison avec une femme « de théâtre », liaison qu’ils accusaient de lui être fatale et notamment d’avoir développé chez lui cet esprit de dénigrement, ce mauvais esprit, de l’avoir « dévoyé », en attendant qu’il se « déclassât » complètement. Aussi bien des hommes légers du faubourg Saint-Germain étaient-ils sans pitié quand ils parlaient de la maîtresse de Robert. « Les grues font leur métier, disait-on, elles valent autant que d’autres ; mais celle-là, non ! Nous ne lui pardonnerons pas ! Elle a fait trop de mal à quelqu’un que nous aimons. » Certes, il n’était pas le premier qui eût un fil à la patte. (JF 780/346).

(4)

Il passait la plus grande partie de son

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