Tirade Paulin "Berenice"
Commentaire de texte : Tirade Paulin "Berenice". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar TellMe • 17 Janvier 2016 • Commentaire de texte • 760 Mots (4 Pages) • 1 269 Vues
Jean Racine est un dramaturge du XVIIe siècle. Orphelin, il reçoit auprès des jansénistes de Port-Royal une éducation religieuse et littéraire soignée. Il s'exerce à la poésie en célébrant Louis XIV, mais c'est le théâtre qui l'attire. Son talent éclate avec Andromaque (1667).Racine oppose les faiblesses humaines, dans un langage poétique nouveau. Devenu le symbole de la tragédie classique et du respect des unités, son œuvre se poursuit avec Bérénice (1670). Puis finalement, il meurt à Paris en 1699. L’extrait étudié est la scène II de l’acte II de Berenice, qui est une tragédie en cinq actes à propos d’un amour impossible à défault de la raison d’état. Dans cet extrait nous avons un dialogue de grande tirades entre Titus et Paulin, ceux ci explicitent leurs opinions concernant le mariage impossible entre Titus et Berenice. On peut donc se poser la question: Quel est le rôle de ces tirades dans cette scène ? Dans un premier temps nous montrerons qu’il s’agit d’une technique argumentative classique, puis que cet extrait pose le noeud de l’histoire. Et pour finir nous parlerons du rôle double du personnage de Paulin.
Le procédé de double énonciation est commun au théâtre. Paulin est l’interlocuteur de Titus dans cette scène, mais il s’adresse bien entendu également au public de la cour de Louis XIV.
Lors de son échange avec Titus la scène peut s’analyser en deux temps; d’abord Titus désireux de savoir ce que pense Paulin avant d’annoncer qu’il va rompre avec Bérénice lui pose une multitude de questions que Paulin élude, puis grâce à cette stratégie on en arrive à la tirade où Paulin, incarnant ce que pense Rome, développe des arguments pour convaincre Titus.
Ainsi, Titus retarde-t-il dans un premier temps son annonce: Il pose une série de questions précises sur l’amour qu’il a de Bérénice. Paulin pratique l’évitement en se contentant de généralités flatteuses avec par exemple ”J’entends de tous côtés publier vos vertus…” (v346) et “La Cour sera toujours du parti de vos voeux”(v350)
Parce que la cour est corrompue, Paulin est la seule voie qu’il ait pour connaître l’avis de Rome et “entendre tous les coeurs”(v358).
Titus fait appel notamment à la sincérité “au travers des flatteurs votre sincérité fit toujours jusqu'à moi passer la vérité” (v366) et à la raison de Paulin “et le l’ai vue, aussi cette cour peu sincère” (v351). Il joue aussi sur la corde des idéaux politiques: “des crimes de Néron approuver les horreurs”(v353). Ce stratagème de Titus est efficace pour susciter une réponse objective et convaincante de Paulin, qui, investi du rôle de représentant de Rome “Rome ne l’attend….”(v372), développe un argumentaire d’ordre politique, historique et moral pour convaincre Titus de rompre avec Bérénice. Politiquement parlant, la loi romaine interdit une telle union. De manière historique il se réfère aux précédents gouverneurs comme “Jules” César (v387) et Marc “Antoine” (v391). Puis moralement, en lui affirmant que les romains qui ont transgressé cette loi sont méprisables. Ainsi le sont “Caligula, Néron” (v397).
La conclusion de la tirade est sans appel: lui ayant exprimé la position de Rome, mais aussi du sénat, Titus doit en tirer
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