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Test francais serie l

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Par   •  9 Janvier 2014  •  Commentaire de texte  •  2 697 Mots (11 Pages)  •  830 Vues

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BACCALAURÉAT GÉNÉRAL Session 2006

ÉPREUVE DE FRANÇAIS

SÉRIE L

Durée de l'épreuve : 4 heures Coefficient : 3

L'usage des calculatrices est interdit.

Objets d'étude : Théâtre : texte et représentation.

Convaincre, persuader, délibérer.

Le sujet comprend :

Texte A : Marivaux, L’île des esclaves (1725), scène 1 et scène 2 (extrait)

Texte B : Jean Anouilh, Antigone (1944), extrait

Texte C : Jean-Paul Sartre, Les Mains sales (1947), 6ème tableau, scène 2 (extrait)

Texte D : Bernard-Marie Koltès, Le Retour au désert (1988), extrait

Le candidat s'assurera qu'il est en possession du sujet correspondant à sa série.

Texte B – Jean Anouilh (1910-1987), Antigone (1944)

[Œdipe a eu deux fils, Etéocle et Polynice, ainsi que deux filles, Antigone et Ismène. A sa mort ses deux fils se sont entretués pour prendre le pouvoir. Leur oncle, Créon, refuse d'enterrer Polynice qu'il considère comme un traître. Antigone décide de lui rendre malgré tout les honneurs funèbres. Ismène tente de l'en dissuader.]

ISMÈNE – Tu sais, j'ai bien pensé, Antigone.

ANTIGONE – Oui.

ISMÈNE – J'ai bien pensé toute la nuit. Tu es folle.

ANTIGONE – Oui.

ISMÈNE – Nous ne pouvons pas.

ANTIGONE, après un silence, de sa petite voix. – Pourquoi ?

ISMÈNE – II1 nous ferait mourir.

ANTIGONE – Bien sûr. A chacun son rôle. Lui, il doit nous faire mourir, et nous, nous devons aller enterrer notre frère. C'est comme cela que ç'a été distribué. Qu'est-ce que tu veux que nous y fassions ?

ISMÈNE – Je ne veux pas mourir.

ANTIGONE, doucement – Moi aussi j'aurais bien voulu ne pas mourir.

ISMÈNE – Écoute, j'ai bien réfléchi toute la nuit. Je suis l'aînée. Je réfléchis plus que toi. Toi, c'est ce qui te passe par la tête tout de suite, et tant pis si c'est une bêtise. Moi, je suis plus pondérée. Je réfléchis.

ANTIGONE – Il y a des fois où il ne faut pas trop réfléchir.

ISMÈNE – Si, Antigone. D'abord c'est horrible, bien sûr, et j'ai pitié moi aussi de mon frère, mais je comprends un peu notre oncle.

ANTIGONE – Moi je ne veux pas comprendre un peu.

ISMÈNE – Il est le roi, il faut qu'il donne l'exemple.

ANTIGONE – Moi, je ne suis pas le roi. Il ne faut pas que je donne l'exemple, moi... Ce qui lui passe par la tête, la petite Antigone, la sale bête, l'entêtée, la mauvaise, et puis on la met dans un coin ou dans un trou. Et c'est bien fait pour elle. Elle n'avait qu'à ne pas désobéir !

ISMÈNE – Allez ! Allez !... Tes sourcils joints, ton regard droit devant toi et te voilà lancée sans écouter personne. Écoute-moi. J'ai raison plus souvent que toi.

ANTIGONE – Je ne veux pas avoir raison.

ISMÈNE – Essaie de comprendre au moins !

ANTIGONE – Comprendre... Vous n'avez que ce mot-là dans la bouche, tous, depuis que je suis toute petite. II fallait comprendre qu'on ne peut pas toucher à l'eau, à la belle eau fuyante et froide parce que cela mouille les dalles, à la terre parce que cela tache les robes. II fallait comprendre qu'on ne doit pas manger tout à la fois, donner tout ce qu'on a dans ses poches au mendiant qu'on rencontre, courir, courir dans le vent jusqu'à ce qu'on tombe par terre et boire quand on a chaud et se baigner quand il est trop tôt ou trop tard, mais pas juste quand on en a envie ! Comprendre. Toujours comprendre. Moi, je ne veux pas comprendre. Je comprendrai quand je serai vieille. (Elle achève doucement.) Si je deviens vieille. Pas maintenant.

1.Créon.

Texte A – Marivaux (1688-1763), L’île des esclaves (1725)

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Scène 1

[La scène se passe sur une île ; Iphicrate, citoyen d'Athènes, vient d'y être jeté par la tempête en compagnie de son esclave Arlequin. Ils sont apparemment les seuls survivants du naufrage. Nous sommes dans une antiquité de convention.]

IPHICRATE. Eh ! ne perdons point de temps, suis-moi, ne négligeons rien pour nous tirer d'ici ; si je ne me sauve, je suis perdu, je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes dans l'Île des Esclaves.

ARLEQUIN. Oh, oh! Qu'est-ce que c'est que cette race-là ?

IPHICRATE. Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres, et qui depuis cent ans sont venus s'établir dans une île, et je crois que c'est ici : tiens, voici sans doute quelques-unes de leurs cases ; et leur coutume, mon cher Arlequin, est de tuer tous les maîtres qu'ils rencontrent, ou de les jeter dans l'esclavage.

ARLEQUIN. Eh ! chaque

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