Synthèse Du " Roman " De Maupassant

Fiche de synthèse sur la préface de Pierre et Jean « Le Roman »

Par Guy de Maupassant

Maupassant, poussé par son éditeur qui trouvait le roman Pierre et Jean trop maigre, mis à l’écrit sa réflexion sur le Roman. Cette réflexion, annexée à l’œuvre, et appelée à tort « préface de Pierre et Jean », comprend plusieurs thèmes.

D’une part, l’auteur réprimande les critiques littéraires. Il leur reproche de n’accepter qu’un unique type de roman, et de définir ceux qui sortent de ce « moule » mauvais par principe. Maupassant dénigre cet académisme exagéré, carcan de la créativité et de la recherche artistique. C’est donc dans la foulée qu’il défend l’originalité qui est selon lui nécessaire à la réalisation d’un bon roman, pour cela il cite Victor Hugo et Emile Zola qui ont en leur temps « ont réclamé avec persistance le droit absolu, droit indiscutable, de composer […] suivant leur conception personnelle de l’art ».

D’autre part, Il évoque le but des romanciers de son époque, majoritairement plongés au cœur des courants réalistes et naturalistes, qui gardent cependant leur style propre. Cet objectif est de pousser le lecteur à la réflexion, sur le sens profond et caché des choses. C’est ici que le rôle de la psychologie prend son sens et se retrouve masqué par les actions des personnages, contraignant le lecteur à interpréter et ainsi deviner les sentiments plutôt que de les recevoir comme une vérité inaltérable. Maupassant voit en cela un gain de vraisemblance et de sincérité, en faisant de ce fait des attributs de l’écriture « objective ».

Malgré tout, l’auteur n’hésite pas à remettre en cause les courants réalistes et naturalistes et leur volonté d’objectivité. Cette objectivité, Maupassant l’a juge simplement impossible car aucun roman ne peut relater sans omission, ni parti pris (même inconscient), la réalité. Sa réflexion aboutira alors à « J’en conclus que les Réalistes de talent devraient s’appeler plutôt des Illusionnistes » puisque ils ne donnent qu’une illusion du réel et de l’objectivité qu’ils affectionnent tant.

Par la suite, il s’attache à donner quelques conseils à de potentiels futurs écrivains, et ne modère pas ses paroles lorsqu’il évoque la nécessité de la pratique et du travail pour atteindre une hypothétique apothéose du talent. Il citera un échange personnel avec Flaubert, qui fut en quelques sortes son mentor, pour étayer ses dires : « Je ne sais pas si vous aurez du talent […] mais n’oubliez pas ceci, jeune homme, que le talent […] n’est qu’une longue patience. Travaillez. ».

Dans la continuité de ses conseils, Guy de Maupassant ne manque pas de mentionner la richesse de la langue française et le besoin qu’a l’écrivain de savoir composer avec elle sans obligatoirement en posséder la parfaite maîtrise, sur le plan du vocabulaire. De ce fait, il défend le côté artistique des romans, s’éloignant encore un peu plus d’Emile Zola pour qui la forme importait peu. Il exprima parfaitement ce précepte par « Efforçons-nous d’être des stylistes excellents plutôt que des collectionneurs de termes rares. »

Afin de conclure cette synthèse, nous pouvons affirmer que Le Roman est une plaidoirie au nom de

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