Souvenir D'enfance Racontée à La Manière De Colette, Sido

Je me souviens de mes instants passés là-bas. J’aimais être seule chez ma tatie et mon tonton et sans ma petite famille constituée de ma sœur, mon frère et mes parents car ils faisaient trop de bruits.

Il y avait à l’entrée, le petit portail vert près duquel des lianes de jade tombaient sur un mur puis l’escalier dont les carreaux avaient le motif de petits galets de toutes sortes. En descendant on avait vu sur un joli petit jardin qui avait l’air d’avoir été durement travaillé mais avec plaisir. Le jardin était comme ceux dans les dessins animés, c’était pour moi un jardin féérique. Il y a avait pleins de fleurs, il y a avait même un petit bassin. Je m’amusais en me créant des histoires parlant aux plantes, fleurs, poissons et même aux nains de jardin. Je parlais à tous ceux qui normalement ne parlaient pas et je les baptisais en fonction de leurs couleurs ou leurs formes.

Je sautillais pieds nus sur les pas japonais un à un comme si je traversais une rivière et que je ne devais absolument pas me mouiller. Puis je rejoignais le petit bassin et je m’asseyais au bord, j’attrapais à mains nues les petits poissons noirs ou multicolores. Parfois je mettais mes pieds dans l’eau surtout en été, je fermais les yeux et les poissons venaient me chatouiller.

Le bruit d’eau que la petite cascade du bassin faisait était agréable plusieurs fois j’ai failli piquer une tête pour pouvoir boire cette eau mais après je reportais à une autre fois mon aventure en me disant que la prochaine serait la bonne. Je voulais la goûter parce qu’il y avait cette odeur de vanille mais plus tard on m’a expliqué que c’était sûrement dû au fait qu’il y en avait juste à côté.

J’aimais me faire des défis, savoir si j’avais le courage de toucher toutes les sortes de cactus qu’il y avait sur une étagère de l’autre côté du jardin. Je me souviens il y en avait qui était vraiment bizarre. Un était doux comme des cheveux et un autre était comme une brosse à cheveux. Je jouais donc à la coiffeuse avec ces cactus-là. Un autre me faisait vraiment peur car il avait de grandes épines mais il ne faut pas se fier aux apparences, il ne faisait rien du tout quand on le touchait à par se casser. J’adorais les voir tous fleuris. Cela donnait un mélange de blanc, de vert et en fonction de la couleur des fleurs, de jaune ou de rose ou encore de rouge…

Dans ce merveilleux jardin, il y avait toutes sortes de plantes même des plantes d’ailleurs : un cacaotier, de la ciboulette, de l'ail chinois, plusieurs sortes de salade, de la patate douce, de la chicorée, des capucines, des pensées, des orchidées, des hibiscus, du jasmin, du stevia, de l'orthosiphon, et bien d'autres dont le nom m'échappe.

Quand on descendait un autre petit escalier, on traversait sous une treille de chouchous puis il y avait un potager et un peu derrière il y avait un poulailler pour des poulets du Japon.

Au centre d’une petite montagne construite avec des petits cailloux empilés un sur l’autre se hissait un romarin et au pied, tout autour, il y avait du thym, de l’oignon, de l’ail et pleins d’autres épices. Le mélange de toutes ces odeurs me calmait mais parfois me donnait faim aussi.

J’avoue et je pense que je ne suis pas la seule à penser que les siestes au milieu de tout cet univers étaient

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