Solution Au Paradoxe De L'Écrivain En Littérature : Le Temps Figé
Documents Gratuits : Solution Au Paradoxe De L'Écrivain En Littérature : Le Temps Figé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dadao123 • 24 Avril 2012 • 1 239 Mots (5 Pages) • 1 414 Vues
b) Solution au paradoxe de l'écrivain : le temps est figé
Nombreux sont les auteurs de science-fiction qui ont utilisé l'hypothèse d'une trame temporelle unique afin de pouvoir intégrer le paradoxe de l'écrivain dans leurs romans. Le héros est impuissant face a la dimension du temps, et se débat souvent dans un passé qu'il ne peut changer. Les actions du voyageurs ont en effet lieu dans un passé antérieur a son voyage et constituent des évènements datés, dont il peut éventuellement avoir connaissance. Pour que cette solution permette le paradoxe de l'écrivain, il faut que la chronologie narrative soit "globalement" cohérente : on dit que la boucle de causalité doit être justifiée.
Intéressons-nous a la conception d'une intrigue qui, afin de convenir à cette idée de cohérence, exprime les intrusions du voyageur temporel dans le passé comme des informations existantes dans le présent. En effet, Chris Marker soutient la thèse d'un temps unique dans le photo-roman La Jetée. Afin de rendre crédible l'idée d'une situation qui est sa propre cause, Marker représente l'intervention du protagoniste dans le passé comme un souvenir d'enfance flou, qui n'est pas réellement appréhendé. En tant que photographe, il envisage par ailleurs une introspection sur la portée fondatrice des images picturales. Mais l'écrivain utilise bien cette image confuse du passé pour justifier qu'un évènement antérieur produise des effets dans le présent et le futur, qui sont les causes de ce même évènement. Il est effectivement intéressant d'observer que la justification de cette boucle de causalité, qui rend l'histoire concevable, repose sur la cohérence du récit, qui prend ici appui sur le trouble d'un souvenir incompris. Le spectateur prend ensuite conscience que le souvenir du héros est celui de sa propre mort et qu'il ne peut changer ce qui est le passé de son enfance. L'histoire globale est bien cohérente : l'action du personnage dans le passé est connue dans le présent. Chris Marker propose un cas dans lequel le paradoxe de l'écrivain est autorisé.
On peut citer de nombreux autres exemples d'ouvrages dans lesquels l'auteur justifie la boucle de causalité en imposant une cohérence au récit. Dans La machine de Technicolor (1967), de Harry Harrison, les personnages principaux souhaitent filmer un documentaire sur une colonie Viking d'Amérique du Nord, fondée par un certain Thorfinn Karlsefni après une grande bataille dans le Vinland. Le réalisateur, Barney Hendrickson, fait appel à un savant fou qui leur fournit une machine à voyager dans le temps. Ils capturent un scandinave nommé Ottar, qu'ils engagent comme guide et interprète et payent en alcool. Par un enchainement de péripéties, tel que le dérèglement de leur machine ou une attaque massive d'indigènes dont ils sont victimes, les personnages embarquent sur des navires de colons avançant vers la terre des skraelings. Le héros pousse désespérément Ottar à la tête du convoi. A la fin de la nouvelle, le puzzle est reconstitué et on découvre que Ottar n'est autre que Thorfinn Karlsefni et que l'équipage est responsable de la fondation de la colonie qu'ils devaient filmer. Ici c'est bien sur la confusion des noms et surnoms empruntés par les personnages que repose la cohérence du récit et la justification de la boucle de causalité : c'est la raison pour laquelle les personnages ne se rendent pas compte qu'ils sont en train de constituer eux-mêmes l'histoire sur laquelle ils tournent. De même les légendes vikings racontent les combats exactement comme les personnages les ont vécus. Il est intéressant de noter que Thorfinn Karlsefni était un explorateur islandais qui a mené une bataille dans le Vinland avec trois navires et 160 colons : Harrison se base sur des faits historiques et donne une crédibilité supplémentaire à son récit.
Voici
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