Si c'est un homme

Dans la préface, l’auteur explicite son projet : raconter son expérience de prisonnier dans le camp de Monowitz (Auschwitz III), à l’âge de 24 ans, entre décembre 1943 et janvier 1945.

Dans chacun des 17 chapitres que compte le livre, Primo Levi nous parle de ces ressentis en fonctions des diverses situations qu’il traverse.

Au début du livre, il nous raconte son arrestation par la milice le 13 décembre 1943 puis sa déportation en février 1944 dans le camp polonais d’Auschwitz. Il décrit le voyage d’une durée de quinze jours, dans des conditions éprouvantes, ainsi que l’arrivée ou les prisonniers sont « triés ». Les hommes en bonne santé, comme lui, sont envoyés au camp de travail forcé de Monowitz. Les femmes, les enfants, les malades et les personnes âgées sont exécutées dans les chambres à gaz.

Il décrit ensuite le trajet en camion jusqu’au camp. Il appelle cela le temps de la déshumanisation : les prisonniers sont déshabillés, tondus, on leur tatoue un numéro sur le bras. Le camp et les conditions de travail sont décrites en détail il relate ces quinze premiers jours d’emprisonnement, dans des conditions inhumaines.

Il nous parle de son affectation au block 30 dans lequel il fera l’expérience de la promiscuité et de la faim. C’est là qu’il rencontrera un ancien détenu qui lui donnera des conseils de survie pour continuer à se respecter en tant qu’homme.

Il nous parle ensuite de sa blessure au pied à cause de son épuisement et du fait qu’on lui prédise une mort imminente. À ce moment l’un de son camarade est emmener par des S.S, il ne le reverra plus. Après son repos forcé il se retrouve au block 45 dans lequel il retrouve son ami Alberto et avec lequel il évoque ses rêves et ses cauchemars.

De manière ironique, Primo Levi va ensuite décrire une « bonne journée » dans le camp, c’est un jour de décembre, il fait moins froid, un peu de soleil et un supplément de soupe volé par l’un des détenus.

Il va ensuite aborder la notion de nature humaine à l’intérieur du camp. Il distingue les « élus » et les « damnés », ceux qui survivent et ceux qui trépassent. Interné depuis maintenant, il va passer un entretien pour intégrer le labo de chimie. En se remémorant ses connaissances il retrouve un peu de son ancienne vie.

Il parle ensuite des attaques aériennes qui touche le camp lors de l’été 44 quand il entend parler du débarquement en Normandie et des combats en Russie.

Vient ensuite la peur dû à l’arrivé de l’hiver ou les SS font une nouvelle sélection et envoient les plus chétifs dans la chambre à gaz de Birkenau. Lors de l’hiver il travaille au laboratoire de chimie et des souvenir lui reviennent, sur la centaine de juifs italiens que comptait son convoi, il estime qu’il ne reste que 21 survivants.

Le dernier chapitre relate les événements survenant à partie du 11 janvier 1945 lorsque Primo Levi est touché par la scarlatine et est à l’infirmerie. Les SS décrètent l’évacuation du camp, face à l’approche des troupes russes. Le 27 janvier 1945, l’armée rouge libère finalement le camp, mettant fin à la détention de Primo Levi.

Analyse :.

Si c’est un homme a été tout d’abord pour Primo Levi une nécessité afin de se libérer intérieurement de ses souvenirs trop lourds et horribles tels que ceux du Lager. Mettre noir sur blanc ces souvenirs est un moyen pour l’auteur d’extérioriser et de se purifier en quelque sorte. Comme l’a dit Primo Levi dans la préface : « Le besoin de raconter aux ‘‘autres’’, de faire participer les ‘‘autres’’, avait acquis chez nous, avant comme après notre libération, la violence d’une impulsion immédiate, aussi impérieuse que les autres besoins élémentaires ; c’est pour répondre à un tel besoin que j’ai écrit mon livre ; c’est avant tout en vue d’une libération intérieure. » Témoigner est donc bien une nécessité pour le rescapé du Lager, car il est porteur d’une mémoire atroce.

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