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Résumé: Les Essais de Montaigne (1595)

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Par   •  5 Décembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 752 Mots (8 Pages)  •  735 Vues

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Résumé : Les Essais de Montaigne (1595)

Ce n’est pas d'une manière suivie que Montaigne a écrit ses Essais. Le titre même du livre le prouve : essais, qu'est-ce à dire ? sinon tâtonnements, va-et-vient, retouches, absence de dessein et de but, impossibilité de classer et d'intituler.

Rédaction des Essais

Montaigne, une première fois, de 1571 à 1580, s'enferme dans son château. Il a le goût des livres. Il lit. Et comme il va de préférence aux moralistes et aux historiens, et qu'il ne lit point passivement, l'esprit critique s'éveille en lui ; il pense, et il juge.

Pour juger, il compare. Le terme de comparaison qui lui est nécessaire, il le prend en lui-même, en l'homme naturel qui est en lui. Montaigne s'engage donc insensiblement dans la rédaction de ses mémoires psychologiques, mais en « honnête homme qui ne se pique de rien », en causeur qui se défend de faire un livre. C'est ainsi que se formèrent, au jour le jour, les deux premiers livres des Essais (1580).

Puis Montaigne, mûri par les voyages et par l'expérience, revient à ce qu'il a déjà écrit ; il le complète, il le fortifie, il le confirme, et il entrevoit d'autres sujets, d'autres chapitres. C'est l'édition en trois livres qui sort de cette seconde période de retraite (1588).

Il reprend une troisième fois son ouvrage ; et, comme à l'approche de la vieillesse bien des choses apparaissent, auxquelles on n'avait pas songé, Montaigne ajoute encore, et prépare la nouvelle édition qu'il ne verra point (1595). Plus sceptique peut-être, mais surtout plus sage, il estime que l'on ne saurait trop prouver aux hommes la nécessité d'être modérés et tolérants. Aussi accumule-t-il les citations et les anecdotes, car il ne veut pas être cru sur parole, et il appuie ses réflexions du plus grand nombre possible de témoignages.

Le but de Montaigne

D'abord, dans la courte introduction qu'il adresse Au lecteur, Montaigne nous dit : « C'est ici un livre de bonne foi, lecteur. Il t'avertit dès l'entrée que je ne m'y suis proposé aucune fin, que domestique et privée... Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans étude et artifice : car c'est moi que je peins... Je suis moi-même la matière de mon livre... » Au chapitre XVII du livre II, c'est encore plus net : « Le monde regarde toujours vis-à-vis ; moi, je renverse ma vue au dedans : Je la plante, je l'amuse là. Chacun regarde devant soi ; moi je regarde dedans moi. Je n'ai affaire qu'à moi. Je me considère sans cesse, je me contrôle, je me goûte... Moi, je

me roule en moi-même. »

Mais ce projet de se peindre serait un sot projet, pour employer l'expression sévère de Pascal, si Montaigne avait prétendu nous intéresser uniquement à sa petite personnalité. S'il est vrai qu'il nous ait donné complaisamment trop de détails sur sa vie privée, sur sa nourriture, ses vêtements, sa santé, il ne faut pas s'y arrêter. De lui, il ne parle, nous l'avons dit, que pour contrôler par son bon sens et par son expérience ce que les écrivains anciens et modernes lui apprennent d'autrui. « Le charmant projet qu'il a eu de se peindre, dit Voltaire, car en se peignant, il a peint la nature humaine ! » Qu'il ait donc commencé par étudier l'homme en général, et qu'il soit arrivé à chercher des témoignages en lui-même, ou qu'il ait voulu d'abord se peindre et qu'il ait été conduit à généraliser ses découvertes, l'unité du livre de Montaigne est dans cet aimable moi qui n'a rien, certes de haïssable, auquel nous sommes toujours ramenés, et qui semble être le centre de tant de lignes venues de tous les points de l'horizon humain.

La Philosophie de Montaigne

Au moyen de cette enquête entreprise parallèlement sur lui-même et sur le genre humain tout entier, à quel résultat Montaigne a-t-il abouti ?

Son scepticisme est essentiellement basé sur cette constatation que l’homme est un être mobile, « ondoyant et divers », incapable d'atteindre la vérité : ni la science, ni la raison, ni la philosophie ne peuvent le guider. L'homme obéit à la coutume, aux préjugés, à l’intérêt, au fanatisme ; il est le jouet des circonstances extérieures et de ses propres impressions. Ce procès de l'homme, dont les éléments sont disséminés partout dans les Essais, devient un réquisitoire ardent et presque suivi dans le fameux chapitre XIII du livre II, l’Apologie de Raymond de Sébonde, qui aboutit d'ailleurs à une profession de foi toute chrétienne.

L'impression générale que donne Montaigne à qui l'a lu et relu, c'est d'ailleurs moins celle d'un véritable sceptique, qui prend plaisir à ruiner la certitude et qui s'amuse malignement de la sottise ou de l'impuissance humaine, comme Voltaire, que celle d'un modéré très intelligent qui, à l'époque où chacun s'écrie : « Je sais ! » et anathématise ou tue son prochain pour imposer sa vérité à lui, murmure doucement : « Que sais-je ? » Toute opinion extrême et tranchante le blesse. La plupart de ces vérités ne sont pour lui que conjectures. Il nous invite surtout à suspendre notre jugement. Et la balance qu'il a fait graver au frontispice des Essais est moins encore l'emblème du doute que le symbole de l'équité.

D'autre part, Montaigne est un épicurien ;

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