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Réflexion Sur La Problématique Du Mal En Mésopotamie

Mémoires Gratuits : Réflexion Sur La Problématique Du Mal En Mésopotamie. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Mars 2014  •  905 Mots (4 Pages)  •  933 Vues

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Cet antique pays, la Mésopotamie, dont les plus vieux documents remontent au début du IVe millénaire avant J.C. et dont la littérature et la mythologie, ininterrompues, se sont poursuivies jusque à peu avant notre ère, peut nous présenter les plus anciennes réactions et réflexions des hommes devant le sens de leur existence. La civilisation mésopotamienne nous offre aujourd’hui, le plus vieil exposé connu, de la pensée humaine touchant la révélation de la Justice à travers la souffrance, c’est le poème intitulé "le Juste souffrant", dont les forts échos résonnaient jusqu'à la Bible dans le livre de Job, je n'ai fait de mal à personne, disait- le Juste souffrant, sans révolte, et pourtant voyez comme je suis frappé par le malheur.

C'est une immense œuvre poétique, qui raconte en 300 vers environ et 27 strophes, le dialogue entre: d’un côté, un homme babylonien affligé par toutes sortes de souffrances et de malheurs, qui est tenté par le pessimisme et même un certain scepticisme, d’autre côté, son ami, un prêtre, qui prétend se porter à la défense de la théologie mésopotamienne que son compère met en question. Une quête méthodique de la vérité qui hausse ainsi le texte au plus haut niveau de la littérature.

Le poème s'inspire de plusieurs récits sumériens, il nous vient d'une tradition orale qui se perd dans la nuit des temps. Les archéologues, les linguistes et les anthropologues qui nous en permettent l'accès aujourd'hui pensent qu'il a été composé vers le Ier millénaire avant J.C. Mais sa modernité vient du fait, qu’elle ressemble aux problèmes et aux rêves de l’homme contemporain.

Pourquoi moi ? Est la question centrale posée par Le juste souffrant. C’est la question d'un croyant certes, mais elle possède déjà un ton de révolte, et c'est pourquoi tant d'hommes qui sont confrontés à l'énigme de leur destin s'y retrouvent. Ce sont les griefs et les interrogations d'un homme qui connaît les dieux, qui a cru les connaître, et qui veut comprendre, afin de pouvoir vivre et de savoir mourir.

Dans ce poème, ce juste souffrant est un personnage de fiction. Le poète l'a tiré de la légende pour faire de lui le paradigme de l'humanité souffrante. Il apparaît donc d'emblée comme une figure universelle ; c’est un croyant frappé par une souffrance écrasante et injustifiable. Il est à la fois inquiet et révolté, parce qu'il pose les questions que l'on n'ose pas se poser. On s'éloigne de lui, car la souffrance d'un être représente toujours une menace ; mais tôt ou tard on vient s'asseoir et réfléchir auprès de lui, car du gouffre de sa souffrance montent des cris et des sanglots étrangement accordés à nos propres profondeurs.

N'attendons pas du juste souffrant qu'il nous livre un secret, une réponse, un parcours bien défini, car l'expérience de la souffrance n'est pas transmissible, et l'on est finalement toujours unique dans l'épreuve et toujours seul à mourir. Cette loi qui commande toute foi et toute espérance se trouve déjà inscrite au drame du juste souffrant. Quand on parvient, même pauvrement, à admettre que les dieux puissent donner et reprendre, blesser et panser la blessure, c'est alors que la souffrance peut accomplir son œuvre

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