Rosie Carpe De Marie N'Diaye

Rosie Carpe de Marie NDiaye

L´oeuvre romanesque de Marie NDiaye met surtout en avant des histoires de familles détruites par la faute de certains de leurs membres qui font souffrir leurs proches, en les abandonnant et en les oubliant. La famille n'est donc pas comme on la représente traditionnellement c'est à dire un lieu d'amour, de repos et de paix, chez NDiaye la famille est une sorte de lieu étrange où l'on abandonne les uns et empêche les autres de fuir, c'est une sorte de prison, d'enfer dont on ne peut s'échapper même si on le veut.

Rosie Carpe ne fait pas exception à cela et même loin de là, dans ce roman qui a obtenu le prix femina en 2001, on n'y retrouve le personnage principal, Rose-Marie ou Rosie, fille oubliée, abandonnée qui semble pourtant avoir grandi dans un cadre paisible avec ses parents à Brive ainsi qu'avec son frère Lazare, qu'elle cherche désespérement et réclame partout dans une longue litanie à travers le roman et le monde. Lazare, sa chimère et son seul amour qui à un jour disparu on ne sait trop comment après qu'ils aient été envoyer par les parents Carpe à Paris, comme expulsé du foyer familial . Ce qui fait l'étrangeté de ce roman c'est qu'on ne sait rien de tout ce qui a pu se passer, comment se comportent les Carpe envers leurs enfants, quels sentiments éprouvent Rosie et Lazare envers leurs parents? On n´en sait rien. Tout du long on s'interroge, comment, pourquoi ? Est-il vraiment possible d'agir comme ça? Et il ne faut pas croire qu'une fois le livre terminé les réponses nous serons apportés, c'est au lecteur d'essayer de comprendre, de trouver ses propre réponses.

Les lecteurs ne sont pas les seuls à être perdu puisque Rosie elle-même ne sait plus qui elle est, elle ne cesse pas de se demander: Qui suis-je?, Que vaux-je? On voit se produire dans cette phrase un dédoublement d´identité qui hante Rosie ou Rose-Marie tout au long du roman. L'expulsion de Brive la prive d'une part de son identité puisqu'elle devient Rosie à la place de Rose-Marie mais elle garde néanmoins son nom de famille qu'elle attache systématiquement à son nouveau prénom comme si elle ne pouvait dans le fond pas se détacher complétement de ces parents qu'elle aimerait abandonner comme eux l'on fait. Pour combler son vide elle s'attache à son frère mais l'amour fraternelle n'est qu'une fausse récompense, Rosie aime avec son frère tandis que Lazare ne rend visite à sa soeur que pour l´exploiter et disparaître aussitôt après.

Mais Rosie est aussi mère et c'est là que se verront plus particuliérement les effets de cette famille destructrice, sur son fils, Titi. Cette jeune femme qui espére toujours pouvoir créer un famille unie, ira rejoindre son frère parti vivre en Guadeloupe ainsi que ces parents. Mais cette espoir se transforme dès son arrivée en Guadeloupe et la fera devenir une mère meurtrière. Et cela malgré sa rencontre avec Lagrand, un homme bon et attéré de ce que font les blancs sous des dehors d'homme calme et fort. II bouleverse le rythme du roman en effet Lagrand n'est pas englué comme les autres dans l'apathie du mal.

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