Que Dire De L'architecture Dans Les Mains Libres ?

Que dire de l'architecture dans les mains libres ?

Chaque poème des mains libres est accompagné de dessin composé par Man Ray. Dans cette première partie nous allons mettre en évidence les élements architecturaux que l'on retrouve dans les dessins.

En premier lieu, l'architecture dans les dessins de Man Ray s'apparente bien souvent à la femme. En effet, le dessin « L'aventure » représente une femme vétue d'une longue robe dans un geste qui peut traduire l'appréhension et l'éblouissement devant une lumière trop vive. Derrière elle, le paysage est désert. Au dessus d'elle, un tympan grec semble flotter dans le vide. Man Ray dans son dessin tient compte de l'architecture de la Grèce Antique et il fait apparemment allusion à Lee Miller qui fut sa muse et sa maitresse.

Dans la littérature de la fin du XVIII ème siècle, les châteaux sont des éléments architecturaux très important. En effet, ils représentent un lieu d'enfermement, de fantasme et de désir. Les surréalistes s'en sont très inspirés et c'est pourquoi il y a quatre poèmes : « Les tours du silence », « Le château d’If », « Château abandonné », dont un très explicitement érotique, « Les tours d’Éliane », qui ne jouent cependant pas sur la notion d' « enfermement » de la femme mais fait de son corps une forteresse difficile à conquérir, difficile d'accès.

Le dessin « les tours du silence » représente un château-fort sans ouverture mais cependant imposant qui occupe l'essentiel du cadre. Deux grosses tours jumelles se situent au milieux, telles des gardiennes du point d'accès du château. Sur ces deux tours, cinq formes humains sont projetées comme des ombres chinoise (deux formes masculines et trois féminines). Une des formes féminines est allongée par terre et une des ombres masculine la surplombe, prête à lui sauter dessus. L'ambiance du dessin est très onirique mais on peut tant bien que mal déceler le fait que les tours servent à exprimer le désir et le fantasme de l'homme pour la femme par le biais des ombres chinoises.

Dans « Les tours d'Éliane» , Il y a une superposition entre l' entrée de château-fort avec des murailles, des fortifications, dans une architecture défensive impressionnante ; et une femme nue gigantesque, dont le corps surplombe l'ensemble. Ses cuisses se confondent plus ou moins avec les deux grosses tours qui gardent l'entrée. Cette entrée est le point commun qui unit les deux images (la femme et le château),en effet, la porte de l'édifice coïncide avec le sexe de la silhouette féminine qui s'y superpose.

Le paysage et l'architecutre seraientt alors une sorte de mise en scène de l'inconscient, un paysage intérieur. L'architecture antique, l'architecture des forteresses, des chateaux, seraient donc sur la thématique de la femme, et dans les images comme dans les poèmes nous retrouvons ainsi l'expression du désir et du fantasme de la femme.

Pour accompagner ces dimensions architecturales du surréalisme, Eluard a composé des poèmes qui relient les aspects que Man Ray a voulu exposer. Pour illustrer ces aspects, nous verrons deux poèmes qui accompagnent deux dessins précedemment abordés

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