Phèdre, Racine
Discours : Phèdre, Racine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jinchuuriki • 23 Décembre 2012 • Discours • 294 Mots (2 Pages) • 786 Vues
La confession de Phèdre : Elle ne fait que murmurer, car, soutenue par sa suivante, Panope, elle est défaillante, sur le point de mourir (c’est pourquoi «les moments» lui sont «chers»). Comme elle le révèle bientôt, elle a bu un poison fourni par la magicienne Médée. Dans cette déclaration, ce troisième aveu, morbide et désespéré, non sans équivoques et ambiguïtés, elle veut réhabiliter Hippolyte, que Thésée a condamné sur la confiance qu’il avait en elle. Elle avoue donc sa passion, le «feu», la «folle fureur» par laquelle son «oeil profane» porté sur Hippolyte fut un oeil profanateur puisqu’elle commettait ainsi un inceste. Mais elle se confesse sans se repentir car elle ne se sent pas responsable : les coupables sont, désignés dans le raccourci étonnant des vers 1625 et 1626 : ce sont les dieux et sa nourrice, la «perfide» Oenone (dont la culpabilité n’est pas entière ; qui a, en fait, plutôt péché par une fidélité aveugle à sa maîtresse, comme on le voit en III, 1 et 3 et IV, 1) et qui s’est suicidée. Phèdre dit n’avoir été elle-même, du fait de sa «faiblesse extrême», que le jouet de cette double incarnation de son destin. Elle laissait «gémir» (c’est-à-dire se plaindre) «la vertu soupçonnnée» (c’est-à-dire Hippolyte). Racine avait affirmé dans sa préface : «Phèdre n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente». Mais elle tient à ce que tout soit en ordre avant qu’elle ne meure (vers 1642-1644), avant que dans ces veines «brûlantes» de passion ne vienne s’imposer le froid du «venin», qu’elle ne cesse de souiller la «pureté» du jour, le vers 1644 achevant, sur des accents d’une grande intensité poétique, le développement du thème lyrique de la lumière qui a couru dans toute la pièce.
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