Phèdre Questions Acte II Scène V
Documents Gratuits : Phèdre Questions Acte II Scène V. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 26 Février 2014 • 790 Mots (4 Pages) • 1 979 Vues
Français
- Phèdre -
Dans la tirade de Phèdre, quels sont les procédés d’écriture par lesquels s’exprime le caractère fatal de la passion ?
Exemple type de tragédie classique, Phèdre, œuvre de Racine, met en scène Phèdre, belle-mère d’Hippolyte et femme de Thésée, un personnage damné par son destin et sa passion. En effet, la pièce nous conte l’histoire de l'amour impossible de Phèdre pour son beau-fils.
La tirade de Phèdre que nous allons étudier se situe à l’acte II scène cinq, lorsque Phèdre, croyant Thésée disparu, avoue son amour à Hippolyte. Dans cette longue tirade, Racine utilise de nombreux procédés stylistiques qui soulignent le caractère fatal de la passion de son héroïne.
Tout d’abord, l’utilisation presque systématique de la première personne (« je » l.9,11,12, etc.) montre qu’elle va nous faire part de ses sentiments, et que nous allons assister à des aveux. On pourrait presque assimiler l’utilisation de cette première personne à une figure d’anaphore, tant elle est utilisée : de la ligne 8 à la ligne 12, par exemple, ce pronom personnel apparaît quatre fois.
D’autre part, l’utilisation de champs lexicaux de la souffrance, de la haine et de la fatalité contribuent à rendre cette tirade tragique et pathétique. En effet, Phèdre parle d'elle comme d'une « faible, mortelle » (l.20), victime « des vengeances célestes » (l.15) et d’un « feu fatal » (l.18). Elle « [s’]abhorre encor plus que [Hippolyte la] déteste » (l.16), réclame une « vengeance » (l.37) et va jusqu'a demander une « punition » (l.37) à Hippolyte. Le verbe "haïr et le mot "haine" reviennent à quatre reprises, soulignant l'intensité de ses sentiments, comme les mot "sang", "fureur", "feu", en révèlent la violence. Nous pouvons également voir de nombreuses répétitions qui accompagnent et nous indiquent les émotions de Phèdre. Ainsi, le verbe "aimer" revient cinq fois dans sa tirade - dont deux fois dans le onzième vers - on peut peut-être voir dans cette répétition le symbole du fardeau que représente son amour. Plus tard, Phèdre répète trois fois « dieux » (l.17 et l.19), donnant ainsi à son amour un caractère à la fois fatal et inévitable : son amour est une malédiction.
Par ailleurs, cette tirade, grâce à la syntaxe de certaines phrases, nous permet de ressentir une émotion forte. Il y a par exemple l’utilisation de phrases exclamatives (l.8, 35, 36,40), mais aussi l’utilisation de nombreuses questions rhétoriques comme à la ligne 25 : « De quoi m’ont profité mes inutiles soins ? » ou encore à la ligne 32, « Cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire ? ». Ces questions rhétoriques ont surement pour but de faire compatir Hippolyte.
Il y a aussi de nombreux enjambements, tel celui de la ligne 19 :
« Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle / De séduire le cœur d’une faible mortelle ».
De tels enjambements montrent la profondeur et la force des sentiments de Phèdre - qu'elle ne peut contenir en un seul vers.
On peut, par ailleurs,
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