On Ne Badine Pas Avec L'amour
Dissertation : On Ne Badine Pas Avec L'amour. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 17 Mai 2014 • 2 656 Mots (11 Pages) • 7 252 Vues
Acte II, scène 5 : On ne badine pas avec l’amour (1834)
Alfred de Musset
En quoi l’argumentation de Perdican permet-elle de remettre en cause la conception de l’amour selon Camille ?
I. Résumé de l’œuvre
La pièce se déroule au château du Baron. Camille a 18 ans et sort du couvent. Perdican son cousin est âgé de 21 ans. Ils se retrouvent après dix ans de séparation. Le Baron projette de les marier. Ils s'aiment mais Camille n’a pas confiance en les hommes, elle s’est faite influencer par les histoires d’amours malheureuses des sœurs du couvent. Elle décide de vouer sa vie à Dieu. Elle écrit alors une lettre à Louise, une religieuse où elle explique sa situation et refuse d’épouser Perdican. Ce dernier tombe sur cette lettre, touché dans son amour-propre, décide de séduire Rosette, la sœur de lait de Camille. Finalement, Camille et Perdican s'avouent leur amour mais Rosette, qui les observait, ne supporte pas cela et meurt d'émotion : « Elle est morte ! Adieu, Perdican ! » Conclut Camille.
II. Histoire du texte
En mars 1834, Musset quitte Venise après sa rupture avec George Sand. Commence alors une correspondance entre les deux amants séparés. Musset informe qu’il projette d’écrire leur histoire à George. Par ailleurs, François Buloz, le directeur de La Revue des Deux Mondes, lui fait une commande d’une comédie dans un fauteuil, laissant le poète désabusé. Il commence l’écriture d’On ne badine pas avec l’amour, finissant deux mois plus tard. La liaison passionnée qu'il a entretenue avec George Sand a nourri en grande partie la pièce. D’ailleurs, la scène 5 de l'acte II reprend des passages des lettres écrites par George Sand lors du conflit amoureux.
III. Plan analytique
On ne badine pas avec l’amour est une pièce de théâtre en 3 actes d’Alfred de Musset, publiée en 1834. Il s’agit d’un drame amoureux, cette pièce de théâtre se distingue par l'absence de situation historiquement définie et d'héroïsation des personnages qui demeurent communs et relèvent plutôt de l'art romanesque. L’œuvre fait apparaître un triangle amoureux (Perdican, Camille et sa cousine Rosette) illustrant le badinage de la jeunesse passionnée de l’époque. Ce triangle amoureux est inspiré de la vie d’Alfred de Musset puisqu’il a vécu avec George Sand, une histoire passionnée et tragique. Ces trois personnages seront suivis durant 24h et seront les victimes d’une histoire d’amour passionnante. Dans la scène 5 de l’acte II nous retrouvons les deux personnages principaux, Camille et Perdican lors d’une conversation qui finira en duel verbal entre les adolescents. Il s’agit de la scène culminante de l’œuvre, cette scène illustre la confrontation entre les deux personnages principaux qui survient à l’apogée de l’histoire, juste avant la descente vers la tragédie. L’étude de cette scène amène à se demander en quoi l’argumentation de Perdican permet-elle de remettre en cause la conception de l’amour selon Camille. Nous annoncerons dans un premier temps la vision de l’amour de Camille, puis nous analyserons l’argumentation de Perdican.
1. Camille
A. Réquisitoire contre l’amour
• Longue tirade de Camille : « vous voila courbé près de moi… plus le nom. » Perdican est infidèle et hypocrite, c’est pour cette raison que Camille n’a pas confiance et se méfie de lui de peur d’être traitée comme les autres femmes.
• « Vous ne croyez pas qu’on puisse mourir d’amour…et qui avez aimé » Perdican a de l’expérience, contrairement à Camille, et pourtant il ne pense pas que la déchéance amoureuse puisse aboutir à la mort : il accepte l’amour avec ses bienfaits et ses désillusions car le chagrin d’amour peut facilement être effacé par quelque chose de plus intense et de meilleur.
• Il y a des comparaisons : Perdican est comparé à un voyageur qui passe de pays en pays et l’amour de Perdican est donc comparé à une monnaie. Tout cela montrent que l’amour humain est matérialiste et changeant (Perdican est assimilé à un homme qui passe de femme en femme). On peut également dire que cet amour est sans importance car “ la pièce d’or vaut mieux que vous »
B. Dévotion totale de Camille au couvent
• Camille refuse de perdre ses cheveux par chagrin d’amour ou en donnant des mèches à l’homme qu’elle aime mais elle choisit de les sacrifier pour Dieu car elle est contrainte de se les raser pour entrer au couvent. On peut donc dire que ses cheveux représentent son amour : c’est une synecdoque
• “ la froide nonne qui coupera mes cheveux pâlira peut-être de sa mutilation » Elle considère donc la perte de ses cheveux comme une mutilation cela confirme bien le fait que Camille n’est pas prête à se sacrifier pour un homme mais qu’elle est prête à faire se sacrifice pour son “ époux céleste ”.
2. Perdican :
A. Perdican défend son point de vue
• On remarque une inversion de la domination : au départ de la scène c’est Camille qui domine du point de vue de la parole, alors que dans la seconde partie, on voit que Perdican prend le dessus et contrôle la conversation avec de longues tirades, alors que la jeune fille n’a que quelques phrases. De plus, en fin de scène, on constate que c’est lui qui a le dernier mot.
• Camille elle a les mêmes arguments : les hommes sont libertins et la souffrance des femmes qui peut mener à la mort. Elle se cache derrière un flot de parole, mais cette barrière qu’elle tente de construire pour camoufler ces sentiments est inefficace.
• Pour Perdican, être jeune c’est être amoureux et il pense qu’il faut cultiver la douleur et la souffrance : il ne les nie pas, ni ne les fuit car ils ne sont que passagers et contribuent à intensifier le bonheur de vivre l’amour. Ainsi il reste interdit face au refus de Camille d’accepter l’amour (“ tu as 18 ans et tu refuses.. ”)
• “ Vous saviez que l’eau des sources est plus constante que vos larmes et qu’elle serait toujours là ” (Camille) = image de l’eau qui représente une source qui ne se tarit jamais. Cette image illustre bien la conception de l’amour selon Perdican car les larmes représentent les femmes
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