Naguib Mahfouz écrivain réaliste Ou Naturaliste
Mémoire : Naguib Mahfouz écrivain réaliste Ou Naturaliste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Samira97 • 28 Février 2013 • 1 466 Mots (6 Pages) • 1 548 Vues
Introduction
Naguib Mahfouz est un écrivain égyptien du XXème siècle. Au cours d'une carrière qui s'étend sur près de soixante ans, il a publié plus de 50 romans et recueils de nouvelles. Lauréat du prix Nobel de littérature en 1988, Naguib Mahfouz est souvent surnommé le « Balzac égyptien » ou « le Zola du Nil ». Voyons dans quelle mesure cette affirmation peut être discutée. Pour cela, nous allons tout d’abord nous intéresser à ses prédécesseurs et à leur œuvre, afin de mieux appréhender celle de Naguib Mahfouz à travers une étude comparative des procédés utilisés et de la visée argumentative.
I/ Balzac et Zola
Pour commencer il est important de savoir qui sont Honoré de Balzac et Emile Zola. Honoré de Balzac est un romancier français du XIXème siècle. Auteur réaliste, il écrit La Comédie humaine, ensemble de sa production romanesque où il dépeint minutieusement la société française de son époque. Emile Zola est également un romancier français du XIXème siècle. Au travers de sa fresque les Rougon-Macquart, il décrit, avec la précision d’un scientifique naturaliste, cinq générations d’une même famille sous le Second Empire. Il est l’inventeur du naturalisme en littérature.
Le Réalisme est un mouvement littéraire et artistique qui est apparu durant la Seconde moitié du XIXème siècle. Le peintre, l’écrivain réaliste, visent à peindre ou décrire avant tout le réel, le vrai, par opposition à ce qui est purement imaginaire, invraisemblable, ou rendu plus beau que nature. Ses figures les plus marquantes en littérature sont Stendhal, Honoré de Balzac et Gustave Flaubert. Le Naturalisme est la poussée du réalisme à son paroxysme. Il a pour projet de restituer le plus fidèlement possible la vie réelle, en appliquant à la littérature les méthodes scientifiques. C’est une école et une doctrine littéraires, apparues dans le dernier tiers du XIXème siècle en France. Emile Zola, Guy de Maupassant sont les principaux fondateurs de l’école naturaliste, le groupe de Médan. Comparons à présent les procédés utilisés.
II/ Procédés
Pour mettre en évidence les techniques réalistes utilisées par Naguib Mahfouz, nous allons établir une comparaison entre ses romans La Belle du Caire, Passage des Miracles et L’Assommoir de Zola, Le Colonel Chabert de Balzac ainsi que Bel-Ami et Aux champs de Maupassant.
Afin de nous faire entrer dans l’atmosphère cairote, Naguib Mahfouz a recours à la couleur locale. De fait, les titres honorifiques égyptiens sont gardés en arabes dans la traduction de La Belle du Caire pour rester le plus proche possible de la version originale. Ainsi, on peut relever des titres tels que « effendi », « ustadh » ou « bey ». Cela nous immerge dans l’univers social du Caire. Maupassant, lui, dans sa nouvelle Aux Champs, utilise le langage des paysans, le patois, de façon à rester le plus proche possible de la réalité.
Par ailleurs, on remarque des indicateurs de temps comme « 1er Février », « 1930 », « 1919 » dans La Belle du Caire. Dans Bel-Ami, il y a aussi des dates précises telles que « 28 Juin », « 29 Juin », « 15 Mai 1874 ». Il en est de même dans Le colonel Chabert : « Février 1818 », « bataille d’Eylau en 1807 » et L’Assommoir : dans la préface des Rougon-Macquart, Zola exprime son désir de représenter une famille sous le Second Empire.
De plus, Mahfouz nous place dans un décor typiquement égyptien. Dans Passage des Miracles, il s’attelle à nous dessiner l’impasse sordide du Mortier presque coupée du reste du Caire. Tout comme Balzac et Zola, dans leur romans respectifs Le colonel Chabert et L’Assommoir, nous montrent Paris avec ses parties visibles et tous ses replis. Ainsi, on retrouve dans les romans de Mahfouz un cadre spatio-temporel historique et véridique qui répond aux critères du réalisme.
Quant à l’argent, il occupe une place importante dans l’œuvre de Mahfouz. En effet, dans La Belle du Caire, le héros, Mahgoub Abd-el Dayim ne cesse de compter l’argent qu’il possède et de le diviser selon ses différents besoins « soixante piastres pour finir le mois » au début du roman. Exactement comme le fait Georges Duroy, héros de Bel-Ami qui dans l’incipit compte l’argent qu’il a « trois francs quarante pour finir le mois », ce qui représente à l'époque « deux dîners sans déjeuners, ou deux
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