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Marcel Guilloux

Commentaire de texte : Marcel Guilloux. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Mai 2013  •  Commentaire de texte  •  2 229 Mots (9 Pages)  •  612 Vues

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(racontée par Marcel GUILLOUX)

L’histoire que je vais vous raconter est arrivée il y a déjà un petit moment. A cette époque-là tout le monde n’allait pas à l’école : n’y allaient que les riches, les pauvres n’allaient pas à l’école et il n’y avait pas beaucoup de collèges. Mais justement il y avait un collège, ou un séminaire à Plouguernevel.

Et ces gens là étaient originaires de l’autre côté de Quintin : trois frères qui fréquentaient l’école de Plouguernevel. De nos jours, on rentre à la maison tous les soirs ou toutes les semaines, mais à cette époque on ne rentrait que pour les grandes vacances. Mais ces trois frères étaient déjà endurcis, le grand était presque un jeune homme.

Mais les grandes vacances commençaient au mois de juillet, et par ici, on disait le mois des foins car on ramassait le foin à cette période. Et il faisait beau ce qui n’est pas toujours le cas. Le mari disait ainsi à sa femme : " Moi je n’ai aucune envie de perdre mon temps à aller chercher les enfants à l’école, à Plouguernevel. Tu sais, avec mon cheval et le char à bancs, il me faut une journée pour faire l'aller-retour. Or pendant ce temps là, j’aurais pu faire mon foin et il se pourrait que les jours suivants il se mette à pleuvoir. Tu n’as qu’à leur écrire et leur dire de venir à la maison par leurs propres moyens." Ah! Lorsqu'ils reçurent la lettre, ils ne furent pas très contents, vraiment pas! Mais, tout de même, lorsque arriva le jour, ils dirent : "On ne peut pas rester là, il nous faut rentrer à la maison." Et vous savez, lorsqu’ils furent prêts, le fardeau était lourd : les habits, les livres etc... Et les voilà, le lendemain matin, tous les trois en chemin. Oui, mais le problème, c'est que la route est longue; quelques fois elle n’est pas très large mais plutôt longue. Et lorsque la nuit tomba, ils n’étaient pas encore arrivés chez eux. Ils se trouvaient à proximité de Corlay. " Nous ne pourrons jamais arriver à la maison ce soir, dirent-ils. " Je suis fatigué, je vais me jeter dans le fossé ! , dit le plus jeune d'entre eux" "Ah ! Non, dirent les deux autres." "Je ne peux plus avancer!" " -Oh! Mais nous sommes arrivés près de Corlay, entrons en ville et nous y trouverons un hébergement. "

Et ils entrèrent tous les trois en ville. En descendant la rue, ils purent lire - car ils avaient déjà appris un peu de français - l'enseigne ‘Hôtel Bocher’. Ils entrèrent et dirent à la maîtresse de maison : " Nous venons de l’école … de Plouguernevel, nous sommes fatigués et nous avons encore beaucoup de route à faire,auriez-vous une chambre pour la nuit, s'il-vous-plaît ? -Oh! Bien sûr, répondit la patronne. Vous me semblez être trois jeunes hommes sérieux. Je vais vous donner une chambre pour la nuit !" "Et comme çà, demain matin, nous prendrons le chemin du retour. " Ils étaient fatigués et dormirent à poings fermés. Mais le lendemain matin l’un dit : " Comme nous sommes bien ici ! –Et les deux autres de renchérir. -Et si je demandais la chambre pour huit jours. -D'accord. " L’un d’entre eux descendit . " Vous avez bien dormi ?, demanda à la maîtresse de maison " " Oui, nous avons bien dormi, nous sommes bien ici. Pourrions-nous avoir la chambre pour huit jours? " Elle le regarda un moment. " Oui, vous avez l’air sérieux. Vous pouvez rester huit jours." "En effet, nous sommes fatigués et nous aurions bien pris un peu de repos avant d’aller à la maison.

Oui, mais au bout d'un moment il se dit, " La chambre, c'est une chose, mais il n'y a pas de nourriture!" "J'ai un sou, s'exclama le petit." "Que peux-tu faire avec un sou? lui répondirent les autres" " Un sou c'est toujours un sou! " je vais voir ce que je peux en faire! Il descendit et demanda à la patronne : " Vous ne voudriez pas me donner un sac ?" "Si bien sûr" " je vais faire des courses." Et justement c'était le jour du marché à Corlay et en descendant la rue il croisa une vieille femme qui vendait du bon pain, du pain "mirou".Et il lui dit. " Voyez, Madame, je suis venu vous apporter le sou que je vous dois depuis la semaine dernière" " Oh dit la vieille femme, je ne te crois pas mon petit gars, je ne te crois pas. "Ah mais je vous dit que c'est vrai, j'en suis vraiment sûr puisque je suis venu tout exprès vous l'amener." "Bon, j'ai peine à vous croire mais pour autant, vous êtes un bon petit gars, gentil, car tout le monde n'aurait pas fait ça. Si tout le monde était comme vous, il n'y aurait pas tant d'histoires." Et le petit dit : "Ah, j'allais oublier, regardez, mon père est juste au coin de la rue avec sa charrette. Il m'envoie chercher du pain "mirou", mettez le dans ce sac" " Oui, oui dit la vieille." "Mon père viendra payer le pain dès qu'il aura vendu ses petits cochons."Oui oui dit la vieille, donne-moi ton sac que j'y mette le pain." Il se mit aussitôt en route, le sac sur l'épaule et remonta la rue. Mais au niveau de la charrette, il prit une autre direction. Arrivé dans la chambre, il jeta son sac de pain. "Regardez, dit-il, ce que j'ai fait avec un sou."Ils coupèrent le pain mirou et le mangèrent. "C'était assez bon mais c'était sec." "Oui c'était bon mais lorsqu'il y a une bonne chose on en veut plus." "S' il y avait eu un morceau de viande dit l'un deux,ça aurait été encore meilleur." "Bon dit le second, moi aussi je vais voir ce dont je suis capable." Il alla, à son tour, se promener dans Corlay et vit l'enseigne "Boucherie Olliverin". Il entra et demanda "Bonjour, je suis venu chercher de la viande pour le recteur, "Ah oui? ça me surprend, lui répondit-il, alors comme ça, vous êtes venu chercher de la viande pour le recteur? " "Oui, je travaille chez lui. " "Ah?

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