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Madame boavry

Commentaire d'oeuvre : Madame boavry. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Décembre 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  514 Mots (3 Pages)  •  663 Vues

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LA FATALITE DU ROMAN

Comme le dit Charles Bovary lui-même après la mort de sa femme : « C’est la faute de la fatalité ! » Fatalité, hasard ou ironie du sort ?

«C’est la faute de la fatalité»,dira Charles à la fin du roman. Il avait déjà prononcé ce mot en guise d’excuse après le ratage de l’opération du pied-bot d’Hippolyte. Emma est-elle victime de la fatalité? Le malheur a voulu que, âme romanesque, elle épouse l’homme le plus prosaïque qui soit; que, désirant un fils, elle ait une fille; que l’homme qui lui révèle enfin l’amour ne soit en fait qu’un coureur de jupons. Mais ce qui est une fatalité, aux yeux de Flaubert, c’est la vie elle-même. Notre principale malchance est d’être né («De l’inconvénient d’être né» dira Cioran). Le seul homme qui pourrait rendre Emma heureuse, c’est ce «

vicomte» (du moins, on l’appelle ainsi) qui l’a fait valser au bal de la Vaubyessard et dont elle garde le porte-cigares (mais est-ce bien le sien

?) comme une relique de cette extraordinaire soirée. Elle croit l’apercevoir un jour (simple fantasme?) aux rênes d’un élégant cabriolet dans une rue de Rouen. Le vicomte lui offre sa seule chance de bonheur parce que, en réalité, il n’existe pas. Eût-il pris consistance dans son existence, il se fût révélé un mari aussi médiocre ou un amant aussi volage qu’un autre.


Il est vrai que la tragédie d’Emma est en premier lieu celle d’une provinciale mariée. Le roman porte son nom pour titre, comme beaucoup de romans du XIXè (Eugénie Grandet

de Balzac, Corinnede Madame de Stael...).

Mais c’est plus exactement le nom de son mari, précédé de ce « madame» qui lui a causé tant de malheurs.


L’étymologie du terme passion renvoie à la notion de souffrance et le terme désigne généralement un sentiment démesuré susceptible de générer moins de plaisir que de douleur. La passion se révèle en effet mortifère parce qu’elle dépossède l’individu de lui même et lui ôte tout discernement.


La simplicité et la médiocrité de Charles opèrent ainsi comme une fatalité qui le voue au malheur parce qu’elles l’enferment dans un aveuglement funeste. Il ignore que ses actes sont vains et ne suffiront jamais au bonheur de sa femme. Ses seules vraies décisions s’avèrent fatales et le précipitent dans son statut d’époux cocu comme elles précipitent le couple vers sa ruine, comme s’il ne pouvait pas échapper à son destin


La question financière, l’argent opèrent également comme une fatalité d’un genre nouveau. Son goût du luxe en fait une proie de choix pour le prédateur qu’est Lheureux

 - « N’en accusez que la fatalité » : cette citation peut être un clin d’œil de l’auteur, en effet à la fin du roman, Charles Bovary accuse la fatalité lorsqu’il se penche sur le corps sans vie de son épouse. L’incapacité des personnages à maîtriser leur destin semble mettre en évidence un registre tragique. Il est cependant pathétique.

Le génie de Flaubert est d’avoir allier les phénomènes de cyclicité et de répétition avec la marche de la fatalité dans le récit, qui fait de
 Madame Bovary, à certains égards, un roman tragique.

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