Lorenzaccio d'Alfred de Musset, Acte IV, scène XI
Thèse : Lorenzaccio d'Alfred de Musset, Acte IV, scène XI. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tanoonoo • 23 Juin 2013 • Thèse • 1 086 Mots (5 Pages) • 987 Vues
Alfred de Musset, Lorenzaccio (1834), Acte IV, scène XI
I- UN MEURTRE HABILEMENT PREPARE
J’énonce l’idée directrice :
Champs lexicaux de la nourriture et du froid / la parole
Le duc, victime sans grandeur :
Personne n’étant présent sur scène, le duc peut livrer ici son véritable caractère sans avoir à le masquer.
Jusqu’au bout, Alexandre est vulgaire et grossier, anticlérical (“j’ai soupé comme trois moines”), mufle (“ce sera cavalier, mais ce sera commode”), empli de préjugés, orgueilleux, une véritable caricature de lui-même.
Manger et jouir semblent les deux seules activités de cet être tout de chair, ne possédant pas de sentiments.
Il apparaît plus animal, bestial, qu’humain (morsure au doigt)
Sa mort, les yeux fermés, est symbolique de son aveuglement tragique : il n’a jamais vu, depuis le début, le manège de Lorenzo
⇒ Le duc se montre grossier, vulgaire / il ne pense qu’à son bien-être / il se plaint / il décrit la femme telle qu’il ne l’aime pas / il n’aime pas être dérangé
2. Ironie / répliques courtes, phrases nominales / longueur des répliques
⇒ L. met en confiance le duc, l’endort / L; est concentré sur ce qu’il fait
Répliques courtes Phrase nominale,
Phrase verbale Ironie « Dans un instant »
« Dormez-vous, seigneur ? » Lorenzo parle très peu, sans doute parce qu’il pense au geste qu’il doit commettre.
II) Stylisation et symbolisme du meurtre
C’est une scène attendue depuis au moins la scène III,3. Elle est courte, décevante : Musset insiste sur la préparation, sur l’après-meurtre, mais le meurtre lui-même est rapidement exécuté.
Les didascalies / stichomythie
⇒ Le meurtre est traité très rapidement : « on ne s’attarde pas dessus : Il se couche. Lorenzo rentre l’épée »
1. Stylisation
Ce meurtre, le seul véritable acte de la pièce, s’oppose à la fois aux modèles classiques et romantiques :
* classique : la mort est montrée sur scène
* romantique : pas de débordements, d’émotions vives, de gestes/cris…
En fait, on peut presque voir ici la mise en abîme d’une mise en scène classi-que d’un meurtre, Scoronconcolo en étant le spectateur – absent pendant le meurtre lui-même, comme il se doit.
Le meurtre est infiniment stylisé : il tient en cinq lignes et peut être suivi à partir de trois didascalies ; il se déroule sans un bruit, l’acte lui-même semble “propre”, comme la vertu que Lorenzo veut retrouver.
Le champ lexical de la mort ne s’applique ici qu’à… Lorenzo, et dit déjà l’échec personnel du meurtre.
2. Symbolisme
Les dernières paroles du duc, “C’est toi, Lorenzo” semblent être une réfé-rence au “Tu quoque, mi filii” de César. Lorenzo deviendrait-il un Brutus ? En fait, il s’agit plutôt ici de dérision.
On peut déceler dans la réponse de Lorenzo “N’en doutez pas, Seigneur” une ironie cruelle (”Seigneur”=antiphrase) et aussi le fait que, cette fois, c’est le vrai Lorenzo qui agit.
La réaction de Lorenzo après le meurtre est inattendue : il se plaint d’une blessure ridicule, absolument pas héroïque : une morsure au doigt. Mais cette blessure n’est pas anodine : l’“anneau” que porte désormais Lorenzo le lie à vie à ce que représentait le duc.
Symboles du mariage : la “bague”, le sang du dépucelage, le symbole phal-lique de l’épée…
Transition :
AXE 2 : LORENZO LIBERE
J’énonce l’idée directrice :
1. absence de pronoms personnels de la 2ème S / anaphore / didascalie
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