Lire, écrire, publier Madame Bovary

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            << Lire, écrire, publier Madame Bovary >>


          Dossier littérature à rendre le 23.09.15




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I. La genèse et les sources du roman
a) Les deux légendes à l'origine du projet
 Le roman Madame Bovary a certes des origines extérieures que nous traiterons ultérieurement, mais il a aussi une origine interne. Flaubert, en 1851 a trois sujets de roman en tête. La nuit de Don Juan qui avait pour thème l'amour absolu et la déception, L'Histoire de la femme qui veut se faire baiser par le Dieu , Mon projet flamand où une jeune fille vierge meurt dans une petite ville de province. Au final, Madame Bovary ne sera que le contraire de ce que Flaubert voulait. Il s'est infligé une sorte de << corvée >> sur laquelle il a travailler pendant plus de cinq ans.

 b) Les deux faits divers ayant pu inspirer Flaubert
 Comme nous avons pu le dire précédemment le roman Madame Bovary trouve ses origines à l'extérieur, c'est-à-dire que l'auteur c'est aussi inspiré de la vie quotidienne.
Deux amis de Flaubert, Louis Bouilhet et Maxime Ducamp, attirent son attention sur un fait divers récent, l'affaire Delamare où Eugène Delamare, un officier de santé établi dans le petit village de Ry en Haute-Normandie ( rappelons que Flaubert est né en Normandie ), épouse une jeune fille de dix sept ans, qui possède des dettes, une fille, un amour ainsi, elle meurt empoisonnée. Mais, cette affaire là n'est pas la seule source de l'auteur de Madame Bovary. Il a aussi pu penser à une histoire célèbre d'empoisonnement au début du siècle, l'affaire Lafarge.
c) << Madame Bovary, c'est moi ! >> Commentez avec finesse cette phrase prêtée à l'auteur ! Qu'a t-il voulu dire ?
 << Madame Bovary, c'est moi ! >> assurément la citation la plus célèbre de Flaubert, or, il ne l'a jamais écrite, on ne l'a retrouve dans aucun dossier, aucune lettre ou encore brouillon. Le célèbre normand aurait dit cette phrase considérée comme apocryphe ( une citation, souvent célèbre, attribuée à une personne qui n'a pourtant jamais tenu les propos rapportés.)
Flaubert a mis beaucoup de sa personne dans son roman c'est peut-être la raison de cette citation. Il a mit dans son œuvre ses propres inquiétudes, ses manières de penser. Beaudelaire consacre un article à Madame Bovary où il suggère << Madame bovary ne fait pas de Flaubert une femme, mais change Emma en homme >>, Baudelaire y développe un éloge inattendu des qualités viriles de l’héroïne.  
                                                         
La fameuse phrase prononcée par l'écrivain montre les traits romantiques communs de l'auteur et de son personnage :
 Flaubert a éprouvé un goût démesuré pour la lecture, ainsi que pour le goût de la rêverie, ce qu’il appelait son « infini besoin de sensations intenses. ».  Les émois de la passion : Flaubert a éprouvé lui-même, pour Élisa Schlésinger notamment ( égérie de Gustave Flaubert tout au long de sa vie et le modèle de certains de ses personnages romanesques ), cette passion romantique qu’il entend condamner. La révolte : Flaubert partage le dégoût d’Emma, même s’il s’en défend : « Croyez-vous donc que cette ignoble réalité, dont la reproduction vous dégoûte, ne me fasse tout autant qu’à vous sauter le cœur ? Si vous me connaissiez davantage, vous sauriez que j’ai la vie ordinaire en exécration. Je m’en suis toujours personnellement écarté autant que j’ai pu », écrit-il dans sa correspondance.
À la différence d’Emma toutefois, il ne fuira pas dans un rêve éveillé mais cherchera à embellir la réalité par le travail artistique. 

 II. Flaubert, un orfèvre du style ?
a) De quelle manière compose t-il et travaille t-il ?
 Flaubert se caractérise par son perfectionnisme et ses longues heures consacrées à travailler derrière son bureau  a écrit de manière la plus << parfaite >> qu'il soit, c'est pourquoi nous pouvons le considérer comme un orfèvre, un expert en la matière. Ses voisins le croyait avocat car lorsqu'il était chez lui, à son bureau, il << gueulait >>  afin de réussir à écrire, toutes ses phrases passaient alors au << gueuloir >>. Rappelons notamment qu'il était sujet à des troubles nerveux persistants tout comme Maupassant.

b) Montrez comment les manuscrits, les nombreux brouillons nous permettent de comprendre le processus de création de Flaubert !

Ci-dessous, un brouillon :

Le dossier génétique de Madame Bovary comporte ainsi 46 feuillets de plans et scénarios, 1793 feuillets de brouillons, deux manuscrits pré-éditoriaux, soit environ 4300 pages. Ces documents sont en outre particulièrement significatifs : « représentatifs, selon Yvan Leclerc, de l’ensemble d’un processus créatif dans ses multiples phases d’élaboration ». Flaubert est, selon Yvan Leclerc, « archiviste de lui-même » ; il écrit à Louise Colet que « Jamais il ne jette aucun papier >>.

Pourquoi Yvan Leclerc compare t-il ce roman à un iceberg ?
 Selon Yvan Leclerc, Madame bovary : << C'est comme un iceberg, on ne voit dans la version papier que 10% de l'écriture >>. Leclerc voulait dire par cette métaphore que Flaubert était un maniaque du papier et s'il conservait tout c'est parce qu'il s'identifiait sur son travail.[pic 4]

                                                         


III. Plonger dans son univers grâce à sa Correspondance où il s'explique sur ses ambitions, ses difficultés, sa démarche romanesque... Choisir, imprimer et commenter des extraits de lettres.
Flaubert, Gustave : Lettres à Louise Colet

Mardi soir, minuit. 4 Août 1846.
<< Il y a douze heures, nous étions encore ensemble ; hier à cette heure-ci, je te tenais dans mes bras... t'en souviens-tu ? Comme c'est déjà loin ! La nuit maintenant est chaude et douce ; j'entends le grand tulipier, qui est sous ma fenêtre, frémir au vent et, quand je lève la tête, je vois la lune se mirer dans la rivière.

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