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Les contes de Perrault

Dissertation : Les contes de Perrault. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Juin 2018  •  Dissertation  •  1 957 Mots (8 Pages)  •  826 Vues

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Introduction:

        Le conte fait partie de la grande famille du récit et se divise en genres divers. Il met en scène des personnages aux prises avec des difficultés dans lesquelles l’enfant reconnaît celles qu’il éprouve particulièrement au sein de sa famille. Le jeune lecteur s’identifie au héros qui surmonte toutes les épreuves qu’il rencontre. Ainsi le conte l’aide à envisager les situations dans lesquelles il est impliqué et lui apporte espoir, courage et réconfort. Les contes sont des histoires qui posent les grandes questions métaphysiques qui nous travaillent tous, petits et grands, sur ce qu’est la vie, la mort, le bien, le mal et la peur…

        Cependant, peut-on dire que les contes de Perrault "se plie bien aux exigences de son public?"

        Répondre à cette question revient, d'une part, à montrer que les contes de Perrault sont bien adaptés à leurs destinataires et d'autre part, que certains contes ne sont pas convenables pour le jeune public.

        Un livre d'enfant doit lui être adapté. Il doit être caractérisé par une structure qui lui est appropriée et  lui être accessible pour lui permettre d'accéder aux messages explicites et implicites notamment. Dans cette perspective, les contes de Perrault respectent ces critères: le style y est simple: les phrases sont courtes, le vocabulaire est courant et s'ancre dans une tradition populaire. Les textes se concentrent sur l'essentiel: ils évitent les ornements inutiles, les descriptions complaisantes, les abstractions et l'analyse des sentiments et des motivations intérieures. En plus, le schéma narratif qu'ils adoptent, respecte celui des contes traditionnels approprié aux enfants. Comme dans "Le Petit Chaperon Rouge": on trouve une situation initiale où la grand-mère du petit chaperon rouge est malade. Sa maman lui demande de lui apporter une galette et un petit pot de beurre. Cette stabilité est perturbée par un élément de rupture: le petit chaperon rouge discute avec le loup dans la forêt. Puis les péripéties qui sont des actions enchainées: le loup arrive avant le petit chaperon rouge chez la grand-mère. Il se fait passer pour le petit chaperon rouge et la dévore. Le petit chaperon rouge arrive à son tour et le loup se fait passer pour sa grand-mère. Après c'est  l'élément de résolution  qui souvent n'est pas extérieur au héros: Le petit chaperon rouge pose des questions car elle trouve que sa mère-grand a changé. Pour enfin arriver à la situation finale qui propose un nouvel équilibre: Le loup se jette sur le petit chaperon rouge et dévore à son tour la petite fille. Un autre élément qui rend les contes convenables pour le jeune public est l'omniprésence des animaux qui parlent: le chat dans "Le Chat botté", le loup dans "Le Petit Chaperon Rouge"… Ces animaux entourent, accompagnent et vivent avec les personnages.

Pour que le conte soit convenable aux enfants il doit "éclairer l’enfant sur lui-même et favoriser le développement de sa personnalité". Les contes de Perrault s'inscrivent dans cette démarche. Ils œuvrent pour la formation de l'enfant: une formation esthétique, morale et sociale. D'ailleurs, Perrault insiste dans la préface sur le but didactique des contes. Il affirme que ses contes sont exclusivement au service de la morale. Cette dernière est présentée comme étant destinée aux enfants, qui trop jeunes pour appréhender des vérités solides, ont besoin d'un intermédiaire pour leur inculquer certaines valeurs. En récompensant la vertu et punissant le vice, les contes donnent aux jeunes l'envie de ressembler au héros et leurs inspirent la crainte des malheurs arrivant au méchant. Ainsi, "Les Fées" de Perrault en est un bon exemple. Deux sœurs au caractère différent sont mises face à une épreuve. La cadette, gentille et aimable est bénie pour sa bonté et récompensée par une fée qui lui a fait le don de laisser sortir des pierres précieuses et des diamants à chaque fois qu'elle parle. Tandis que sa sœur ainée, méchante et orgueilleuse, punie par cette même fée, se voit cracher des serpents avec chaque parole et à la fin rejetée par sa propre mère. Ainsi, Perrault invite son jeune public à choisir entre la bonté et la malhonnêteté.  Ce dualisme incite les jeunes lecteurs à agir avec une bonté qui n'est jamais feinte. Tôt ou tard ils seront récompensés sans même l'avoir demandé.

D'ailleurs, dans les contes de Perrault, les personnages ne sont pas décrits. Ils sont réduits à un caractère physique et moral dominants. Ils sont anonymes, désignés par leur fonction, ce qui facilite aux lecteurs l'identification à eux et attire en même temps leur sympathie. Il y a ceux qui inspirent la pitié, d'autres le dégoût, certains font rêver et d'autres font peur. Ils représentent des types soit à suivre, soit à s'en méfier. En fait, accompagnés d'une moralité, les contes mettent en garde contre les dangers dans la vie. De cette façon,  le loup dans "Le Petit Chaperon Rouge" n'est pas le seul vrai danger. Symboliquement, il représente tous les hommes doucereux qui cachent derrière leur politesse feinte, un monstre. D'ailleurs, Chaperon Rouge n'a pas tenu sa promesse. Elle a parlé au loup qui a su la séduire afin de la dévorer tout comme sa grand-mère. Après cette histoire, l'enfant comprendra qu'il ne faut pas se fier aveuglement aux flatteurs. Par contre, la princesse de "Peau d'Âne" préfère une "robe de rien" offerte par l'homme qu'elle aime que toutes les robes magnifiques qu'elle possède. Donc, l'amour ne s'achète pas aux prix de beaux habits ornés de pierreries et le bonheur va au-delà du matériel.

Les contes doivent provoquer chez le jeune public une impression mêlée de surprise et d'admiration.  Ils doivent l'enchanter et le séduire. Le merveilleux dans les contes aide l'enfant à traiter des questions fondamentales de la vie, mais aussi il lui permet de s'évader et de rêver. Dans un récit, le merveilleux se manifeste par tout ce qui est extraordinaire, aussi bien les personnages que les actions ou les lieux. C'est la présence et l'intervention d'être surnaturel comme les fées. Dans "Cendrillon", c'est une fée qui transforme une citrouille jaune tout à fait ordinaire en un carrosse doré. Les bottes de sept lieues du "Petit Poucet", le fuseau dans "La Belle au bois dorment", la clef dans " La Barbe Bleue", la pantoufle de verre de "Cendrillon" et les botte du "Chat botté", tous sont des objets magiques qui accomplissent une tâche dans le récit. Quant aux lieux, "la forêt", "le bois" ou "la fontaine" sont des lieux ou résident les êtres surnaturels. Même les situations peuvent êtres merveilleuses comme l'arrivée des frères au secours de leur sœur dans "La Barbe Bleue" ou le sommeil de cent ans dans "La Belle au bois dormant". Le merveilleux ouvrant les portes d'un monde totalement en rupture avec la réalité du lecteur le pousse à adhérer sans poser de questions. D'ailleurs l'objectif de l'écrivain demeure de mettre le divertissement au service de la morale.

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