Les Sentiments Dans Le Survenant

D’abord, les sentiments que vivent les différents personnages tout au long du roman de Germaine Guèvremont soulignent le bonheur que vivent les personnages de la vie sédentaire. Le Survenant lui-même apprend à connaître le Chenal du Moine, à l’apprécier ainsi que ses habitants. Il ressentait un « quelque chose de grand et de nostalgique, quelque chose qu’il n’avait jamais ressenti auparavant […], qu’il eut aimé partager […] soit avec Didace Beauchemin, soit avec Angélina Desmarais, ou peut-être Z’Yeux-ronds. », à la page 64, alors qu’il avironnait sur la rivière. Au point d’ailleurs, qu’il songeait à s’établir au lieu de repartir au fil des saisons. De plus, tout au long du roman, l’auteure décrit l’amour que porte Didace Beauchemin à sa terre, l’héritage de ses aïeux. Elle en montre toute l’importance dans sa métaphore de la page 80 : « Quand il [Didace] avait pris possession de la terre ancestrale, […] un sentiment de durée, de plénitude, l’avait pénétré […] [comme] la force tranquille de l’arbre qui, à chaque heure, à chaque instant, enfonce ses racines plus avant dans le sol. ». Cet amour de l’héritage, est également visible chez d’autres personnages. Un autre élément de bonheur que procure la vie sédentaire est la possibilité de se rendre visite entre voisins, de se réunir le soir, comme les jours de fête, dans le but seulement de partager le moment. Les habitants du Chenal, lors du Premier de l'an vont se saluer, se souhaiter du bonheur et partagent du plaisir ensemble chez l’un ou l’autre. La scène de la page 95 est décrite surtout par l’ambiance festive, joyeuse et par le sentiment général d’attachement que les habitants éprouvent les uns pour les autres : « des jeunes gens clenchèrent à la porte pour saluer la maisonnée […] Des cris, des rires, de grands hélas! Des embrassades, des poignées de main, des vœux, des plaisanteries, pour se terminer par une tournée de petits verres, de beignets et de bonbons clairs, […] ». Même les sucreries mentionnées apportent une touche de douceur et de plaisir à la vie sédentaire qui pourrait paraître trop rigide et austère en comparaison de la vie urbaine. Ainsi dans le roman Le Survenant les sentiments que vivent les personnages apportent un renforcement quant à la vie sédentaire des habitants qui est idéalisée.

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