Le roman
Guide pratique : Le roman. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 2 Juin 2013 • Guide pratique • 3 698 Mots (15 Pages) • 618 Vues
Les fonctions et la finalité du roman ont souvent été mises en débat. Particulièrement depuis la fin du dix-neuvième siècle, s'il est convenu d'admettre que le roman, de par son analogie avec l'épopée, a pour cadre une tension entre l'individuel et le collectif, cette définition n'échappe pas à une certaine indétermination : si certains auteurs, dans la lignée du Réalisme, ont circonscrit le romanesque au fait historique et social, d'autres ont souhaité au contraire mettre en avant son aspect esthétique du fait même du statut fictionnel du récit. Mais l'essence du romanesque n'est-elle pas par nature, comme l'écrira en 1986 Milan Kundera dans son essai l'Art du roman, "interrogative", "hypothétique" ? C'est ainsi que l'auteur de L'Insoutenable légèreté de l'être affirme que "L'esprit du roman est l'esprit de complexité. Chaque roman dit au lecteur : les choses sont plus compliquées que tu ne le penses". Nous pouvons nous interroger sur cette remarque en nous demandant notamment en quoi le roman peut être complexe ?
Tout d’abord, quelles que soient les formes prises par le roman, le personnage en est le pivot central : il est le moteur de la fiction, et c'est avec lui que l'on mesure le degré de vraisemblance et d'authenticité qu'il faut lui accorder. La caractérisation du personnage peut être explicite (le narrateur indique les marques de l'état-civil qui fixent les distinctions sexuelles et sociales, il brosse les portraits ou analyse les ressorts psychologiques qui dépeignent un caractère), mais elle est plus souvent implicite : les connotations attachées aux noms mêmes, les combinaisons narratives, les discours et les relations sociales complètent indirectement notre connaissance du personnage. Ce personnage est souvent un personnage complexe c’est-à-dire que l'auteur lui a doué de mille facettes contradictoires, dont la psychologie est fouillée. Notamment dans Dom Juan de Molière où le personnage principale Don Juan est à la fois un héros et un anti-héros. En effet, dans un roman le personnage principale peut-être positif f(Porteur de valeurs, il se distingue par des qualités exceptionnelles, physiques ou morales. Le lecteur est invité à s’identifier à lui), négatif(.Dépourvu de sens moral, il peut faire preuve de violence et de cruauté. Sans s’identifier à lui, le lecteur reste fasciné et est amené à réfléchir sur ses propres tendances obscures.), un anti-héros. De plus, dans certain roman il peut y avoir un nombre important de personnages notamment dans le célèbre roman d'Agatha Christie les 10 petits nègres où 10 personnages y sont présent. Mais les multiples facettes des personnages et leurs nombres dans un roman ne sont pas les seuls facteurs qui rendent un roman complexe.
En effet, En 1916, l’écrivain français Georges Polti exposait une théorie selon laquelle il existerait, en tout et pour tout, trente-six situations dramatiques applicables à n’importe quel scénario. De la même façon, le romancier Ronald B. Tobias, spécialiste des films de genre, a publié en 1993 un ouvrage qui s’attache à décortiquer la mécanique de vingt grands types d’intrigues … La Quête: le protagoniste cherche quelque chose ou quelqu’un, seul ou accompagné. L’objet de cette quête peut tout aussi bien être spirituelle ou psychologique (chercher qui l’on est, comprendre son passé, analyser un trauma inconscient…) L’aventure: le protagoniste est plus intéressé par l’aventure elle-même, par le dépassement de soi, les émotions fortes, les expériences en tout genre, que par un objectif très défini. La poursuite: le protagoniste poursuit quelqu’un, soit pour l’aimer, soit pour le punir, soit parce qu’il possède une réponse cruciale, soit parce qu’il lui a pris quelque chose ou quelqu’un de cher… Le sauvetage: le protagoniste doit retrouver quelqu’un pour le sauver, qu’il ait été kidnappé ou se soit enfui de son propre chef. L’évasion: le protagoniste doit s’échapper d’une prison ou d’un lieu de captivité quelconque, seul ou accompagné. A noter que sa captivité a toujours un aspect injuste, arbitraire, ne serait-ce que du point de vue du personnage. La vengeance: le protagoniste cherche à se venger contre la personne ou l’organisation qui l’a trahi ou a blessé des êtres chers. Il faut absolument que le public ressente une empathie pour cette cause, elle doit lui sembler juste, ou tout du moins compréhensible. L’énigme: c’est une intrigue qui comporte un défi pour le spectateur: trouvera-t-il la clé du mystère avant le protagoniste? La rivalité: elle peut concerner un tandem protagoniste/antagoniste solitaire ou deux groupes de personnages qui s’affrontent. L’enjeu peut être amoureux, sportif, professionnel, voire ludique… L’anti-héros: il s’agit d’un personnage de looser chronique qui se retrouve en compétition avec quelqu’un et n’a donc, à priori, aucune chance de remporter la bataille. Il va pourtant réussir à force de courage et détermination. A noter qu’il peut tout simplement être en lutte contre lui-même. La tentation: le protagoniste désire ardemment quelque chose ou quelqu’un alors qu’il sait que l’obtenir le diminuerait moralement, d’un point de vue éthique, menacerait l’équilibre de son existence actuelle ou lui ferait perdre quelque chose ou quelqu’un. Il s’agit donc essentiellement d’une lutte interne, même si les obstacles (les motifs de tentation) sont externes. La métamorphose: le protagoniste expérimente une mutation interne et doit apprendre à s’adapter à sa nouvelle condition, on pense notamment au mythe du super-héros, mais aussi à des histoires de malédictions typiques des contes de fées, ou encore à des films d’horreur comme The Fly…La transformation: il s’agit cette fois-ci d’un changement moral, social, professionnel… Le protagoniste voit sa vie bouleversée par un coup du sort. Cette catégorie inclus également le mythe de Cendrillon, du Vilain Petit Canard, des histoires dans lesquelles la transformation est progressive, mais aussi celles dans lesquelles un personnage lutte contre lui-même pour s’améliorer. La maturation ou récit initiatique: le personnage est obligé de grandir face à des expériences marquantes, voire douloureuses. Il apprend de ses propres erreurs. La romance: thématique qui se décline aussi bien à la comédie qu’au drame et se trouve souvent combinée à d’autres types de récits. L’amour devient une quête et un combat, il fait évoluer les personnages .L’amour interdit: le protagoniste doit lutter contre des obstacles externes (contexte familial, social, religieux…) ou internes
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