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Le portrait de Jean - Primo LEVI (argumentation 1ère - éloge)

Commentaire de texte : Le portrait de Jean - Primo LEVI (argumentation 1ère - éloge). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  1 588 Mots (7 Pages)  •  1 245 Vues

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Problématique : Comment le témoignage de Primo Levi peut-il être un hommage poignant à l’humanité ?

INTRODUCTION

Décembre 1943, Primo Levi, un jeune juif italien de 24 ans, est fait prisonnier par la milice fasciste et déporté dans le camp d’Auschwitz où il restera jusqu’en janvier 1945.

Par son œuvre mondialement connue, Si c’est un homme, parue en 1947, il tente d’offrir un récit autobiographique afin de raconter son expérience dans le camp de concentration et d’extermination polonais durant la 2nde guerre mondiale. Considéré comme l’un des meilleurs témoignages sur la Shoah, cette œuvre dénonce, sur un ton neutre et dépassionné, les horreurs nazies et leur volonté de déshumanisation des concentrationnaires.

Peu de personnages sont évoqués dans le roman ; ceux dont Primo Levi fait mention ne le sont qu’à deux titres : soit ils représentent ce qu’il considère comme les archétypes  des prisonniers du Lager, soit il souhaite ainsi leur rendre hommage pour l’aide que certains ont pu lui apporter pendant les mois de détention. C’est ainsi que nous découvrons, dans cet extrait, le portrait de Jean-Samuel, le Pikolo, un jeune étudiant alsacien en pharmacie.

Par l’intermédiaire du portrait de Jean, nous nous interrogerons sur la façon dont Primo Levi rend un hommage poignant à l’humanité. Pour cela, nous nous pencherons tout d’abord sur la façon précise et structurée avec laquelle l’auteur organise son récit avant de nous intéresser à l’hommage qu’il souhaite rendre à son ami.

A- Un témoignage précis et structuré

  1. Faites un plan précis du texte en distinguant description et narration. Comment le portrait de Jean est-il organisé ? Rappelez le style du texte (intentions de l’auteur).
  • Témoignage plus personnel : l’énonciation se veut majoritairement objective, Primo Levi a souhaité garder un ton neutre, factuel et dépassionné face au compte-rendu de son expérience (ce qui se révèle ici dans les descriptions). Malgré tout, cet extrait semble révéler un événement particulier et intimiste pour l’auteur : la rencontre avec un être d’exception, qui va le rappeler à la vie et à l’humanité.
  • Organisation précise du texte : en ouvrant sur l’identité civile de Jean et en lui consacrant la majeure partie du texte, P.L. souhaite mettre en valeur les qualités de celui qu’il appelle son ami à la fin de l’extrait (l.44). Cette narration est entrecoupée plusieurs fois par des passages descriptifs dont le but est de relater l’organisation hiérarchique du camp (ex : l.4-6 ; l. 14-20), et par la présentation, beaucoup plus courte et virulente, du Kapo, Alex. Le dernier paragraphe revient sur la relation amicale naissante entre Levi et Jean : le « nous » omniprésent, les intègre notamment dans une communauté de survivants déportés, et ce, malgré le statut privilégié du Pikolo.

  1. Quelles sont les conditions de vie du camp ? Commentez des passages précis.

Au-delà de ce que l’on sait des exécutions arbitraires, tortures et autres sévices occasionnés dans les camps au nom de l’idéologie nazie, la stratégie machiavélique des SS consistait à déshumaniser les concentrationnaires : tondus, tatoués, dotés d’un matricule, vêtus de façon identique dès leur arrivée et séparés de leur famille ; l’objectif était de leur ôter jusqu’à la dernière substance humaine.

Dans cet extrait, les conditions de vie sont relatées par l’intermédiaire de la description des fonctions hiérarchiques du Lager, par ailleurs très « habilement » mises en place (les surveillants sont des détenus choisis parmi les plus violents et zélés).

La vie dans le camp fait subir une oppression permanente :

  • brutalité et mépris des surveillants : « nature de brute violente et sournoise » l.27, « cravache » et « dénonciation » l.43-44
  • pénibilité des conditions de travail (au fond d’une citerne en train de « râcler » l.8 + rythme effréné
  • privés de liberté et de sorties (« quel temps faisait-il dehors ? quelle heure était-il ? » l.12-13)
  • luttant contre la faim et le froid ( un poêle par baraquement, « fonds de marmite, habits usés, souliers usagés, ration alimentaire »l.17-20)
  • risquant également les bombardements  (l .45 « alerte aérienne »)

  1. En quoi le personnage d’Alex représente-t-il un contre-portrait ? Quelle est l’impression produite ? Justifiez.

Les deux portraits de Jean et Alex sont présentés volontairement en opposition symétrique, ce qui permet d’établir un contraste entre le bien d’un côté, le mal de l’autre.

Jean

Alex

Ruse

Sournoiserie

Manières affables et amicales

Brutalité et violence

Intelligence et culture

Carapace d’ignorance et de bêtise

Termes élogieux :

  • très aimé
  • exceptionnel
  • rapports humains
  • sauver certains

Termes péjoratifs

  • garde-chiourme consommé
  • flair
  • brute sauvage
  • porc-épic

Ce contre-portrait permet de renforcer les qualités humaines indéniables de jean au cœur de l’ignominie des conditions de détention.

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