Le personnage de Vautrin

Comment, dans cet extrait, le personnage de Vautrin apparaît t-il comme le type du Tentateur ?

S'il n'est pas le premier à rédiger un roman réaliste, Balzac, avec Le père Goriot, se distingue tout de même grâce à ce réalisme qui lui est propre, le réalisme balzacien. En effet, connu notamment pour ses fameux personnages, l'auteur nous présente dans ce texte, Vautrin, un tentateur machiavélique tentant de faire pression sur Rastignac, un jeune étudiant. Soulager ses dettes de jeu auprès de Trailles et d'Ajuda ; tel est bien au premier abord le sujet de cet extrait. Après avoir vu que le vocabulaire et les phrases utilisées nous montre comment Vautrin apparait comme le type du Tentateur, nous analyserons sa gesture et finalement, nous parlerons de la façon dont il essaie de convaincre Rastignac.

Pour commencer, le champs lexical de la tentation est très présent ("tentateur", "désir", "vice"...). Le mot "démon" est utilisé au début afin de désigner Vautrin, puis plus loin dans le texte "vous seriez une belle proie pour le diable". Cela semble vouloir sous-entendre que le jeune Rastignac serait effectivement une belle proie pour ce démon qu'est l'homme qui lui parle. Vautrin est donc comparé au diable, personnage représentant le mal. "Vous ne formeriez pas un désir qu'il ne fût pas à l'instant comblé, quoique vous puissiez souhaiter, honneur, fortune, femmes", "nous nous exterminerions tous pour vous avec plaisir", "tout ce qui vous ferait obstacle serait aplati". Ici, nous pouvons facilement repérer la tentation que l'interlocuteur veut exercer sur son auditeur. Il lui promet de réaliser tout ses rêves et envies et de supprimer tout obstacle qu'il rencontrerait. Les mots "désir", "comblé", "souhaiter", "plaisir" sont clairement exprimés dans le but de convaincre, de tenter ; ils expriment la réussite, le succès.

Ensuite, il est possible de remarquer son caractère de tentateur par sa gesture et ses mouvements. En effet, les phrases comme "...en tira trois billets de banque qu'il fit papilloter aux yeux de l'étudiant" et "en laissant échapper un sourire" parlent d'elles-mêmes. Pendant son discours, il n'est sûrement pas immobile, sans expressions ; il sourit et bouge pour illustrer ses propos. Vautrin met ses trois billets de banque en avant et les secoue sous les yeux de Rastignac pour lui donner envie, le tenter. Se donner en spectacle serait plus efficace pour atteindre son but.

Enfin, il utilise de nombreux procédés différents afin de convaincre le jeune homme. Il commence par sortir de l'argent, ce qui dans la situation précise, avait bien sûr pour but d'allécher sa "proie". Il choisit ensuite la séduction. Il flatte son orgueil avec quelques compliments. Puis, il commence à chercher à attirer son attention grâce à des promesses de fortune, de gloire, qui interpellerait n'importe qui. Il pose des questions rhétoriques, de fausses interrogations. ("Si vous conservez des scrupules, me prenez vous donc pour un scélérat ?", "vous ne voulez pas être mon obligé, hein ?"). La façon dont il utilise l'impératif donne une impression de supériorité,

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