Le Thèmes Des Mains Dans " Les Mains Libres "

LE THEME DES MAINS DANS LES MAINS LIBRES

INTRODUCTION :

« Les mains » sont omniprésentes dans le recueil et sont l’un des thèmes dominants de celui-ci comme le laisse sous-entendre le titre Les Mains Libres. En effet, elles dépassent le rôle seul de « mains » au titre de simple partie du corps humain, et prennent tous leurs sens lorsque l’on les analyse. Dans l’œuvre la fonction « des mains » est complexe de par sa polysémie. Les mains sont beaucoup plus présentent chez Man Ray et que chez Eluard, il est donc nécessaire de d’abord s’appuyer sur les dessins. D’autre part, elles sont symbole de création, d’amitié, de pouvoir ou encore peuvent être interprétées comme étant le reflet de l’inconscient et de nos envies. Nous nous demandons alors : quelle place occupent « les mains » dans Les Mains Libres ? Le développement se décomposera en plusieurs parties

I- Approche général

1) Les statistiques

2) Les caractéristiques des mains représentées

3) La fonction des mains

II- Approche approfondie

4) La main, outil de création

5) La main symbole d’amitié

6) La main symbole de liberté

7) La main symbole de pouvoir

8) Les mains continuité de l’inconscient, des sentiments et des envies

APPROCHE GENERAL

LES STATISTIQUES

Les mains sont omniprésentes dans le recueil. On retrouve environ 50 fois le mot ou la représentation des mains sur un total de 54 ensembles en incluant le frontispice, la préface et la section « Portraits ». A l’inverse, elles sont parfois exclues de là où nous pourrions les attendre par ex. dans « La couture ».

Les mains sont surtout présentes dans les dessins. Aussi, elles sont souvent au nombre de deux et au pluriel dans les poèmes.

La représentation des mains dans l’œuvre est extrêmement variée. Elle peut se situer dans le titre : « Main et fruits » ou « Belle main » ou à l’intérieur du poème même. Dans les dessins, nous pouvons les trouver dans la continuité du corps, ou à l’inverse en gros plan. Il arrive que la main devienne géante « Burlesque », petite « Histoire de la science » ou même aberrante comme dans « Belle main »

CARACTERISTIQUES DE CES MAINS

Les mains dessinées appartiennent majoritairement à des femmes mais aussi à des hommes. Les mains féminines se caractérisent par leur finesse et parfois par un bijou : une bague dans « Le mannequin » ou un bracelet dans « L’angoisse et l’inquiétude ». Les mains masculines sont plus fortes et musclées.

Les mains sont généralement longues et élégantes. Ce sont des mains « aristocratiques », de belles mains ou encore des mains d’artiste comme dans « Brosse à cheveux », jamais malmené par des travaux pénibles.

Par ailleurs, contrairement à ce qu’indique le titre, les mains ne sont jamais libres, c’est-à-dire en repos. Soit elles sont crispées et se referment sur quelque chose, soit elles sont tendues pour jouer avec des fils ou dirigées vers le ciel « Des nuages dans les mains ». Ce sont donc des mains libres d’agir plutôt que des mains libres au sens où elles seraient vides.

LA FONCTION DES MAINS

Etrangement la main n’est jamais représentée en train d’écrire, dessiner ou participer à une activité intellectuelle (sauf dans « La lecture » et « Brosse à cheveux »).

Souvent elle se pose sur l’autre « C’est elle », dans un geste de possession amoureuse « Le désir », se resserre sur l’objet qu’elle désire « L’espion » ou se crispe de plaisir « Les sens ». C’est une main possessive parfois apparente comme dans « Pouvoir » mais quelques fois délicate « Le mannequin ». Quelques fois elle soutient aussi le corps « La mort inutile ».

APPROCHE APPROFONDIE

LA MAIN, OUTIL DE CREATION

Evidemment, la main est l’outil de création de l’artiste, et même de toute création qu’elle ait un but artistique ou non. C’est elle qui fait la transition et qui relie la pensée de la création finale, qu’il s’agisse ici du dessin ou de la poésie. Mais paradoxalement la main n’est jamais représentée en train de créer ni présente là où elle serait logiquement attendue (excepté dans « Brosse à cheveux »). Mais elle est plutôt suggérée comme dans « Fil et aiguille » ou « La couture ». En effet, c’est la main qui coud et qui « sans fin donne naissance » ou alors qui « de fil en aiguille » crée. De plus, l’ensemble « La couture », clôture quasiment la deuxième partie du recueil. Nous pouvons l’interpréter de la manière suivante : Depuis le premier ensemble et « de fils en aiguille » le recueil aboutit à une création, un espèce de drap ou de robe et ce grâce à la main. Le fils présent dans les dessins de Man Ray s’il peut être interprété comme symbole de l’amitié peut aussi être « le fils de la création » et en effet il passe entre les mains du dessin « Solitaire ».

De plus, le dessin « La toile blanche » présente un gant vide. Cela peut signifier que sans mains la toile, comme métaphore de la création, ne pourrait être noircit.

Enfin, nous retrouvons explicitement cette idée de création dans le dessin de l’ensemble « Brosse à cheveux » dans lequel la main tient un pinceau qui peint une femme, outil symbolique de la création artistique.

LA MAIN, SYMBOLE D’AMITIE

En effet les mains représentent l’amitié dans le recueil, d’ailleurs « ami » est quasiment anagramme de « main ». Eluard et Man Ray accordent une place importante à leur amitié et à l’amitié plus généralement et la relation main/ami est rapidement introduite dans la préface. Effectivement, un passage traduit la métaphore de la collaboration ainsi que de l'amitié : « Il y a plus de merveilles dans une main tendue, avide que dans tout ce qui nous

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