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Le Theatre et la culture

Mémoire : Le Theatre et la culture. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2013  •  1 994 Mots (8 Pages)  •  2 516 Vues

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Préface – LE THEATRE ET LA CULTURE.

Artaud commence par comparer la culture et les besoins vitaux. Il fustige ceux qui veulent placer la soif de connaissance au même titre que la faim. Un peuple qui meurt de faim se désintéresse de la culture. « Nous avons surtout besoin de vivre et de croire à ce qui nous fait vivre et que quelque chose nous fait vivre ». Il donne à la civilisation la définition suivante : c’est un « organe qui régit jusqu’à nos actions les plus subtiles, l’esprit présent dans les choses ». On distingue la civilisation et la culture artificiellement, et les deux mots sont en réalité synonymes.

Le théâtre est fait « pour permettre à nos refoulements de prendre vie ». L’homme est paradoxal : il réclame la magie tout en ayant peur d’une vie qui soit régie par elle. Artaud proteste contre « le rétrécissement insensé que l’on impose à l’idée de culture en la réduisant à une sorte d’inconcevable panthéon ». La culture n’est pas séparée de la vie, mais la culture aide à comprendre et à exercer la vie. Il prend l’exemple de la bibliothèque d’Alexandrie : si on en brule ses papyrus, on enlèvera pour quelque temps les forces qu’ils contenaient, mais on ne supprimera pas leur énergie.

« Le théâtre qui n’est dans rien mais se sert de tous les langages : gestes, sons, paroles, feu, cris, se retrouve exactement au point où l’esprit a besoin d’un langage pour produire ses manifestations ».

« Briser le langage pour toucher la vie, c’est faire ou refaire le théâtre ; et l’important est de ne pas croire que cet acte doive demeurer sacré, c’est-à-dire réservé. Mais l’important est de ne pas croire que n’importe qui peut le faire, et qu’il y faut une préparation ». Il faut pour cela rendre infinies les frontières de la réalité. Le théâtre doit renouveler le sens de la vie, et l’homme se rend maitre et créateur de ce qui n’est pas encore. « Tout ce qui n’est pas né peut encore naitre », il suffit pour cela que l’on ne soit pas de simples organes d’enregistrement.

Ce qu’il faut, c’est « s’attarder artistiquement sur des formes, au lieu d’être comme des suppliciés que l’on brule et qui font des signes sur leurs buchers ».

LE THEATRE ET LA PESTE.

L’intérêt d’Artaud est de montrer en quoi en période de peste, se joue l’essence même du théâtre. Il décrit une ville nouvellement pestiférée, et entre dans une maison. Les populations font mains basses sur des richesses dont elles sentent bien qu’il est inutile de profiter. « Et c’est alors que le théâtre s’installe. Le théâtre, c’est-à-dire la gratuité immédiate qui pousse à des actes inutiles et sans profits pour l’actualité ». Ils jouent alors des actes gratuits, à peine motivés, qui renversent la situation initiale. « Ni l’idée d’une absence de sanctions, ni celle de la mort proche, ne suffisent à motiver des actes aussi gratuitement absurdes chez des gens qui ne croyaient pas que la mort fut capable de rien terminer ». L’acteur est comparable au pestiféré. L’acteur est bouleversé alors que la réalité n’a pas été changée. Rien ne s’est passé et pourtant, la vie a agit à son paroxysme.

Le jeu théâtral est comme la peste : il est un délire communicatif. « L’esprit croit ce qu’il voit et fait ce qu’il croit : c’est le secret de la fascination ». Il y a dans le théâtre comme dans la peste quelque chose de victorieux et de vengeur : il y a dans les pièces quelque chose qui ne va pas, et que l’action remet dans le droit chemin. La peste a toujours été considérée comme une punition.

« Il ne peut y avoir théâtre qu’à partir du moment où commence réellement l’impossible et où la poésie qui passe sur la scène alimente et surchauffe des symboles réalisés ». Une vraie pièce de théâtre « bouscule le repos des sens, libère l’inconscient comprimé, pousse à une sorte de révolte virtuelle […] impose aux collectivités rassemblées une attitude héroïque et difficile ».

« Comme la peste, le théâtre est donc un formidable appel de forces qui ramènent l’esprit par l’exemple à la source de ses conflits ». Artaud ne compare par le théâtre à la peste parce qu’il est contagieux, mais parce qu’il est une révélation « d’un fond de cruauté latente par lequel se localisent sur un individu ou sur un peuple toutes les possibilités perverses de l’esprit. Comme la peste il est le temps du mal, le triomphe des forces noires, qu’une force encore plus profonde alimente jusqu’à l’extinction ». Dans le théâtre, le difficile et l’impossible deviennent tout à coup la normalité. C’est la faute de la vie qui fait que les forces et les possibilités sont dégagées.

Le poison du théâtre jeté dans le corps social peut le désagréger, mais ce n’est qu’à la façon de la peste, c’est-à-dire que les deux seules issues sont la mort ou la guérison. L’action du théâtre, comme celle de la peste, est du point de vue humain bienfaisante, parce qu’elle pousse les hommes à se voir tels qu’ils sont, faisant tomber les masques.

Et Artaud de conclure : « Et la question qui se pose maintenant est de savoir si dans ce monde qui glisse, qui se suicide sans s’en apercevoir, il se trouvera un noyau d’hommes capables d’imposer cette notion supérieure du théâtre, qui nous rendra à tous l’équivalent naturel et magique des dogmes auxquels nous ne croyons plus ».

LA MISE EN SCENE ET LA METAPHYSIQUE.

Explication et commentaire détaillé du tableau de van den Leyden, Les filles de Loth, à partir de la page 49 dans l’édition Folio. Mais ça part un peu trop loin pour que je me fasse chier à le résumer…

Artaud pose la question suivante : comment se fait-il que dans le théâtre occidental, tout ce qui n’est pas à proprement parler du dialogue soit laissé en arrière-plan ? Comment se fait-il que le théâtre occidental ne voie pas le théâtre sous un autre aspect que celui du théâtre dialogué ?

« Le théâtre – chose écrite et parlée – n’appartient pas spécifiquement à la scène, il appartient au livre ; et la preuve, c’est que l’on réserve dans les manuels d’histoire littéraire une place au théâtre considéré comme une branche accessoire de l’histoire du langage articulé ».

« Je dis que la scène est un lieu physique et concret qui demande

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