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La question du corps (scènes d'exposition à MOLIÈRE)

Analyse sectorielle : La question du corps (scènes d'exposition à MOLIÈRE). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Mai 2014  •  Analyse sectorielle  •  669 Mots (3 Pages)  •  873 Vues

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QUESTION de corpus (les scènes d’exposition chez MOLIÈRE). Proposition de corrigé.

Ce corpus composé de trois expositions de théâtre est tout entier l’œuvre du dramaturge comique le plus fameux de l’époque classique, Molière. Les pièces sont d’ailleurs trois comédies dites « sérieuses ».

Examinons comment dans ces trois extraits de scènes d’exposition, le dramaturge s’y prend pour captiver son lecteur/spectateur.

Dans les textes la technique diffère sensiblement, entre le texte 1 (l’école des femmes) et les deux suivants. Le premier texte appâte en misant tout sur l’effet d’annonce et donc sur la fonction informative d’une exposition, tandis que les deux autres (textes B et C) préfèrent jouer la carte du paradoxe et de la surprise. Dans ces deux cas-là, c’est plutôt sur la fonction incitative de l’exposition que notre dramaturge entend jouer.

Le texte A (extrait de l'Ecole des femmes) apprend beaucoup au spectateur-lecteur qui ainsi guidé, aura d’autant plus envie de suivre Molière dans l’intrigue qu’il lui propose. Arnolphe est sans doute le héros de la pièce, bien que le titre n’en fasse pas le personnage éponyme, car il est celui qui a droit, à des vraies tirades face à Chrysalde. Arnolphe est en outre doté une meilleure expressivité : il relance régulièrement le rythme de ses propos par des disgracieux mais efficaces « et » monosyllabiques en ouverture de vers, et ravive la tension au gré de ses multiples interrogations à Chrysalde. Enfin, Arnolphe peut capter l’attention du lecteur-spectateur intellectuel car c’est dans ses répliques que se concentrent les effets de mise en abyme ou plutôt, de théâtre dans le théâtre (avec notamment le terme de « spectateur »), aptes à faire sourire le lecteur qui saura apprécier les signes de connivence avec le dramaturge.

En revanche, dans les expositions de Dom Juan et du Misanthrope, ce qui frappe c’est surtout la capacité de Molière à nous présenter d’emblée des anti-héros plus que des héros. Ne serait-ce que parce qu’il est intrigué, le lecteur-spectateur de la pièce aura envie d’en savoir davantage et poursuivra son exploration de l’œuvre.

Dom Juan en tant que personnage éponyme et sans doute central, suscite l’intérêt car son nom apparaît à la première ligne, dans la bouche de Gusman, personnage pourtant très secondaire. C’est dire combien tout se rapporte à ce mystérieux Dom Juan : même les personnages sans intérêt le connaissent et parlent de lui ! Le texte dans sa globalité va crescendo pour parler de Dom Juan : après l’échange de répliques Gusman/Sganarelle, place aux tirades, et la plus longue, la tirade finale de l’extrait consiste en une description du personnage au présent d’habitude. Le personnage est mis en valeur par des superlatifs (« le plus grand scélérat ») et par diverses périphrases, paradoxalement dépréciatives pour désigner le héros, et qui tiennent carrément de l’insulte (« scélérat », « pourceau », « bête brute »). Curieusement, paradoxalement, cet acharnement apparent de Sganarelle contre son propre maitre ne peut qu’éveiller la curiosité encore plus.

Dans le cas d’Alceste au début du Misanthrope, le paradoxe provient

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