La conclusion d'un long discours autobiographique dans le roman "Peste"

Introduction :

La scène se déroule en novembre, alors que la peste s’est déclarée en Avril. Les deux personnages sont chez le vieil asthmatique, sur sa terrasse. Ils sont donc dans un endroit isolé, ils prennent une certaine distance par rapport au fléau. Le moment est donc celui des confessions. L’extrait proposé se trouve dans la 6ème section de la 4ème partie, à la fin d’un « monologue autobiographique » que Tarrou prononce sur la terrasse du vieil asthmatique en présence de Rieux. Dans ses confidences, il révèle qu’il s’est engagé dans l’action révolutionnaire afin de lutter contre une société qui légitime la mort pour finalement y renoncer, conscient de se transforme lui-même en bourreau. Il justifie ainsi son engagement dès la 1ère heure, dans la lutte contre la peste, en s’interrogeant sur la positivité de l’homme absurde.

1) Conclusion du long discours autobiographique :

L’extrait proposé se montre une conclusion du long discours autobiographique que prononce Tarrou. Tarrou est donc au centre de son discours comme en témoigne l’omniprésence de la première personne du singulier « je » (L.2-3). Le personnage effectue en effet un bilan, il tire un enseignement de son expérience. Nombreux sont les verbes qui supposent que Tarrou a analysé les évènements auxquels il a été confronté et a analysé son parcours : « j’ai compris », « j’ai entendu ». Ainsi il peut se targuer d’un savoir, le verbe « savoir » ponctue d’ailleurs le discours. Le verbe est présent plus de 6 fois. Le discours révèle un homme complexe et/ou lucide et orgueilleux. La répétition de la formule « je sais » peut paraître prétentieuse, l’affirmation « je sais tout de la vie » est péremptoire. Il est en quête d’honnêteté est de vérité comme le laisse penser l’adverbe « clairement » ainsi que « se mettre sur le bon chemin », ceci traduit un soucis de vérité de la part de Tarrou. Son discours est parsemé de formules sentencieuses. Il parait cependant modeste dans l’approche de l’existence. C’est un personnage complexe. On sort du récit de l’expérience pour atteindre un exposé philosophique, il nous invite à lire le résultat de sa réflexion sur l’homme et la vie.

2) Exposé d’une conception de l’homme et du monde :

Dans ce passage, Tarrou exprime sa conception de l’homme et du monde. A priori, le roman n’est pas le lieu de l’exposé philosophique. Pourtant grâce au processus de l’image, le romancier propose une réflexion sur la condition de l’homme absurde et son dépassement. La réflexion de Tarrou repose sur une série d’image :

- La peste, la maladie

- L’épuisement

- Le meurtre

Le lexique de la maladie est également présent : « épidémie », « peste », « pestiféré », « infection », « microbes », « fléau », « victime », « médecin »… La peste, l’épidémie, devient l’image de la maladie morale qui affecte les hommes. La condition humaine est absurde selon Camus et selon Tarrou. Cette condition est profondément marquée par le meurtre : Le Mal. Le lexique du meurtre montre que le meurtre est le Mal et que tout les hommes le connaisse :

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