L'horloge Charles Baudelaire
Commentaire de texte : L'horloge Charles Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fanonl • 29 Avril 2013 • Commentaire de texte • 1 785 Mots (8 Pages) • 6 375 Vues
Introduction:
Dans le recueil Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire,c'est le poème L'horloge qui clôt la section «Spleen et idéal». Comme dans les poèmes Spleen ou L'Ennemi c'est le temps synonyme de mort que Baudelaire s'attaque.
Une fois de plus, le poète met son don de clairvoyance au service des autres,afin de les mettre en garde contre le temps et de la menace qu'il représente.
Pour Baudelaire le temps est L'Ennemi par excellence, celui contre lequel personne ne peut lutter pas même le poète. Avec L'Horloge, Baudelaire personnifie le temps, le compare à un monstre et le matérialise. Le temps ne se représente pas, Baudelaire a donc choisi une horloge pour l'illustrer et des images à la fois humaines, mécaniques et horrifiques pour mieux visualiser son ennemi. Il est difficile de lutter contre quelque chose qui n'a pas de représentation réelle, ainsi avec ce procédé Baudelaire sait contre qui il se bat et tente de mettre en garde son prochain.
Etude du contenu:
Commençons tout d'abord par nous intéresser au titre du poème, c'est-à-dire «L'Horloge», écrit avec une majuscule.L'horloge n'est plus simplement un objet elle est maintenant l'incarnation même du temps, Baudelaire renforce ainsi le statut de divinité maléfique qu'il lui attribue tout au long du poème.
Le thème principal du poème est le temps, représenté dès le premier vers avec le symbole de l'horloge (V.1). Puis tout au long du poème, il y a le champ lexical du temps et de ses différentes unités: «instant» (V.7), «saison» (V.8), «seconde» (V.9), «le jour», «la nuit» (V.15). Plus précisément c'est la fuite du temps que Baudelaire illustre dans ce poème.
Premier quatrain:
Dans le premier vers du poème, Baudelaire donne à son horloge une figue de divinité «Horloge! Dieu sinistre».L'horloge et donc le temps sont supérieurs à l'homme qui en est la victime. En effet,l'adjectif «sinistre» est signe annonciateur du sort funeste que le temps réserve à l'homme.
Baudelaire personnifie son horloge, avec ce procédé il lui donne vie. L'aiguille de l'horloge est un doigt qui menace qui l'homme.«dont le doigt nous menace»(V.2).Elle possède donc des attributs humains.Le doigt pointé sert d'ailleurs souvent de mise en garde ou de menace.
«Les vibrantes douleurs» sont également une métaphore des aiguilles de l'horloge, elles sont assimilées à des flèches qui vont se planter dans une cible. «Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi se planteront bientôt comme dans une cible».(V.4)
Les aiguilles de l'horloge sont comme des flèches dont la cible serait le coeur des hommes. Le temps est donc une menace et une blessure pour l'homme.
Deuxième quatrain:
Le deuxième quatrain renvoi à la période des plaisirs, celle durant laquelle l'homme n'est pas conscient que le temps lui est compté et qu'il passe à une vitesse affligeante. «Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon»(V.5) Nous pouvons constater dans ce deuxième quatrain la présence d'un thème récurrent chez Baudelaire, la fuite du temps, qui revient d'ailleurs souvent au fil du poème.
«Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon»
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison»
Dans ce deuxième quatrain Baudelaire fait allusion aux sylphides qui sont des créatures imaginaires à mi chemin entre les anges et les elfes.Elles sont le symbole de la beauté de l'inspiration et également de l'air. Baudelaire utilise cette créature comme métaphore de la vie en effet, elle symbolise le plaisir à titre de femme, représente la beauté,mais également l'éphémère. Véritable figure aérienne la sylphide représente l'air qui comme le plaisir sont tout deux éphémères.
Baudelaire utilise ensuite une seconde métaphore celle de la coulisse.En effet,les coulisses sont l'arrière partie d'une scène de théâtre c'est-à-dire l'envers du décors, comme si l'homme était sur scène le temps d'y jouer sa propre vie, puis retournait en coulisses dans l'obscurité afin d'y mourir. La coulisse est donc dans ce quatrain la représentation de la mort, déjà révélateur du destin qui attend l'homme dans sa bataille contre le temps.
Troisième quatrain:
Comme nous l'avons dit précédemment Baudelaire se sert de la personnification pour illustrer son horloge. Dans ce troisième quatrain, comme au vers 2 du premier quatrain l'horloge nous parle.Dotée de la parole l'horloge nous dit «souviens toi» une fois dans le premier quatrain, une seconde fois dans celui-ci et une dernière fois dans le cinquième. Elle nous dit également qu'elle est autrefois «Je suis autrefois»(V.11). Cette manière de faire parler un objet est une figure de style intitulée prosopopée. Avec ce procédé le lecteur, l'homme est directement concerné par le discours du poète, car c'est à lui que l'horloge s'adresse.
Au vers 13, Baudelaire compare maintenant l'horloge à un insecte qui pompe notre vie.«D'insecte, Maintenant dit: «Je suis autrefois» et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde»(V.13-14). L'insecte représente pour la majorité des gens quelque chose de repoussant et d'effrayant, Baudelaire renforce donc encore l'image démoniaque de l'horloge. Deux figures monstrueuses se dégagent de ce poème, l'ogre au deuxième quatrain avec l'emploi du terme «dévore»(V.7) ainsi que celle du vampire dans ce troisième quatrain «et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde»(V.12). Le fait de pomper la vie renvoi automatiquement au vampire qui pompe le sang de ses victimes jusqu'à leur ôter la vie.
Avec ces allusions aux créatures démoniaques,
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