Jean François Revel

1. Dans ce premier extrait, la thèse de Jean-François Revel est que les Lumières, en dépit de l’éminence de leurs esprit d’observation et de leur niveau d’érudition , et bien qu’ils aient fait preuve d’objectivité sur le plan scientifique quant à leurs observations en matière de botanique ou d’astronomie à titre d’exemples, n’ont pas formulé des récits qui rendent véritablement compte de la réalité des Tahitiens car ils étaient aveuglés par la représentation utopique et mythique du « bon sauvage ». Par conséquent, ils ont produits des récits biaisés sur cette société, mis à part quelques vérités comme l’infanticide ou l’anthropophagie. Dans cet extrait, Revel dénonce, par le biais d’une argumentation directe, le manque de rigueur de ces « « navigateurs-philosophes » »dans leur œuvre sur Tahiti.

2. L’auteur étaye sa thèse par les arguments suivants : tout d’abord, ces auteurs passent sous silence ou ne mentionnent qu’à demi-mot les guerres tribales meurtrières que ces prétendus « bons sauvages » ont connu. De la même manière, il dénonce leur immoralité et la luxure de ces voyageurs qui prenaient des libertés sexuelles et achetaient leur services par l’argent. Il n’hésite pas même à qualifier certains de libertins. Puis, pour finir, l’auteur s’en prend à ces auteurs qui n’ont pas rendu compte de la société tahitienne rigoureusement compartimentée en 4 classes bien distinctes.

3. L’enjeu de l’auteur est de déconstruire à la fois le mythe du « bon sauvage » et l’idée que les Lumières ont transmis de façon fidèle la réalité des sociétés qu’ils ont connues et des lieux exotiques qu’ils ont visités. Ils ont donc volontairement occulté une bonne partie de cette réalité qui les dérangeait ou menaçait de ternir leur image.

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