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Ionesco et le théâtre de l’absurde

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Par   •  16 Juillet 2020  •  Dissertation  •  901 Mots (4 Pages)  •  823 Vues

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Ionesco et le théâtre de l’absurde

Lors de la fin de La Seconde Guerre mondiale, les penseurs, intellectuels et artistes s’attellent à lutter contre une montée en puissance du fascisme, école de pensée prônant que tout homme n’est pas égal. Cette réaction mènera à une prise de conscience des artistes, donnant naissance au théâtre de l’absurde. Eugène Ionesco, écrivain roumain, dénoncera alors les conditions humaines, après l’invasion de son pays par l’Allemagne nazie, dans une pièce de théâtre intitulée « Rhinocéros ». Ayant un fort ressentiment pour les idéologies, il se sent lui-même seul parmi les « rhinocéros » lors de son passage en Roumanie dans les années 40. Par le biais de l’absurde, il mettra en avant la panique d’une petite ville dont les habitants se transforment tous, un après l’autre, en rhinocéros. Par l’humour, la dérision et l’absurdité, Ionesco dénoncera le côté horrible et monstrueux du phénomène de massification ; phénomène transformant un groupe d’humains en masse indifférencié. Nous étudierons d’abord, dans ce texte, comment l’auteur invente une épidémie, la rhinocérite, pour représenter le phénomène de massification, puis nous verrons comment il dénonce le danger de la métamorphose absurde des gens en rhinocéros.

De prime abord, dans son texte « Rhinocéros », l’auteur invente une épidémie, la rhinocérite, afin de représenter le phénomène de massification. L’apparition du premier rhinocéros a provoqué une grande surprise chez les villageois, qui semble tous réagir de la même manière, comme un troupeau de moutons. Leurs attitudes, pareil pour chaque individu, se reflètent par les dialogues, contenant de nombreuses répétitions Jean : « Oh ! Un rhinocéros ! »/le logicien « Oh ! Un rhinocéros »/le vieux monsieur « Oh! Un rhinocéros » (p41-42) Le vieux monsieur, alors que la ménagère se lamente que le rhinocéros a tué son chat « pauvre petite bête »/Daisy et la serveuse : « pauvre petite bête » l’épicier, l’épicière, le vieux monsieur et le logicien : « pauvre petite bête ! » (p.42) Grâce à ce procédé, principalement dans les répliques des personnages face à l’arrivée des rhinocéros, démontre un raisonnement commun, un effet de masse. Par ce fait, l’auteur insiste, dans l’acte 1, sur la massification, c’est-à-dire sur l’effet de masse que la surprise d’un être différent et incongru peut avoir sur un groupe de personnes distinct. Par la suite, Ionesco utilise l’épidémie de rhinocérite, transformant tout le monde sauf Béranger pour mettre l’emphase sur la massification. « à qui se fier, mon Dieu, à qui se fier! Le Logicien est rhinocéros ! » (p.132) « J’aurais dû les suivre à temps. Trop tard maintenant ! Je suis un monstre ! » (p.162) Béranger est délaissé par ses semblables, laissé à lui-même. Il est différent des autres, mal adaptés et mal dans sa peau. Il déplore ne pas être devenu rhinocéros, parce qu’il ce perçoit comme un monstre, et un être anormal, comparativement à la masse, alors que c’est tout le contraire. Somme toute, l’épidémie qui attaque cette ville, et le fait que seul Béranger ne soit pas transformé, et ce à son plus grand malheur, dénonce clairement la massification dont parle l’auteur tout au long de son texte.

Finalement, Ionesco dénonce le danger de la métamorphose absurde des gens en rhinocéros. Les personnages se confronteront, par leurs discours. Jean dira : « Parlons-en de la morale, j’en ai assez de la morale » (p.104), « démolissons tout cela » p.105. « L’humanisme est périmé » (p.106) tandis que pour sa part, Bérenger tiendra la discours inverse « Nous avons notre morale à nous, que je juge incompatible avec celle de ces animaux » (p 104) « Nous avons une philosophie que ces animaux n’ont pas, un système de valeurs irremplaçable » (p.105). Jean rejette les valeurs humaines, faisant le choix de la force brute, de l’animalité et de la loi de la nature, alors que Béranger, seul homme qui ne sera pas transformé, tente de critiquer la raison et de défendre l’Humanisme. Il met en évidence le danger du rhinocéros, qui détruit tout par sa mentalité totalement opposée de l’humanisme. Par la suite, l’auteur met en évidence la dangerosité des rhinocéros, et des personnages qui sont en transformation. Celle de Jean n’a rien de comique, contrairement a celles des autres personnages. Il se met à raisonner comme un animal, et devient même violent. Alors que Béranger le décrivait comme « un garçon si humain, grand défenseur de l’humanisme » les paroles de Jean changent, et semble même revenir à l’état primitif : « Démolissons tout cela la civilisation humaine, on s’en portera mieux ! » (p.105). Son changement de discours dénonce en tout point les dangers de la massification, dénonçant par ce fait que même le plus humain des personnages n’est pas à l’abri des effets néfastes de la massification.

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