Habitants de Bétique

Habitants de Bétique,

Cela fait quelques jours que j'ai pris ma décision. Il est maintenant temps de vous la faire connaître. C'est donc pour cela que je vous ai tous réunis ce soir. J'ai en effet décidé d'écourter mon séjour en Bétique, et de vous quitter. Comme vous l'avez certainement remarqué, je n'ai pas réussi à m'intégrer dans votre société pourtant si paisible. De ce fait, plus rien ne me retient ici en Bétique; et je partirais demain rejoindre les miens qui me manquent tant.

En partant à votre rencontre, je pensais trouver enfin un équilibre à ma vie, en me vidant totalement l'esprit et en vivant le plus simplement possible. Tous les éléments étaient pourtant en cette faveur : une population accueillante, chaleureuse, une vie simple et un doux climat, permettant de ne souffrir ni des grands froids du Nord, ni des suffocantes chaleurs de l'été africain. Mais voilà, malgré tous ces éléments je suis forcée de constater que je ne me suis pas adaptée à votre mode de vie et que l'alchimie n'est pas passée entre nous. Mes habitudes et les vôtres ne pouvaient pas cohabiter et cette constante opposition de tous les jours n'a fait qu'accentuer nos différences.

Cependant, malgré ma vive déception, je considère cette expérience comme enrichissante. Ce choc entre nos cultures a aussi eu du bon. Ce séjour ici, en Bétique, monde très éloigné du mien, m'a fait réfléchir sur la réalité qui m'entoure. J’ai pu prendre conscience de mes nombreux défauts et ceux de la société dans laquelle est ma place. Certes, je ne considère pas votre mode de vie comme un idéal, mais je dois admettre que le mien non plus ne l'est pas également. Je reste persuadée qu'entre une recherche de superflu et celle de la simplicité absolue il faut trouver le juste milieu. Mais existe-t-il vraiment ? Je sais que mes habitudes de vie vous ont perturbées mais les choses que vous jugez superflues ont une autre signification pour moi.

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