Etude De L'incipit De "La Vie, Mode D'emploi" - George Pérec - 1978
Dissertation : Etude De L'incipit De "La Vie, Mode D'emploi" - George Pérec - 1978. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar maxidose59 • 12 Décembre 2014 • 2 200 Mots (9 Pages) • 3 315 Vues
Objet d’étude II : Espace vécus ou parcourus, L'espace romanesque
Texte BAC n°6 : Georges Pérec, « La vie mode d'emploi », 1978
Description de l'escalier, Incipit du livre
I- Un incipit atypique
1) Une définition particulière du cadre spatio-temporel
a. Présentation fictive et incomplète du lieu et de l'espace
→ « ici » l.1 , « comme ça » l.1
→ « échos éclatés, ces bribes, ces débris, ces esquisses, ces amorces » l.5 illustre parfaitement à travers cette description de ce que possède le lieu, ce qu'il est : un espace morcelé.
→ Lien entre le style de l'écriture et la nature de la description (description fragmenté=style incomplet), idée de retour, de boucle. Chaque bribe du texte appartient à un même grand tableau (le tableau de la vie?)
b. Une théorisation, telle une ellipse
→ « Oui cela pourrait commencer ainsi, ici » l.1
→ Explication de situations d’exploitation possibles, historique de l'escalier, la définition sociologique
→ « Oui, ça commence ici »
→ Fin de cette analyse et début de sa description concrète et généralisant
c. La connivence entre récit et réalité
→ « d'une manière un peu lourde et lente » l.2-3
→ le réalité qui s'adapte au récit /ou/ un récit qui s'adapte à la réalité
→ concerner le lecteur
2) Le démonstratif omniprésent, une égalité généralisant
a. Le modèle global, idéalisation
→ « quelques dizaines d'existence simultanées qui se répètent d'étage en étage, d'immeuble en immeuble, et de rue en rue. »l.12-13
→ effet de miroir, de reflet : l'existence réel, concrète et son portrait en littérature
b. La désignation distante continue
→ « puisque c'est comme ça que ça s'appelle » l.14, « dans ce qu'on appelle » l.6
→ « ça » marque de dédain, de distance : Pérec se place au même rang que le lecteur, tel un observateur extérieur
c. Le privé et le public qui se confondent
→ « dans ce que l'on appelle les parties communes »l.6 /parallélisme/ « leurs parties privatives – puisque c'est comme ça que ça s'appelle »l.14
→ égalité dans l'expression
→ (idéal communiste? )
3) La description sans lieu de l'espace concret
a. La théorisation dans l'ellipse et la réalité de l'action
→ Cet espace qui est décrit par sa symbolique (« endroit neutre, qui est à tous et à personne » l.2)
→ Le temps narratif est suspendu, il s'agit d'une description en mouvement, la description d'un espace vivant et pratiqué.
→ Mais finalement alors que l'escalier endosse un rôle théorique, il est confronté par l'auteur à une réalité pratique.
→ « une femme de quarantaine d'année est en train de monter l'escalier. » l.30
b. Des matériaux bruts, concrets et tangibles
→ L'auteur donne un corps concret à son espace fictif grâce à l'association avec des matériaux, des textures palpables.
→ « des marches de pierre, des rampes en fer forgé » l.20-21
« béton brut » l.24
c. L'espace des mots
→ Pérec comme écrivain exploite l'espace qui lui est dédié : celui de la page. Par la volonté d'écrire et de publier, il a une volonté de communication, de vulgarisation de son travail.
→ Ce message qu'il veut passer semble être une dénonciation, comme une nostalgie : il regrette la symbolique ancienne et vétuste de l'escalier.
II- La recherche de la spontanéité
1) La maîtrise du discours et de son projet
a. L'adresse au public
→ Le point de vue extérieur du narrateur démontre une volonté de prise de recul, Pérec se place en critique sur son récit, comme le lectorat pourrai l'être.
→ En plus du recul pris sur son projet, l'auteur se rapproche du lecteur par des marques d'ironie.
→ « les immeubles modernes » l.22 /opp/ « parois couvertes de graffiti » l.23
« des escaliers dits "de secours" » l.24
« graffiti qui se voudraient obscène » l.23
b. Le lecteur au cœur de l'action
→ La volonté d'exécuter un portrait sur le moment d'une population dans son environnement géographique habituel, ici les habitants d'un immeuble. Cette volonté de spontanéité se traduit par l'introduction abrupte à l'action.
→ « Oui, ça commence ici »
→ La représentation d'un immeuble sans façade.
→ « J’imagine un immeuble parisien dont la façade a été enlevé […] de telle sorte que du rez-de-chaussée aux mansardes, toutes les pièces qui se trouvent en façade soient simultanément visibles. » Pérec, « Espèce d'espace », 1974
c. Le génie littéraire
→ Comme nous le savons Pérec s'est imposé dans la rédaction de son œuvre la contrainte d'une grille formaliste. Ainsi
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