Eloge De La réécriture
Dissertations Gratuits : Eloge De La réécriture. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 13 Octobre 2013 • 723 Mots (3 Pages) • 854 Vues
Eloge de la réécriture
Les détracteurs de la littérature de fantaisie moderne ne cessent d’attaquer en prétendant qu’un tel mélange irraisonné de mythes et de légendes ne créé qu’un univers absurde et insipide bien loin de retranscrire l’ambiance toute particulière d’une mythologie, que ces pauvres adaptations contemporaines n’ont rien à voir avec la noblesse et l’héroïsme de l’épopée antiques, qu’enfin elles pervertissent les héros et le folklore de l’inconscient collectif en prétendant créer les rouages de mythes modernes et en transformant les personnages et créatures des mythes antiques. Nous ne nions certes pas la grande source d’inspiration que constitue, pour ces auteurs, les mythes et le folklore, mais ceux-ci n’ont jamais prétendu vouloir (et, encore moins, pouvoir) égaler de quelques manière que ce soit des mythes inscrits depuis tant de siècles dans l’inconscient collectif, et la violence de ces contestations paraît disproportionnée.
Et si Homère, détournant son attention des Muses pour la placer ici-bas, vers ces querelleurs infantiles, pouvait voir considérer ces livres comme des rivaux de taille face à son Iliade ou à son Odyssée, nul ne doute qu’il rirait à s’en affecter le larynx.
Qui donc, en effet, quel auteur a jamais prétendu avoir comme finalité à son œuvre de créer une mythologie comparable à celle de nos aînés (qu’ils soient Grecs, Romains, Germaniques, Celtes...) ? Là n’est absolument pas le but de ces romans et, si c’est ainsi qu’on les comprend, c’est bien qu’ils sont mal lus.
Loin de là, le but est de créer une atmosphère toute particulière en mélangeant l’influence de tous ces mythes, de toutes ces légendes, de tous ces héros qui peuplent nos inconscients collectifs, de créer un monde magique capable de faire rêver le lecteur par ce mélange si particulier que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.
N’est-ce pas merveilleux, pour un lecteur un tant soit peu rêveur, de pouvoir croiser, au détour des pages du Seigneur des Anneaux, les figures arthuriennes de Merlin ou d’Arthur que l’on retrouve en Gandalf et en Aragorn se mélangeant avec des personnages ou des créatures inspirés du folklore irlandais, de Beowulf, des mythologies grecques et germaniques ? Que d’inspirations diverses pour une quête qu’on pourrait identifier à l’exact inverse de la quête du Graal ! Un tel univers, empli de légendes de tous horizons, possède obligatoirement une puissance onirique particulière et le succès de ce roman tient probablement à sa capacité à nous faire rêver.
De même, Harry Potter nous entraîne dans un univers dont les influences et les inspirations sont encore plus larges, allant des mythologies grecques, celtiques et germaniques dont l’influence se fait sentir à travers toutes les créatures magiques, en passant par les attributs traditionnelles de la sorcelleries – la cape, la baguette, le chaudron, le chat, le hiboux… – directement inspirés de contes présents dans toute l’Europe occidentale, en passant par une réécriture partielle – tout au moins, une inspiration, une réutilisation symbolique de certains éléments – de la Bible ou de Shakespeare. Un univers aux inspirations si hétéroclites dans lequel évolue un personnage principal qui est lui-même
...