Dissertation sur les personnages dans le Ventre de Paris de Zola

Prévost Anaïs L1 Lettres TD2

Dissertation : choisir deux personnages du ventre de Paris d’Emile Zola.

        Les Rougon-Macquart, ce sont vingt romans écrit par Emile Zola, entre 1871 et 1893. Zola est un écrivain dit avec un programme, il fait la liste des romans qu’il compte écrire et réalise aussi l’arbre généalogique de ses personnages qui forment les Rougon-Macquart. Zola ne prévoyait pas d’écrire, à la base, le ventre de Paris et pourtant il sera le troisième roman de la série des Rougon-Macquart. Le ventre de Paris est dans un premier temps une véritable représentation et critique des Halles de Paris mais c’est aussi une succession de personnages qui ont chacun leur rôle bien précis pour Zola. Un personnage c’est du texte, il faut sortir de l’illusion référentiel. Un personnage c’est l’ensemble des paroles qu’il prononce, comment les personnages agissent sur lui, tout cela fait que le personnage est du texte. Zola choisit toujours un personnage principal dans chacun de ses romans.  Le personnage dans les écrits du 19ème siècle, prend une tout autre place et importance que dans le travail d’écriture précédent. Dans le ventre de Paris, les personnages sont nombreux mais tous s’entrecroisent à un moment précis du roman. Les Halles fournisse à Zola un support pour une description réaliste de ses personnages. Dans le ventre de Paris, le protagoniste n’est autre que Florent puis autour de lui s’articule certains personnages tout aussi importants comme Lisa, la belle normande, Claude Lantier ou des personnages secondaires comme Quenu, Mr Lebigre ou Madame François et même les commères des Halles. Il est facile de faire une distinction entre certains personnages tout comme d’en rapprocher d’autres. Lisa Quenu alias la charcutière et la belle normande ou poissonnière sonne comme une première évidence à l’appel de cet exercice. Pourtant l’étude d’un couple principal, majeur à l’œuvre de Zola est tout autant évidente.

J’ai choisi de porter mon étude sur le couple des Quenu-Gradelle. Ainsi nous pouvons nous poser les questions suivantes ; quelles sont les différences et les similarités qui font du personnage de Lisa et du personnage de Quenu, des personnages emblématiques et fondamentaux du roman d’Emile Zola, le ventre de Paris ?

Dans un premier temps nous allons examiner en détail le personnage de Lisa qui est sans doute le personnage le plus fondamental après Florent. Ensuite nous parlerons de Quenu. Puis pour finir nous parlerons du couple Lisa et Quenu appelé les Quenu-Gradelle.

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        Le personnage de Lisa dans le ventre de Paris, est sans doute l’un des plus essentiel au bon déroulement de l’histoire. En effet si Florent est bien le personnage principal, Lisa, elle, est en partie responsable de son histoire. Commençons d’abord par décrire le personnage de Lisa. Lisa c’est avant tout Lisa Macquart, personnage emblématique de la série des Rougon-Macquart. Elle est la fille d’Antoine Macquart et de Joséphine Gavaudan. Elle est aussi la sœur de la Gervaise dans l’Assommoir. Elle représente pour Zola son idée parfaite du réel contemporain qui sont l’inspiration même de la série des Rougon-Macquart.

Pour commencer nous parlerons du personnage de Lisa dans le roman en général puis nous nous attarderons sur certains passages du texte qui définissent précisément le personnage de Lisa.

Lisa rentre comme demoiselle de boutique chez le charcutier Gradelle à l’âge de 24 ans. Son apparence est impeccable, elle est belle et c’est un personnage dit « sexuée ». Elle est aussi un personnage dit embrayeur, au travers de ces personnages porte-parole ou déictiques, Zola prête aux personnages le discours qui est en réalité le siens. Elle fait aussi parti des « gras » définit par Claude Lantier dans le ventre de Paris. Elle a épousé Quenu après la mort de l’oncle Gradelle. Elle l’épouse sans amour. Sa seule passion est d’avoir une vie tranquille. Maman d’une fille nommée Pauline, elle se cache derrière une vertueuse honnêteté. L’honnêteté est ici utilisée dans un pur intérêt personnel, sans secret par exemple elle ne cachera pas la fortune de Gradelle trouvé à Quenu. Elle propose aussi à Florent la part de son héritage. Elle écarte de sa vie tous les troubles possibles. Elle se tient toujours dans sa boutique de marbre tel une femme victorieuse. Elle a fait de la maison Quenu-Gradelle un vrai petit coin de bonheur. L’arrivé de Florent est un trouble qu’elle n’a pas pu éviter, cela la met dans une rage et un esprit de vengeance qui est indéniable. C’est une femme de caractère et le plus souvent on ne s’oppose pas à elle, si c’est la cas la personne renoncera vite au duel car elle sait faire preuve de froideur envers les gens. C’est aussi et avant tout une femme qui bannit la politique, ce mot étant de nouveau un trouble pour elle. Zola prend également soin de souligner certaines choses présente en le personnage de Lisa comme la santé, la force physique de celle-ci.

Passons à l’analyse d’un premier passage dans le Ventre de Paris. Il s’agit d’une description qui s’avère être celle de Lisa, c’est la toute première celle que Florent découvre en même temps que le lecteur. Ce passage commence à la page 57 dans le chapitre un ; « Florent sentit un frisson à fleur de peau, et il aperçut une femme (…) Elle avait un air de grande honnêteté. » Dans ce passage, Lisa est décrite très précisément et de manière assez méliorative. Elle est qualifiée de « belle femme », « forte de la gorge », ici c’est un compliment montrant que les gras sont d’une certaine classe sociale. Elle est aussi « très propre », « paisible », « sérieuse », « calme », « trempée de clarté ». Tout cela la qualifie d’une manière excessivement bonne. En tant que lecteur, c’est notre premier contact avec la charcutière Lisa et de la manière dont elle est décrite, on peut vouer au premier abord une certaine admiration envers cette femme. On finit cette description par l’énonciation de sa grande honnêteté signe que l’on veut insister sur ce point du personnage. Son honnêteté sera en effet son outil envers les autres personnages pendant la totalité du roman. Le second passage du livre dont nous parlerons est un passage fondamental où l’on perçoit Lisa comme la femme imposante mais aussi parce que c’est un passage qui parle de la politique. Ici Lisa embellit son gouvernement, banni la politique mauvaise et chéri sa petite vie tranquille. Ce passage se trouve au chapitre 3 ; page 194, il commence à « c’est la politique des honnêtes gens… Je suis reconnaissante au gouvernement, quand mon commerce va bien (…) Elle n’a pas besoin de toi la France ! ». Ce passage est un dialogue ou Lisa insulte totalement quelconque rapport que l’homme peut avoir avec la politique et elle valorise encore une fois sa valeur de l’honnêteté tout en oubliant pas de mettre en relief sa vie paisible. Elle dit à son mari : « est ce que je te conseille d’être un malhonnête homme, moi ? » ; prouvant ainsi qu’elle veut faire de celui qui l’accompagne son égal. « Nous sommes des braves gens ». On l’a défini dans ce passage en étant superbe et triomphante, ce qui prouve que son discours est celui qui est le bon, on pourrait la définir comme la voix de la raison dans le roman. C’est une femme qui tient également au regard des autres dans le quartier « Je ne crains point qu’on me montre au doigt dans le quartier », en disant cela elle ne fait qu’affirmer tout le contraire. Puis elle revient de nouveau sur son confort qu’elle veut préserver, « Alors pourquoi parles-tu de renverser le gouvernement qui te protège et te permet de faire des économies ? ».

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