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David Vrydaghs, Amitiés et aménités : des rapports de force littéraires francobelges

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Par   •  10 Février 2014  •  413 Mots (2 Pages)  •  911 Vues

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David VRYDAGHS, « Amitiés et aménités : des rapports de force littéraires francobelges

», @nalyses, automne 2006

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David VRYDAGHS

Amitiés et aménités : des rapports de force littéraires franco-belges

Le silence des littérateurs français envers les littératures francophones — en l’occurrence la belge — est bien connu. Et quand discours il y a, les écrivains et journalistes de l’Hexagone cachent mal leur ignorance du sujet. Qu’on songe simplement à Baudelaire ou au propos de Mauriac reproduit en exergue de la première partie du dernier livre de Paul Dirkx, Les « Amis belges » : « Quelle horreur d’être belge […]. Il n’y aurait de pire que d’être suisse. » Chose curieuse, mais elle aussi régulièrement entendue : ces rapports où règne le désintérêt pas toujours poli sont le plus souvent vécus sur le mode de l’amitié, intense ou éprouvée, par les acteurs des deux bords comme, le plus souvent, par les chercheurs universitaires (ces derniers se contentant généralement de révéler des rapports personnels d’amitié — comme ceux d’Hugo avec les milieux littéraires bruxellois lors de son exil — ou, plus simplement encore, intertextuels).

L’intérêt premier du beau livre de Paul Dirkx est de faire voir (ou de rappeler à ceux qui l’ont oublié) combien les relations d’« amitié » franco-belges cachent en fait des rapports de force entre dominants et dominés au sein d’un champ littéraire dont l’un des nomoï veut qu’un grand écrivain soit d’abord un écrivain « français » (peu importe qu’il soit d’origine belge tant qu’on ne le remarque pas). L’analyse de ce rapport conduit l’auteur à mettre au jour la prégnance d’une doxa franco-universaliste dans les schèmes de perception du personnel littéraire français. Ainsi nommée en raison du caractère national d’un universalisme qui est d’abord un impérialisme de la culture et de la langue « françaises », cette attitude, inconsciente chez les écrivains français, n’est pas mieux identifiée par les écrivains francophones de Belgique. Cette étude nous montre en effet combien ces derniers sont prompts à faire leurs ces schèmes de perception au point de chercher à effacer en eux toute trace d’« habitudes belges » (l’expression est de

David VRYDAGHS, « Amitiés et aménités : des rapports de force littéraires francobelges

», @nalyses, automne 2006

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Michaux, écrivain exemplaire de ce point de vue). Déniée même par ceux qui en font l’objet, la violence symbolique exercée par les littérateurs français sur leurs voisins francophones prend toutes les apparences de l’amitié et est vécue comme telle. Dès lors, la méconnaissance du fonctionnement de l’État belge et des littérat

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