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Commentaire la mort est mon métier incipit

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Par   •  3 Janvier 2016  •  Commentaire de texte  •  1 395 Mots (6 Pages)  •  3 954 Vues

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Commentaire sur la mort est mon métier, incipit

    Robert Merle écrivain français né en 1908 et mort en 2004, il écrit un roman La Mort est mon métier, publié peu après la seconde guerre mondiale en 1952 qui nous parle du génocide juif. Robert Merle a été marqué par cette guerre, puisqu'il a été lui-même prisonnier dans un camp allemand : il relate cette expérience dans Week-end à Zuydcoote, roman pour lequel il reçoit le prix Goncourt. La Mort est mon métier se passe également pendant la seconde guerre mondiale, c'est l'histoire de Rudolf Lang (le narrateur) commandant du camp d'Auschwitz. Il s'agit donc d'une autobiographie fictionnelle car Lang est en réalité Höss. L'incipit nous montre une histoire oppressante, où tous les personnages vivent dans la terreur du Père. Nous nous demanderons alors comment cet extrait dessine les contours de ce que deviendra le narrateur par la suite. Pour ce faire, nous montrerons que l'univers du jeune garçon est emprunt de froideur et de silence, ce qui nous conduira à percevoir la terreur vécu dans cette famille.

  Pour commencer nous voyons que le père est omniprésent et terrifiant, mais il y a un paradoxe,  car on en parle, mais il ne fait aucune apparition dans cet extrait, « Et ce fut comme si Père se dressait devant moi » (l. 12), le verbe « se dresser » nous montre un père grand, qui apparaît miraculeusement. Nous voyons aussi qu'il désigne son père avec un « P » majuscule qui nous reflète la divinité. Le père a un physique effrayant, « noir et maigre », « voix saccadée » (l. 12-13). Le personnage est exalté « les yeux brillants et le visage maigre de Père » ( l. 89-90). Nous apprenons aussi que le père est un commerçant qui appartient à la petite bourgeoisie, « il fait les comptes du magasin » (l. 18). Nous voyons pour finir que toutes les règles de la maison sont fixées par le père et tout le monde s’y plie, même quand il n’est pas là pour surveiller. La religion, la vertu et le patriotisme font partis des valeurs transmises par le père : vertu «allemande » de ponctualité (l. 12-13).

  Par la suite nous voyons que Rudolf a des sœurs effacées et une mère soumise. Ses sœurs sont inséparables, elles sont toujours désignées par un pluriel : « tes sœurs » (l. 45),« Gerda et Bertha » (l. 52, 71), « Elles » (l. 53,     l. 72, 73). Elles ne parlent pas, ni entre elles, ni à leur frère, ne communiquent d’aucune manière. Elles sont dociles : « déjà au travail » (l.45-46),

« l’une derrière l’autre » (l. 71).

La mère est appelé « maman » par Rudolf celui ci montre son affection envers elle, par contre elle est en total soumission à son mari. Le champ lexical de la peur est présent : « d’un ton craintif » (l. 40), « sa main droite tremblait » l.109.  Elle incite son fils à obéir aux règles imposées par le père, et les seules paroles qu'elle lui adresse sont des remarques : « tu es en retard » (l.40) ou des  ordres : « Dépêche-toi » (l . 46), « Pose tes affaires et viens te laver les mains »  (l. 100), « Peigne-toi » (l.112), « Ne pose pas le peigne » (l. 121). Elle parle à son fils sur le mode impératif, et on remarque qu'elle est incapable de protéger ses enfants aux ordres du père. On remarque en dernier que la mère à peur car c’est son fils qui lui rappelle que l’eau chaude est interdite et elle vide l’eau chaude pour qu’il se lave les mains à l’eau froide, le fils semble être celui qui a véritablement intériorisé les règles du Père au point de les faire siennes et la mère lui obéit.

  Puis nous voyons que la peur et le silence sont présent dans cet extrait, tout les personnages sont hantés par le père. Nous voyons que le narrateur se souvient « qu’on est samedi » : le samedi est jour de nettoyage et jour où le narrateur doit avoir un entretien avec son père, qui le terrorise.  Dans cet extrait il y a des accumulations de verbes de mouvement au passé simple : « je tournai », « je fis », « je m’engouffrai », « je montai », « je frappai » et des termes qui connotent la précipitation et même la panique : « en courant »,         « engouffrai », « quatre à quatre ». Le champ lexical de la peur est présent tout au long de l'extrait : « avec angoisse » (l.3), « avec soulagement » (l. 7),    « d’un ton craintif » (l. 39), « avec terreur » (l. 64), « mon cœur se mit à  battre » (l. 79), « sa main droite tremblait » (l.111), « je me mis à trembler » (l. 121). Puis nous voyons que la maison est très silencieuse, tous les personnages parlent à voix basse ou se taisent, Maria parle « à voix basse et furtivement » (l.10); mais on remarque qu'il n’y a personne pour les surveiller, on peut donc penser qu'il y a vraiment une peur intériorisée qui est bien présente dans chacun des personnages. Le narrateur s’exprime « dans un souffle » (l. 15), « je n’ouvris pas la bouche «(l. 59), il chante « à mi-voix » (l. 69).

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