« Cauchemar » de Verlaine
Commentaire de texte : « Cauchemar » de Verlaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Guigui bast • 5 Janvier 2021 • Commentaire de texte • 1 634 Mots (7 Pages) • 3 240 Vues
Guillaume
BASTIEN
DEVOIR DE PRATIQUE DES EXERCICES LITTERAIRES
Analyse du poème « Cauchemar » de Verlaine.
Paul Verlaine (1844-1996) est un écrivain et poète français vu comme maître par la génération suivant. Il n’appartient pas à un mouvement littéraire précis même si l’on pourrait le rapprocher du Symbolisme, de la Parnasse mais aussi d’une forme de Romantisme compte tenu de son écriture marquée par la mélancolie. Verlaine se qualifie alors comme poète maudit et exclu de la société, il est en rupture avec le poète du XIX -ème siècle. Alors que la modernité poétique est ouverte par Baudelaire, Verlaine va suivre ce courant de la nouvelle ère : la position sociale du poète devient l’inverse de ce qu’elle était. Verlaine apparait alors comme un poète découronné et construit une œuvre en marge des littéraires. Sa relation avec Arthur Rimbaud bouleverse sa vie. Influencé par Baudelaire, Verlaine évolue vers une poésie de la nuance et de la fadeur. Il est alors reconnu pour l’esthétique de la suggestion qu’il laisse transparaitre dans ses poèmes. « Cauchemar » est un poème de Poèmes Saturniens publié en 1866 dont l’ensemble est sous le signe de Saturne, la figure du temps destructeur. C’est le premier recueil poétique de Verlaine dans lequel il nous fait partager toute son émotion à travers des paysages. Le poème que nous allons étudier est le deuxième poème sur cinq de la section « Eaux-Fortes » qui suit Melancholia des Poèmes Saturnines. Dans « Eaux-Fortes », Verlaine utilise les différents aspects des sujets, des genres, des mètres au profit d’un style en rupture avec les codes de la poésie de son temps. La référence au genre pictural « « eaux forte » qui est un procédé de gravure utilisant de l’acide révèle le désir pour Verlaine de faire une poésie totale, qui soit une synthèse de tous les arts. Celle-ci passe notamment par les images qu’il transmet dans « Cauchemar » mais aussi tout au long du recueil. « Cauchemar » est composé de six quintils selon une alternance de 4 heptasyllabe et d’un tétrasyllabe, c’est donc un vers hétérométrique qui en fait son originalité. Ce poème suit l’aventure d’un cavalier fantomatique incarnant le spectre d’un défunt. Verlaine fait appel au fantastique pour créer un univers appartenant au rêve et au cauchemar. Tout au long du texte, Verlaine exprime son inquiétude de la mort à travers le parcours d’un cavalier d’outre-tombe. Le poème, par sa structure visible, montre une chronologie tout au long du cauchemar. Nous nous demanderons alors comment ce texte met il en valeur cette peur de la mort qu’éprouve l’auteur à travers les styles poétiques qu’il emploi. Tout d’abord le texte nous présente un cavalier et son voyage, puis suggère peut à peut l’idée de la mort pour enfin conclure le poème en comprenant que ce personnage représentait en réalité la mort.
Tout d’abord, Verlaine va décrire dans la première strophe un cavalier dons l’existence est onirique : « dans mon rêve » v1. Il est comparé « un ouragan sur la grève » : cette comparaison montre la violence qu’éprouve le cavalier, de même que la nature se déchainerai. Verlaine décrit ce cavalier comme portant un glaive et un sablier. Cette métaphore du sablier renvoi à Saturne d’où « poèmes saturnien » qui est la symbolique du temps qui passe, mais aussi du temps qui détruit. Nous pouvons déjà imaginer que ce sablier représente la mort. Cette image du cavalier ayant deux objets relatifs à la mort (le glaive étant une épée à 2 tranchants) nous plonge d’entrée dans le thème de ce poème. Le narrateur adoptant une focalisation interne « j’ai vu passer dans mon rêve », la description est très présente dans ce poème, on peut alors mieux percevoir ses sentiments et ainsi visualiser plus facilement les images que Verlaine nous transmet. Nous remarquons dans l’ensemble du poème que le cinquième vers de chaque strophe sonne comme une chute : « ce cavalier » ; « un étalon » ; « d’une arme à feu ». Pour s’attarder sur cette structure de poème très original et ce rythme dissymétrique, nous pouvons interpréter celui-ci comme reproduisant le caractère flou et anormal de l’apparition de ce cavalier dans son rêve. Cette asymétrie montre que la mort est imprévisible, à l’image des derniers vers des strophes. Verlaine nous plonge immédiatement dans un style romantique noir, sublimé par le fantastique. Dans la deuxième strophe, Verlaine continue la description de ce voyage qui approche l’Allemagne : « des ballades d’Allemagne » v6. Nous pouvons noter la présence d’une accumulation, se traduisant par une énumération de plusieurs lieux : « à travers ville » ; « campagne » ; « fleuve » ; « montagne » ; « forêt ». Le poète souhaite que l’on s’imagine ces lieux tel qu’il les voit dans son rêve qui tourne au cauchemar. Il fait mention d’un « étalon » v10 dans le dernier vers de cette deuxième strophe, à la place forte et accentué des strophes du poèmes. Il est intéressant de mentionner qu’une allitération en « l » est audible dans cette deuxième strophe, accentuant la fluidité de la course de l’étalon durant ce voyage : « ballades d’Allemagne » ; « fleuve à la » ; « vallon, //un étalon ». Enfin, si l’on s’attarde sur les types de rimes employé dans ce poème, nous remarquons qu’elles suivent le schéma AAABB, ce sont un type de rimes suivies ou dites plates. A noté que pour chaque strophes les trois premières rimes sont féminine, se terminant par un « e » muet, et les deux dernières sont des rimes masculines. De ce fait, le dernier vers de ces strophes est mis en valeur une fois de plus par cette rupture.
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